L’Associated Press, l’équivalent américain de notre AFP, révèle en effet que trois mineurs de l’Etat d’Oaxaca dans le sud du Mexique auraient été approchés par un recruteur d’un cartel de drogue grâce à Garena Free Fire, battle royale sur mobile très populaire au point d’être le jeu le plus téléchargé de l’année 2019 sur ce support.
L’actuel secrétaire d’Etat à la sécurité du Mexique, Ricardo Mejía, a indiqué lors d’une déclaration publique que ces garçons âgés de onze et quatorze ans étaient destinés à des tâches de surveillance dans le nord du pays, moyennant une rétribution de 200 dollars la semaine. Soit une somme rondelette dans ce pays, où le revenu moyen est de 400 euros par mois environ. Les autorités mexicaines ont heureusement pu appréhender les adolescents avant qu’ils ne prennent le bus pour leur destination.
Jeux de tir en ligne de mire
Selon Ricardo Mejía, le recruteur supposé se serait donc servi de l’appétence de ces enfants pour les jeux de tir en ligne afin de leur proposer un travail, "étant donné qu’[ils aiment] les armes et qu’[ils peuvent se] faire beaucoup d’argent". Voilà un argument massue, non ?
Le secrétaire d’Etat a également ajouté :
Dans le cas présent, il s’agissait d’un jeu mobile mais ça pourrait tout aussi bien se produire sur les consoles PlayStation, Xbox ou Nintendo Switch […] Des anonymes entrent en contact via Internet car ils peuvent jouer en ligne, et c'est ce qui déclenche le processus de communication, de persuasion et de recrutement.
Inquiétude du gouvernement
Sachant que le recrutement des adolescents par les cartels de drogue est un sujet hautement préoccupant dans le pays (on en dénombre pas moins de 30.000 dans la seule année 2019), on comprend l’inquiétude du gouvernement mexicain, qui exhorte les familles à se montrer très vigilantes face à ce phénomène.
Evidemment, le jeu vidéo n’est qu’un moyen comme un autre pour les narcotrafiquants d’approcher cette jeunesse influençable, au même titre que les réseaux sociaux. De là à ce que certains mauvais esprits se servent de ce phénomène pour taper un peu plus sur le média en faisant un parallèle hasardeux entre jeux vidéo et drogue…