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GAMEBLOG : A qui s'adresse cette campagne ?
David Heard : C'est bien de commencer par là. Cette campagne s'adresse aux parents, tout en emportant l'adhésion des ados. Nous souhaitions promouvoir un dispositif visant à aider les parents à retrouver le dialogue avec leurs enfants dans le cadre de blocages au moment de la crise d'adolescence.
On est bien d'accord que votre campagne s'adresse essentiellement aux comportements de mineurs...
Surtout des usages touchant les 12-25. Elle vise des familles qui s'enfermeraient dans un dialogue de sourds et qui risquent d'aller vers des difficultés plus importantes, alors que si on les aidait à remettre la balle au centre, si on désamorçait les inquiétudes parfois exagérées que peuvent avoir certains parents, on pourrait éviter des crises familiales et que certains comportements débouchent vraiment sur des comportements problématiques à l'âge adulte.
Avez-vous compris la réaction qui a suivi la diffusion de cette campagne CJC, en particulier dans le milieu du jeu vidéo ?
Oui... on regarde tout ça comme le lait sur le feu. Mais je suis étonné car la plupart des commentaires que j'ai pu lire sont en faveur de la campagne. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une levée de boucliers très forte, et je suis même agréablement surpris de voir à quel point certaines personnes décryptent extrêmement bien le sens de cette campagne. Nous sommes là pour proposer des solutions, pas poser des problèmes.
Guillaume de Fondaumière, président du SNJV a exigé un retrait immédiat de ce spot. Lui avez-vous répondu ?
Tout à fait. Il va être reçu par ma hiérarchie.
Mais pour le moment quelle réponse lui a été apportée ?
Ils vont se voir. Il y a eu des échanges téléphoniques.
Le SNJV n'avait pas demandé qu'un rendez-vous...
En effet.
Donc pas de réponse précise sur le retrait pour le moment ?
Nous avons proposé d'ouvrir le dialogue et d'échanger.
Que répondez-vous à la critique "d'amalgame" soulignant qu'alcool, cannabis et jeu vidéo ont été mis sur un même plan, avec un renvoi vers "drogues info service". Le jeu vidéo n'étant officiellement pas considéré comme une drogue.
On veut désamorcer la bombe avant qu'elle n'explose. Ce n'est pas un choix arbitraire ou anti-jeu vidéo. Tout cela est parti d'une enquête qui nous a révélé que la pratique du jeu vidéo était l'une des principales inquiétudes des parents. 64% des parents d'enfants âgés de 12 à 25 ans sont inquiets du rapport que leur enfant entretient avec le jeu vidéo. C'est donc l'une des 3 principales sources d'inquiétudes des parents avec ados.
Certes, mais tout de même alcool et cannabis sont considérés comme des drogues. Pas le jeu vidéo. C'est ça qui étonne et peut contribuer à une certaine stigmatisation du jeu vidéo.
Ce n'est pas une campagne de dénonciation, c'est une campagne qui propose une solution. Nous ne cherchons pas à stigmatiser. Il s'agit ici de visions fantasmées. Il n'y a pas de souci de compréhension je crois.
Avez-vous des données sur le nombre de joueurs réellement isolés à cause du jeu vidéo ?
Oui, il y a des données. Une enquête nous montre que 14% des joueurs auraient un usage problématique du jeu vidéo et que 1 adolescent sur 8 aurait ce genre de rapport problématique.
Et quelle est ici la définition du "rapport problématique" ?
Si on a un ado qui se coupe des relations sociales, à commencer par les relations intra-familiales cela devient problématique. Le but est d'intervenir de manière la plus précoce. Les CJC aujourd'hui c'est 400 consultations par an en France...
En tout ? Mais spécifiquement sur le jeu vidéo, quel est le chiffre ?
Il y a une évaluation qui date de 2009 qui avait été faite. Et une en cours qui sera publiée dans les prochaines semaines, je vous inviterai à la consulter. Et vous savez, on met de l'eau au moulin du jeu vidéo. On est en train d'aider à dédramatiser le rapport qu'il peut y avoir au jeu vidéo.
Depuis la diffusion de cette campagne, avez-vous des chiffres sur les appels ou connexions au site ?
C'est trop tôt pour décortiquer ça pour le moment, mais oui il y a une augmentation des appels en général, et aussi pour la partie jeu vidéo. Cette campagne répond à une demande. Ce n'est pas une campagne idéologique.
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