Au sein des éditeurs de jeux, Capcom est loin de compter parmi les derniers. L'entreprise japonaise a produit des titres absolument cultes. Pour y parvenir, elle n'hésite pas à relever les défis techniques qui se mettent sur son chemin. Les jeux Resident Evil ont bien aidé en la matière par exemple. Justement, la licence pourrait bien connaître un bouleversement très bientôt, ainsi que les autres jeux de l'éditeur.

La licence Resident Evil bientôt transformée ?

Capcom s'est imposé comme un des acteurs majeurs de l'industrie vidéoludique. Au fil des projets, l'éditeur cherche à innover et à rester l'un au sommet. Il avait impressionné avec le système de combat de Street Fighter, ou les combos dans Devil May Cry. Plus récemment, c'est son moteur-maison, le RE Engine développé en 2017 pour Resident Evil 7, qui a prouvé une fois de plus son savoir-faire technique.

Capcom compte bien poursuivre sur cette lancée. Dans une interview pour Google Cloud Japan, il a évoqué certaines de ses ambitions techniques pour l'avenir. Kazuki Abe, directeur technique ayant notamment fait ses armes du côté de Monster Hunter World, a expliqué comment l'intelligence artificielle serait mise à profit dans le développement de jeux comme Resident Evil et le reste du catalogue de l'éditeur.

Le recours à l'IA générative les futurs Resident Evil, Monster Hunter et autres viserait à réduire les coûts et gagner du temps. Abe explique qu'elle servirait à répondre à l'une particulièrement exigeante et chronophage : « générer des objets pour enrichir l'univers du jeu ».

Photo de Kazuki Abe à son bureau.
Kazuki Abe, directeur technique chez Capcom.

Capcom se modernise

Pour bien comprendre, Capcom va avoir recours aux outils IA fourni par Google Cloud (Gemini et Vertex AI par exemple). Cela permettra de déléguer et d'automatiser la création d'objets dans l'environnement. Vous voyez les téléviseurs ou les lampes dans le décor d'un Resident Evil ? À l'avenir, ces milliers d'items devraient être conçus par l'intelligence artificielle.

Cette solution vise à optimiser la production. Le processus créatif serait facilité puisqu'il n'y aurait plus à passer du temps à inventer de nouveaux logos et modèles en évitant ceux de la vie réelle qui demandent des coûts pour être reproduits. Cela préserverait les équipes de longs efforts de réitérations. Plus encore, Abe insiste à plusieurs reprises sur ce point, ce choix « réduit les coûts de gestion ». Pour des AAA comme le futur Resident Evil 9, les budgets sont colossaux et les risques d'autant plus grands. Toute économie semble être bonne à prendre.

Cependant, ce type de procédé mis en place chez de gros éditeurs interroge. À la fois, cela prouve que Capcom vit avec son temps. Les équipes vont se servir désormais d'outils conçus pour leur faciliter la tâche. En parallèle, cela pourrait fragiliser certains emplois. Des personnes sont spécialisées dans ces productions d'arrière-plan mais essentielles à la conception d'un univers. Abe veut cependant rassurer :

Par rapport à l'époque où tout reposait sur des efforts humains, nous estimons une réduction significative des coûts. Toutefois, les développeurs chez Capcom ne se contentent pas d'économies : le temps libéré est investi dans l'amélioration de la qualité des jeux.

Kazuki Abe, pour Google Cloud Japan

Source : Google Cloud Japan.