CONCOURS
Gagnez votre place pour la Paris Games Week 2014


Quelles sont les ambitions de la PGW cette année ?

Emmanuel Martin (EM) : On a beaucoup d'ambition pour le salon. Le PGW est devenu un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux du jeu vidéo en France. Et au-delà, on avait envie de le faire grandir, de lui donner une nouvelle dimension. C'est la raison principale pour laquelle on a le plaisir de faire ce partenariat avec la Game Connection. L'idée c'est véritablement de devenir une date sur le calendrier mondial du jeu vidéo. Le but est de faire le plus bel outil possible pour la filière du jeu vidéo en France.

Quelle est aujourd'hui sa place par rapport aux autres grands salons ?

EM : Dans le calendrier tel que nous le connaissons, l'E3 donne le ton dans les relations entre les professionnels et les médias. Au coeur de l'été, on a la Gamescom, qui est un magnifique salon s'adressant à la fois au grand public et aux professionnels. Et en fin d'année, on espère bien que le PGW va s'installer.

C'est devenu un vrai succès pour le grand public (245.000 personnes l'année dernière), et cette année, en ajoutant une partie professionnelle, on espère qu'on va arriver à donner une nouvelle dimension au salon, à avoir encore plus d'exclusivités, à générer encore plus l'attention au niveau international. Car notre objectif, sur la partie grand public c'est de donner des choses qu'il ne voit pas ailleurs. C'est toute l'ambition du PGW aujourd'hui : d'être un rendez-vous des nouveautés, des exclusivités qui se dévoilent... Et on espère bien qu'y ajouter une dimension professionnelle nous rendra encore plus visible.

L'idée c'est véritablement de devenir une date sur le calendrier mondial du jeu vidéo.

Comment s'intègre la Game Connection dans le cadre de la Paris Games Week ?

Pierre Mirlit (PM) : C'est la première fois et ça s'intègre très bien. Le concept du B to B to C (Business to Business To Consumer, NDLR) est aussi l'ambition d'avoir une vraie grand-messe nationale, avec un rayonnement international. La Game Connection, c'est beaucoup de délégations internationales, c'est 85% de participants qui viennent de l'étranger, voire 90%. C'est là où les jeux se conçoivent entre partenaires, entre éditeurs. Là où des partenariats sont noués, là où des deals sont faits. L'intégration se fait aussi naturellement dans la création du jeu. C'est-à-dire que la partie B to B est l'espace de rencontre où les jeux vont se concevoir, et un an plus tard, toujours au PGW, les jeux seront lancés ou du moins dévoilés. Il y a également une tendance naturelle des professionnels à vouloir aller au contact du public dans cette filière. C'était en tout cas notre ambition initiale. Celle de rassembler toutes ces populations et de faire une grande fête, à la fois professionnelle et grand public.

EM : L'année dernière, nous avions d'ailleurs invité des studios français à venir. 14 studios avaient répondu présents sur la partie grand public dont, pour beaucoup, n'étaient pas des jeux terminés, et qui se livraient à un exercice un peu particulier au contact du public, ce dont ils n'avaient pas forcément l'habitude. Et ce fut un gros succès. Ce Pavillon jeux made in France a été un gros succès auprès du public, auprès des médias, à tel point que cette année, nous aurons deux fois plus de studios. On sent bien toute l'énergie que le grand public peut amener aux professionnels. Il y a vraiment quelque chose qui "booste" toute la filière et qui donne à tout le monde une énergie positive qui est vraiment sympa.

© AFJV

La Game Connection affiche la même ambition et but que la GDC avant la Gamescom ?

PM : La GDC Europe est essentiellement un événement de contenus avec beaucoup de conférences. Nous avons aussi cette partie, à savoir un cycle de conférences d'une centaine de sessions. Il suffit d'aller sur le site internet pour le constater. De très jolis noms viennent évoquer les tendances du marché, leur vision de l'industrie : Oculus, Ubisoft, Insomniac... Mais c'est aussi une vraie plate-forme de marchés pour les professionnels.

A la base, c'est une convention d'affaires. Les partenaires peuvent s'identifier à travers un système de prises de rendez-vous en ligne. Et, in situ, pendant l'évènement, ils peuvent concrétiser les deals, sourcer des jeux, de nouveaux produits et ainsi étendre leurs marchés. Ce sont trois composantes importantes. Il y a également une partie formation. On organise des MasterClass pour les professionnels du jeu vidéo, notamment en France, qui sont délivrés par des experts internationaux. On couvre les trois aspects : à savoir où va le marché, quelles sont les tendances, les nouveautés. Avec quoi vous allez travailler demain, en termes d'outils ; comment vous allez monétiser vos jeux. C'est une industrie qui partage beaucoup, qui est très innovante. Il est donc intéressant d'évoquer tous ces sujets. On a aussi la partie Business en tant que telle, avec la concrétisation de deals. On a la partie Formation pour le personnel des développeurs et des éditeurs notamment. C'est un aspect communautaire important où l'industrie se retrouve et d'échanger de manière informelle.

Y aura-t-il une partie Emploi "concrète" à la PGW ?

EM : Avec la GC et le PGW, se tiennent également le Game Paris et les Game Paris Talents. Sur le Paris Games Week, vous retrouverez un stand avec 20 écoles qui proposent les plus grandes formations au jeu vidéo en France, mais surtout vous allez pouvoir rencontrer des étudiants qui vont vous montrer les jeux sur lesquels ils travaillent, dont certains ont rencontré un joli succès. Notamment des jeux sur oculus Rift. Vous aurez les Game Paris Talents dans la salle de conférence du PGW, le premier jour, le mercredi. Toute une journée de conférences dédiée aux métiers, présentant tous les aspects, toutes les tendances de carrière dans le jeu vidéo, à destination spécifiquement des étudiants et à ceux qui cherchent à rentrer dans notre industrie, et aux étudiants des écoles présentes au PGW. Cela se fera donc dans un espace conjoint de la Game Connection et du PGW. Avec un forum de stages pour rencontrer les éditeurs, bref un endroit pour faire le premier pas dans le domaine du jeu vidéo.

PM : A ce titre, on peut saluer le travail de Capital Games, l'association des développeurs d'Île-de-France, qui soutient fortement le Game Paris Talents et le Ping Awards, qui sont des évènements qui viennent ajouter de l'énergie à cette semaine complète du jeu vidéo.

Avec une plus grande superficie cette année, le public sera-t-il enfin à l'aise pour circuler ?

EM : Evidemment, cela a été une vraie frustration l'an dernier de se limiter à 32.000 mètres carrés, mais c'était tout ce qui était disponible à l'époque. Et bien entendu, nous avons pris en compte le retour des visiteurs, et on devait donc leur donner le plus d'espace possible. C'est pourquoi nous avons ajouté un hall supplémentaire, le Hall 7.1, qui fait 17.000 mètres carrés, soit une surface de salon qui a pris au total 50% de superficie en plus. La partie professionnelle étant à part. Une manière de donner plus de confort aux visiteurs, que leur expérience soit la plus agréable possible.

Quid des délais concernant les queues (et parfois bousculades) devant les stands des éditeurs ?

EM : Chaque année, on essaie de faire en sorte qu'il y ait plus de bornes jouables sur le salon, et chaque année il y a plus de monde. Et on essaie chaque année de faire baisser ce "ratio", ce taux d'attente. C'était déjà mieux en 2013 par rapport à 2012, et on espère que ce sera encore mieux cette année. D'ailleurs, les constructeurs ont plus de bornes next-gen disponibles que l'an passé. C'est effectivement l'un des gros objectifs du PGW quand on parle d'améliorer l'expérience du visiteur. Tout comme le temps d'attente et le fait de ne pas être trop "serré". Ce sont des axes de travail constants que l'on essaie d'améliorer chaque année.

Nous avons pris en compte le retour des visiteurs, et on devait donc leur donner le plus d'espace possible.

Y aura-t-il des "consignes" concernant les concours organisés par les éditeurs, souvent sujets à bousculade ?

EM : Evidemment, on a fait une erreur l'année dernière (concours Activision NDLR), qu'on ne refera pas cette année. On a été navré de ce qui s'est passé. Il n'y aura pas d'opération de ce type cette année. Le PGW est un salon qui s'adresse à tout le monde, c'est un salon familial. On fera tout pour que tout se passe dans une atmosphère détendue, et surtout pour ne pas donner l'image que tout le monde se fait du jeu vidéo.

© AFJV

Avec 245.000 visiteurs l'an passé, combien en attendez-vous cette année ?

EM : Très honnêtement, on n'a pas trop l'habitude de se fixer d'objectif. Nous avons constaté que la Gamescom sur la partie grand public baissait un petit peu... L'année dernière, était une année spectaculaire en termes d'actualité. Cette année est une année assez historique puisqu'on perçoit toute l'effervescence autour du catalogue de fin d'année. Très honnêtement, je ne sais pas. Nous ne nous sommes pas fixés d'objectif. L'idée c'est de rassembler le plus de monde possible, tous les acteurs de la filière... autour de cette grande fête du jeu vidéo.

Vous attendez quelques "pépites" indés lors de Game Connection ? Pouvez-vous en parler ?

PM : On a un Award (Development Award), qui présente aux éditeurs des jeux quasi finalisés, voire finalisés, qui sont mis en avant. On a reçu près de 300 candidatures venues de partout à travers le monde. C'est un Award qui est assez couru chez les développeurs et les éditeurs, et il y a donc de belles pépites, mais nous ne dévoilerons pas les noms des jeux nominés, par confidentialité. Le classement final est en train de se faire, et je ne peux donc pas en dire plus. Mais sachez que chaque année, on a droit à de belles présentations de très beaux projets de jeux, qui sortent ensuite et qui sont diffusés, avec de très beaux succès à la clé. Notamment un certain Badland. C'est souvent l'occasion de trouver de jolies pépites, en effet.

Quelles sont justement les tendances du moment ? D'où viennent ces jeux indés ?

PM : La tendance est un peu hétéroclite, mais ce que je vais vous dire pourrait vous surprendre. Il y a en effet de très beaux jeux venus... du Brésil. Les scandinaves sont toujours très bons aussi. Dans la Game Connection, on a aussi une grosse délégation UK, mais aussi des grosses délégations scandinave, espagnole, brésilienne, taiwanaise, polonaise... Vous aurez donc l'occasion de tester ces jeux sur le salon, et qui viennent de partout dans le monde.

EM : Evidemment, en cette fin d'année, c'est clairement le règne de la nouvelle génération qui commence. On a vu de nouvelles licences qui s'installent, on aura aussi des licences que tout le monde connaît, et qui vont arriver en force. On parle aussi beaucoup de réalité virtuelle, que ce soit chez Sony ou Oculus Rift. Ce sont un peu les tendances de cette fin d'année. Mais pour la partie grand ublic, que ce soit sur les stands des indépendants ou des constructeurs / éditeurs, je crois surtout qu'il y en aura pour tous les goûts et pour tout le monde. Que ce soit du e-Sport, du jeu sur PC, sur consoles ou mobiles, il y a vraiment cette idée qu'au PGW, ce grand événement, tous les joueurs peuvent trouver ce qu'ils veulent.

Il y a une relation de cause à effet entre la tenue du salon et les ventes selon vous ?

EM : Très honnêtement, nous ne l'avons pas examiné de cette manière. Je ne crois pas que les exposants qui viennent au PGW se disent qu'ils vont y venir en espérant qu'ils vont vendre plus de jeux la semaine d'après. Je crois qu'on est plus dans une idée de moment d'échanges avec le public, de tenter des choses, de permettre enfin au public français de faire son choix, certes pour Noël, mais pas forcément pour la semaine d'après. D'ailleurs, certains titres présents sur place sortent entre une et trois semaines après. Il y a vraiment plus cette idée de faire une fête avec le public français et de créer une émulation autour du jeu vidéo que de se dire que tous les gens en sortant vont acheter les jeux auxquels ils vont jouer, même si bien entendu il y a beaucoup de joueurs qui viennent dans l'idée de choisir ce qu'ils vont s'offrir à Noel ou dans les semaines après. Concernant les ventes de Noël, je n'ai pas regardé cela de près, mais j'y jetterai un oeil. Ou alors il faut voir avec les constructeurs et les éditeurs.

La Game Connection est également présente dans d'autres pays. Comptez-vous l'internationaliser plus encore par la suite ?

PM : Pour l'instant, on a trois évènements qui fonctionnent bien et qui s'insèrent bien dans le calendrier évènementiel. On a une Game Connection à San Francisco, en mars, qui est aussi très active ; ensuite on a la Game Connection en Asie, qui n'a pas lieu forcément tous les ans (pas cette année en tout cas), et donc la Game Connection en Europe. C'est un cycle qui fonctionne bien, parce que les participants aux Usa et en Europe ne sont pas toujours tout le temps les mêmes. Concernant le développement de la marque en elle-même, pour l'instant le cycle est bon, et on se pose des questions notamment sur le développement dans des lieux à fort potentiel. Eventuellement l'Amérique du Sud et l'Asie du Sud-Est. Où on sent qu'il y a un vrai besoin d'échanges entre les acteurs professionnels. Et puis il faut savoir aussi qu'on organise des évènements comme le Montréal International Game Summit, (MIGS), qui nous prend beaucoup de temps et qui a lieu deux semaines après la Game Connection, précisément les 11 et 12 novembre et qui rassemble 2000 professionnels canadiens. On est donc plutôt bien booké ! On a une stratégie de développement plutôt raisonnée et qui ne part pas dans tous les sens.

Comment ressentez-vous la tendance des pays émergents ?

PM : Je me suis récemment rendu au Brésil et en Turquie, qui sont des foyers de joueurs qui sont très intéressants, du fait même de la démographie, et qui gagnent en pouvoir d'achat. Ce sont des marchés qui ne sont presque même plus "émergents", et qui vont continuer de croître dans des tailles significatives. On pourrait prendre l'exemple d'autres pays. Il y a clairement une constitution de filières industrielles dans ces pays-là aussi. Ce ne sont pas uniquement des pays de consommation finale, mais il y a aussi des cultures, des développeurs, des indépendants, qui veulent créer des jeux à leur image, proches de leur culture. C'est intéressant d'aller à leur rencontre, parce qu'on y trouve notamment les fameuses pépites dont vous parliez.

Ces pays émergents sont-ils l'avenir ou allons-nous rester sur les blockbusters des pays habituels ?

EM : Ca dépend des plateformes. Sur l'univers consoles / PC, certains ont des vraies caractéristiques « nationales », mais le jeu vidéo s'est mondialisé. Je ne sais pas si l'identité très forte des pays émergents se ressent à ce point. Les joueurs la retrouvent sans doute dans les manières de mettre en scène, mais je ne sais pas s'ils la retrouvent dans les nationalités. J'aurai du mal à vous dire sur les jeux présentés au PGW si beaucoup d'entre eux ont été créés dans des pays émergents ou pas.

PM : Pour ma part, quand je parle de culture, c'est dans la manière de faire les jeux qui est différente sur le produit final lui-même.

Ces deux évènements conjoints seront-ils reconduits dans le futur ?

EM : Je l'espère pour ma part, oui. C'est une démarche globale et à long terme.

PM : Moi aussi.


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