Le groupe Embracer est actuellement l'un des plus gros géants du monde du jeu vidéo. Malgré tout, son appétit semble donner quelques nausées. Explications avec cette curieuse rumeur qui concerne Borderlands.
Dans le monde du jeu vidéo, pour certaines entreprises, l'achat ou le rachat est une habitude, voire une manie. C'est ainsi que depuis quelques années, le groupe suédois Embracer (qui possède Borderlands) ne cesse de racheter des éditeurs ou des studios. Cet appétit dévorant a commencé très largement en 2020 quand l'entreprise a annoncé sept acquisitions en août : 4A Games et New World Interactive, qui seront sous l’entité Saber Interactive; Palindrome Interactive, Rare Earth Games et Vermila Studios qui seront sous Amplifier Game Invest; Pow Wow Entertainment qui sera sous THQ Nordic. L'occasion notamment de faire main basse sur le succès Metro 2033.
Une faim de loup pour Embrace qui a ses limites
Loin de mettre fin à son gargantuesque appétit, Embracer Group a annoncé trois acquisitions majeures supplémentaires en février 2021 avec Gearbox Software pour un prix de 1,3 milliard de dollars, mais aussi Aspyr Media pour 450 millions de dollars. Des sommes d'argent colossales. Mais comme un géant a toujours faim, le 2 mai 2022, Embracer Group annonce un accord pour l'acquisition de Crystal Dynamics, Eidos Montréal, et Square Enix Montréal pour 300 millions de dollars de plus. De quoi se mettre Tomb Raider dans la poche. Pour finir, le 18 août 2022, Embracer Group a conclu un accord pour acquérir Middle-earth Enterprise avec tout ce que cela implique : un accès total sur les films, jeux vidéo, jeux de société, merchandising, parcs à thème pour tout ce qui concerne Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit. Mais visiblement, cette faim de loup commence à coûter cher, trop cher ?
De gros changements pour Borderlands ?
En effet, selon une information du très sérieux journal Reuters, Embracer envisagerait différentes options concernant Gearbox Entertainment derrière Borderlands, y compris une possible vente. Cette démarche s'inscrit dans le cadre des efforts de la plus grande société de jeux vidéo d'Europe pour consolider ses finances, d'après trois sources proches du dossier interrogées par Reuters. Plus précisément, Embracer, dont les actions sont négociées à Stockholm, collaborerait avec Goldman Sachs et Aream & Co pour explorer cette possibilité de vente. À ce stade, les responsables d'Embracer et de Goldman Sachs ont choisi de ne pas commenter la situation. Toutefois, cette nouvelle a semblé inspirer confiance sur les marchés, les actions ayant bondi de jusqu'à 5 %.
En juin dernier, Embracer avait annoncé un plan de restructuration dans le but de réduire sa dette nette à moins de 903 millions de dollars pour la fin de son exercice fiscal en cours. Ce plan, englobant des fermetures de studios, l'annulation de projets et des licenciements, faisait suite à ce que le PDG Lars Wingefors a qualifié d' année difficile pour l'entreprise. Les sources, ayant requis l'anonymat en raison du caractère confidentiel de l'affaire, ont mis en garde contre le fait qu'un accord pourrait finalement ne pas se concrétiser. Rien n'est encore acté, mais les indices semblent indiquer qu'un événement significatif est en cours de préparation. C'est d'autant plus regrettable que, le mois dernier, Gearbox a lancé son dernier titre, Remnant 2, qui a dominé les classements américains au mois de juillet. Cela fait un peu peur pour la suite de Borderlands, et on espère que les développeurs pourront tous s'en sortir sans licenciement dans les transactions.