Une longue descente aux enfers pour la franchise Call of Duty ? Une ancienne développeuse se confie sur l'état de la licence et sur la raison de certains ratés.
Au fil des années, plusieurs licences Activision Blizzard, qui étaient pourtant cultes, ont vu leur réputation ternie. Le dernier exemple n'est autre que Call of Duty Modern Warfare 3 qui s'est fait incendier de toute part. Les joueurs comme la presse n'ont pas apprécié la balade et cela a eu des conséquences sur les notes attribuées. Le lancement d'Overwatch 2 a aussi été catastrophique et les attentes des fans du premier opus n'ont pas été atteintes. Peu importe la franchise ou même le jeu, selon des employés de l'éditeur, il y a un point commun aux différents ratés.
Bobby Kotick et les dégâts causés à Call of Duty, Overwatch 2...
Vous n'êtes pas sans savoir qu'Xbox a racheté Activision Blizzard et que ça risque de changer pas mal de choses. Depuis le 29 décembre 2023, Bobby Kotick, l'ancien patron de la maison de Call of Duty, n'est plus là. Comme convenu avec la direction de Microsoft, il est resté quelques temps pour amorcer la transition, et a été relâché dans la nature avec un confortable parachute doré estimé à des centaines de millions de dollars. Ce jour était attendu par beaucoup de monde et certains l'ont fait savoir sur X.
Christine Pollock, une programmeuse qui a travaillé deux ans sur Call of Duty, garde un très mauvais souvenir de Bobby Kotick. « Les décisions de Bobby Kotic ont détérioré la qualité de nos jeux ». Andy Belford a lui raconté son amère expérience sur Overwatch 2. « Je romps le silence pour partager une anecdote. Lors de la planification du lancement d'Overwatch 2 sur Steam, mon équipe a prévenu bien en amont qu'il y allait avoir un déferlement de critiques. Nous avons supplié pour obtenir plus d'informations et de ressources pour nous aider à faire face à cela. Mais ça nous a été catégoriquement refusé ».
Ce qui lui reste en travers de la gorge, c'est aussi que la modération des commentaires Steam a été confiée à l'équipe communautaire. Il argue que ce n'était pas son rôle et qu'il voulait préserver ses équipes face aux retours parfois virulents, mais il n'avait jamais été entendu.
Les comportements de l'ancien PDG d'Activision
Mais ces deux personnes qui ont travaillé sur Call of Duty et Overwatch 2 dénoncent également d'autres comportements déjà connus. « Un mois après la sortie de mon jeu Call of Duty, on a appris qu'il avait menacé de faire tuer un employé. Lors de la réunion qui a suivi avec tout le personnel, personne n'a voulu parler en premier. J'ai exigé son renvoi devant tout le monde » poursuit Christine Pollock. Pour Andy Belford, Bobby Kotick n'a jamais cessé d'instaurer une culture toxique et de s'en prendre systématiquement aux mêmes personnes. Aux salariés qui étaient les moins bien payés et qui croulaient déjà sous le travail. Et des décisions « qui n'avaient aucun sens » venaient donc s'ajouter à tout cela.
Bobby Kotick était persona non grata pour certains jeux d'Activision Blizzard comme Call of Duty, mais il y a eu pire. Il y a quelques mois, une enquête pour harcèlement, sexisme et même agressions sexuelles a été diligentée. L'ancien patron a fait mine de n'être au courant de rien, mais d'après The Wall Street Journal, c'était tout le contraire. Il aurait eu connaissance de faits graves longtemps avant que les affaires ne soient rendues publiques, mais aurait essayé de tout étouffer avec des arrangements discrets.