Les dépôts de marque, cet univers impitoyable. Des développeurs indépendants l'ont appris à leurs dépens et, pour éviter toute procédure avec Bethesda, ont opté pour le changement de titre.
Parfois, une marqué déposée, ça se passe bien. D'autres fois, ça fait un peu... tiep, si vous me permettez l'expression que j'ai évidemment volée à Traz, comme toutes mes vannes.
Souvenez-vous de Prey for the Gods, ce jeu en développement chez No Matter Studios qui fait plus qu'évoquer Shadow of the Colossus et dont la campagne Kickstarter a soulevé l'enthousiasme et les brouzoufs.
Eh bien il avait un problème : le terme Prey, que Zenimax, maison-mère de Bethesda a décidé de sécuriser à outrance en prévision de la sortie du jeu d'Arkane Studios, en s'opposant aux trois développeurs indépendants.
Ceux-ci se sont fendus d'une longue explication sur le site du jeu.
Nous ne le souhaitions pas mais nous avons été obligés de changer le nom de Prey for the Gods pour Praey for the Gods. Heureusement, nous avons pu conserver le logo mais nous devons désormais l'épeler "Praey for the Gods". Honnêtement, nous pourrions partager ce que nous en pensons dans la totalité de cette newsletter. Nous avons dû composer avec le droit des marques et comme nous ne sommes soumis à aucun accord de confidentialité, nous pouvons exprimer concernant cette situation que l'on doit à Bethesda/Zenimax.
Nous aurions pu nous battre et nous avions pensé le faire pendant un certain temps. Une opposition de marque peut prendre du temps et si l'une des deux parties veut aller loin cela peut se révéler très onéreux. Nous ne voulions pas dépenser notre cagnotte Kickstarter, pas plus que nous ne voulions demander d'autres dons pour aller jusqu'à la cour de justice. Utiliser l'argent des backers pour quelque chose qui n'a pas trait au développement ou aux récompenses nous a semblé horrible. Même si nous avions gagné, nous aurions dû nous délester d'une grosse somme et, selon nous, cela n'en valait pas la peine.
La vérité, c'est que nous avions initialement songé à baptiser le jeu Præy for the Gods avant la diffusion du premier trailer. Le logo montre la dualité de cette femme qui prie et est une proie. Et heureusement nous pouvons continuer à l'utiliser. Nous avons réalisé que les gens auraient du mal à taper le symbole "æ "dans les moteurs de recherche. Lorsque nous avions posté notre trailer sur Facebook et Twitter en 2015, nous n'avions aucune idée du nombre de personnes qui le regarderaient. Nous allions déposer Prey et Præy peu après avoir réalisé la portée de notre projet. Malheureusement, Zenimax a décidé de s'opposer à notre marque, pensant que c'était trop proche de "Prey". Bien que nous ne soyons pas d'accord, nous sommes parvenus à un arrangement.
C'est quelque chose qui nous a empêché de dormir et nous a clairement détourné régulièrement du développement. S'inquiéter des conséquences en cas de procès, du fait que nous pourrions perdre des fans ou la marque tout en étant poursuivi avec l'éventualité de perdre des millions pour violation de marque déposée. Aucune compagnie qui se lance ne devrait avoir à faire face à ce genre de choses, surtout pas une petite équipe de 3 âmes. Rien que le fait de pouvoir continuer à développer le jeu est une victoire. Du genre qui forge notre compagnie et l'aide à aller de l'avant.
Au moins, une solution a été trouvée. Néanmoins, comme souvent, on se demandera à quel moment il peut y avoir confusion. Voilà où ça nous mène, la folie des hommes. On court tout droit à notre perte.
Quoi qu'il en soit, Prey sort ce vendredi 5 mai sur PS4, Xbox One et PC. Et Praey for the Gods devrait quant à lui arriver sur ces mêmes plateformes à la fin de l'année 2017.