Après les réseaux sociaux, "l'État islamique" a choisi d'utiliser un jeu vidéo pour répandre son message et tenter de recruter de nouveaux combattants. Et son choix s'est porté sur le dernier blockbuster de Rockstar Games.
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Par le passé, de nombreuses versions modifiées de jeux Grand Theft Auto ont été commercialisées illégalement dans les pays moyen-orientaux. Certains de ces hacks, souvent involontairement comiques, transforment par exemple les créations des frères Houser en étranges jeux de super héros.
Cette fois, l'utilisation faite de GTA n'a pas pour but de faire sourire. En effet, l'État islamique, l'organisation terroriste armée qui sévit actuellement en Irak, en Syrie, et au Liban (et qui est derrière les vidéos de décapitation d'otages américains et britanniques), a mis en ligne une vidéo de propagande réalisée à l'aide de Grand Theft Auto V.
Dans cette dernière, intitulée Grand Theft Auto : Salil al-Sawarem (qui peut être approximativement traduit par Grand Theft Auto : Le Son des Épées Réunies), l'État islamique utilise des séquences de gameplay issues de la campagne et du mode multijouer de GTA V. Ces passages montrent des explosions de véhicules de la police et de l'armée américaine, ainsi que ce qui semble être des membres de l'EI en train de tuer des policiers et soldats américains.
D'après le texte d'introduction de la vidéo, le but de cette dernière est de montrer à de potentielles jeunes recrues que l'État islamique "fait dans la vie, sur le champ de bataille, ce que les joueurs font dans les jeux."
Très présent sur internet et les réseaux sociaux, l'État islamique accorde une place importante à la communication. Il n'est en tout cas pas la première organisation à utiliser les jeux vidéo à des fins de propagande. Des groupes néo-nazi ont par exemple déjà modifié des FPS PC afin que ces derniers reprennent leur message.
Dans les jeux de guerre commercialisés par les gros éditeurs, il n'est pas rare que des organisations terroristes assimilables à l'État islamique apparaissent comme l'ennemi du héros, et donc du joueur. Ces mêmes organisations n'ayant pas les moyens de développer leurs propres jeux, ce type de manoeuvre est le seul moyen dont il dispose pour s'approcher et s'attirer les faveurs des joueurs sensibles à sa cause.
Ce type de vidéo ne risque cependant pas d'arranger l'image négative qu'ont certains membres du grand public au sujet des jeux vidéo. Il n'est pas impossible que ces derniers assimilent à tort les jeux vidéo violents à des machines à créer des terroristes.
MàJ : Retrait de ladite vidéo, au caractère évidemment choquant, qui a motivé et qui illustrait cet article. Ce genre d'information nous glace le sang les premiers, mais elle reste une information et elle peut avoir sa place même ici. Relayer la vidéo en revanche était une erreur et nous nous excusons auprès de tous ceux qui ont été choqués de la voir diffusée dans ces pages. Et de la voir tout court. Le but n'était évidemment pas d'aider la propagande de l'EI, mais de relayer une information tristement liée au jeu vidéo.