À l'instar des meilleurs feuilletons, l'affaire Activision Blizzard continue de tenir toute une industrie en haleine, et les spectateurs de se demander combien de temps le PDG Bobby Kotick pourra se maintenir en poste.
L'affaire se corse encore un peu plus aujourd'hui. Alors qu'Activision Blizzard est déjà sous le coup d'une procédure devant la cour supérieure de Los Angeles pour avoir favorisé une politique sexiste qui laisse perdurer harcèlement et inégalités de revenus, d'un potentiel recours pour manquement à son obligation fiduciaire, d'une autre procédure pour "incapacité à préserver l'historique des employés et démissionnaires deux ans après leur départ" (a.k.a. "destruction de documents") et enfin d'avoir dissimulé les enquêtes ayant eu cours dans l'entreprise depuis 2019, de nouveaux protagonistes entrent dans la ronde.
Un appel à la radicalité
Aujourd'hui, le site d'actualité Axios nous apprend en effet que la pression continue de s'accentuer autour d'Activision Blizzard et son PDG Bobby Kotick toujours aussi bien accroché à son siège qu'une moule sur son rocher. Dans un élan commun, les trésoriers d'état de Californie, du Massachusetts, de l'Illinois, de l'Oregon, du Delaware et du Nevada ont appelé à des "changements radicaux" au sein de l'entreprise :
Nous craignons que le PDG et les administrateurs actuels n'aient ni les compétences, ni la conviction d'instaurer ces changements radicaux nécessaires pour transformer la culture de l'entreprise, pour restaurer la confiance avec les employés, les actionnaires et leurs partenaires. Cette affaire nécessite que le conseil d'administration intervienne et lance une enquête. Une vraie enquête, menée par un tiers. Il y a deux semaines, ce même conseil d'administration réaffirmait son soutien au PDG.
Si certains pourraient s'interroger sur l'intérêt à agir des trésoriers fédérés, quelques états rappellent qu'ils ont investi dans Activision Blizzard, et que la baisse continue de l'action les impacte évidemment. Depuis les révélations de cet été, le cours de l'action Activision Blizzard a chuté de près de 37%, en passant de 90 à 57 dollars. Soucieux de ne pas passer pour de simples investisseurs inquiets pour leurs seules finances, les trésoriers ont tenu à préciser qu'ils étaient également soucieux des conditions de travail des employés.
La loi des séries
De son côté, l'analyste Jessica Gonzalez annonçait il y a deux jours son départ d'Activision Blizzard, sans oublier de s'adresser directement à son futur ex-patron :
À Bobby Kotick : Votre inaction et votre incapacité à prendre vos responsabilités contribue à faire fuir de nombreux talents, et la production en souffrira tant que vous ne quitterez pas vos fonctions de PDG. Cela peut paraître rude, mais vous avez eu des années pour mettre fin à cette culture. Voyez où en est l'entreprise aujourd'hui.
La semaine dernière, Bobby Kotick évoquait pour la première fois sa potentielle démission dans le cas où il ne parviendrait pas à résoudre une liste de problèmes et d'accusations longues comme le bras...