Que le nouvel univers développé par CD Projekt RED excite ou non vos envies de punk cybernétique, impossible d'y échapper : Cyberpunk 2077 est partout. Dans les campagnes, et tout le tralala. Et pourtant, cette omniprésence est en passe de tordre le coup à cette vieille maxime qui veut que toute publicité soit une bonne publicité.
En l'espace d'une semaine, l'action du plus célèbre studio de développement polonais a encaissé une chute de 29% de sa valeur à la bourse de Varsovie : chaque action cotée 443 złoty (environ 100 euros) au 4 décembre est désormais affichée à 314 złoty (environ 71 euros).
Être bien ou mal złoty
Cette baisse intervient alors que la version PC du RPG futuriste dépassait pourtant la symbolique barre du score de 90 points sur l'agrégateur Metacritic, qui conditionne encore bien souvent l'octroi de bonus aux développeurs malgré les critiques formulées à son égard. Malgré les huit millions de précommandes enregistrées et le million de joueurs enregistrés en même temps sur Steam, rien n'y fait : les bugs déclarés sur les différentes versions du jeu (et en particulier sur PlayStation 4 et Xbox One, clairement pas au niveau) et le bad buzz qui ont accompagné la sortie du jeu ne font pas les affaires de CD Projekt.
Durant la seule journée du 10 décembre, qui marquait la sortie officielle du jeu dans le monde, l'action a perdu 7,8% à la bourse de Varsovie, et nous sommes aujourd'hui bien loin du pic enregistré au mois d'août dernier, avant que Cyberpunk 2077 ne subisse deux reports supplémentaires.
Il n'est pas certain que les ventes permettent de compenser cette perte en capital, même si les 270 millions d'euros qu'auront coûté son développement (selon les estimations de la banque polonaise BOS) n'inquiètent pas certains analystes. Le journal Bloomberg cite Matthew Kanterman, qui estime que les ventes de Cyberpunk 2077 pourraient dépasser celles d'un autre mastodonte, Red Dead Redemption II, écoulé à 17 millions d'unité en l'espace de seulement deux semaines.
Avant de vous laisser nous faire part de vos propres analyses d'apprentis-courtiers dans les commentaires ci-dessous, citons un autre analyste, Neil Campling, qui imagine déjà les complications résultant du mode multijoueur promis de longue date :
La dynamique au départ était forte, mais ils doivent désormais résoudre bien des problèmes. Le jeu a mis huit ans à sortir, et il est toujours buggé. Maintenant, ils doivent mobiliser leurs ressources pour améliorer le jeu, plutôt que de passer à une version multijoueur en ligne. Il pourrait donc s'écouler beaucoup de temps avant qu'il ne sorte. Le rapport risque-rendement n'est pas en leur faveur.