Les énormes problèmes de Cyberpunk 2077 qui ont amené à un accident industriel sont-ils internes à uniquement imputables à CD Projekt Red ? Non, et les dernières informations parlent d'elles-mêmes.
Cet été, une chaîne Youtube est revenue sur le lancement catastrophique de Cyberpunk 2077 avec des informations confidentielles. Si CD Projekt Red a sa part de responsabilité, une société d'assurance qualité a été accusée d'avoir grandement participé au naufrage. Et visiblement, ça va beaucoup plus loin que ce nous avons pu lire précédemment avec une gestion apocalyptique d'un projet qui était censé tout bousculer.
Ce studio qui a fait énormément de tort à Cyberpunk 2077
C'est via une nouvelle enquête de PC Gamer que nous replongeons dans le développement tumultueux de Cyberpunk 2077. Un projet d'envergure colossale qui aurait été en partie saboté par Quantic Lab, une société chargée d'éradiquer les bugs et de s'assurer de la stabilité du jeu, qui aurait eu les yeux plus gros que le ventre.
Les choses se seraient dégradées au sein de Quantic Lab lorsque la firme a accepté deux contrats en parallèle : celui de CP2077, et NBA 2K21 pour lequel les testeurs n'ont même pas été crédités. Sauf que le problème, c'est qu'elle n'avait pas la capacité nécessaire pour mener à bien de tels chantiers en même temps. Au début du développement, seules 10 personnes auraient eu une expérience dans l'assurance qualité. Et même pour ceux-là, leur expérience n'aurait pas dépassé plus d'un an. Ce serait même l'un des principaux mensonges proférés par Quantic Lab à CD Projekt Red pour ne pas être hors-jeu.
Le Covid-19 et les échanges difficiles avec la direction du studio polonais auraient enfoncé le clou. Un ancien employé de Quantic Lab ne nie pas l'implication de son ancienne boîte et souligne même qu'une équipe plus structurée aurait causé moins de soucis à CDPR.
Je ne mettrai pas l'échec de Cyberpunk 2077 sur le dos de Quantic. CD Projekt Red a quand même sorti ce foutu jeu. Mais Quantic a contribué au fait que le jeu était dans cet état.
L'art du mensonge...
Un autre employé insiste sur les nombreux mensonges de Quantic Lab qui, à priori, en aurait fait un art. Il indique clairement que mentir ouvertement sur la taille et l'expérience des équipes était une pratique courante.
J'étais un testeur principal en contact avec les clients et j'ai dû faire ça, mentir sur la taille de notre équipe. J'ai fait ça des dizaines de pu**** de fois.
Mais ça va plus loin. Les testeurs, peu importe leur CV, devaient rapportés leurs bugs dans le logiciel Jira Software, quitte à se servir des profils d'autres salariés. En effet, les employés auraient été poussés à se connecter aux comptes d'anciens collègues, de gens malades ou qui étaient sur d'autres projets, pour donner l'illusion que tout se passait bien avec des équipes solides. Ca ressemble un peu aux morts qui arrivent par voter par miracle lors d'élections.
... et de tuer à la tâche ses employés
Le métier de testeur QA n'est pas des plus gratifiants et des plus rémunérateurs, mais chez Quantic Lab, ça semblait là encore d'un autre niveau. Les managers auraient eu pour habitude de tancer les employés, voire de les insulter, pour un salaire mirobolant de 300€ par mois ou 680€ pour un testeur principal. Un montant jugé trop faible pour vivre en Roumanie, là où est basée la société Quantic Lab.
En plus des remontrances et des insultes, être en sous-effectif était apparemment une habitude sur les petits projets, tuant les employés à la tâche pour une compensation financière bien maigre.
Sur les petits projets, vous aviez de la chance d'avoir au moins la moitié des testeurs. Il était courant de voir des projets entiers gérés par une seule personne, alors qu'il fallait deux à trois testeurs, en plus du testeur principal. Certains testeurs principaux avaient la responsabilité de deux trois projets à la fois, avec probablement moins de testeurs que nécessaire affectés à chacun d'entre eux.
Quantic Lab n'aurait également eu que faire de la pandémie, forçant les salariés en bas de l'échelle à se rendre au travail, serrés comme des sardines sans pouvoir appliquer de distanciation sociale. Les cadres, eux, auraient eu la vie belle chez eux... Tous ces points auraient dégoûté un employé du jeu vidéo et on imagine qu'il n'est pas le seul. De son côté, Quantic Lab avait rejeté la faute sur d'autres sociétés sans les nommer.
Un nouveau départ
Si tout cela a eu des conséquences désastreuses pour CD Projekt Red, il y a aussi eu un effet électrochoc. Cyberpunk 2077 a enfin sorti la tête de l'eau et opère une remontada spectaculaire. Les développeurs promettent de ne pas refaire les mêmes erreurs pour livrer un Cyberpunk 2 qui « déchire ». Il se dit aussi qu'en 2021, le studio polonais n'aurait pas renouvelé sa collaboration avec Quantic Lab. Certainement une excellente pour la future suite mais en espérant que les choses puissent s'améliorer au sein du studio QA.