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Concernant la distribution digitale, déjà entreprise avec les jeux de cette génération HD par Microsoft, pensez-vous trouver un moyen de faire même plus systématiquement ?
Je crois que certains titres se prêtent plus au téléchargement que d'autres. Par exemple, vous savez sans doute que certains jeux sur PlayStation pèsent jusqu'à 30, 40 et même 50 Go. Proposer de tels titres au téléchargement présente un défi du point de vue de l'utilisateur, alors que d'autres jeux moins lourds en taille sont plus adaptés pour se faire. Nous nous assurons de couvrir ce spectre d'un bout à l'autre. En entre les deux, il y a des jeux qu'on peut proposer à la fois en téléchargement et en boîte. Notre stratégie repose sur la combinaison des deux.
Ce que je peux dire en revanche c'est que beaucoup de gens pensent que d'ici un à trois ans, tout sera distribué numériquement. Et je crois que c'est un peu radical, parce que du point de vue taille, comme je l'ai mentionné, et du point de vue complexité du marché avec tant de pays différents dans lesquels les grosses bande passantes ne sont peut-être pas aussi accessibles ou abordables que pour des gens comme vous et moi. On doit donc proposer des médias physiques pour couvrir ces territoires. Et puis je viens du business software, c'est toute ma vie ; le téléchargement de certains contenus est très pratique, mais en même temps, j'aime conserver une collection, de mes CDs, mes films, ou mes jeux et je crois que beaucoup de consommateurs, même s'ils sont en mesure de télécharger 50 Go rapidement, veulent toujours aller dans les boutiques et s'y procurer des disques qu'ils conserveront. Et ça ne va pas changer du jour au lendemain.
Même pas en l'espace d'une génération de consommateurs ?
A l'évidence, la proportion va varier. Mais même à notre époque, si vous prenez par exemple l'industrie de la musique, il y a encore une majorité de personnes qui aiment sortir aller acheter leurs CD, parce qu'ils veulent quelque chose de tangible dans les mains, qu'ils peuvent conserver physiquement dans leur discothèque, à la différence d'une collection stockée sur un disque dur, ou un autre type d'appareil. Et je crois que optique de consommateur ne va pas disparaître de si tôt car si c'était le cas, le business du CD aurait disparu. Oui, les proportions changent, mais c'est toujours une part importante de l'économie des maisons de disque.
Vous avez malgré tout lancé la PSPgo, entièrement dématérialisée ; quel bilan tirez-vous de cette expérience en termes de marché, et de difficultés par rapport à la distribution traditionnelle ?
Si nous avons décidé avec la PSPgo de proposer un appareil entièrement réseau, c'est pour donner au consommateur un choix en complément de la traditionnelle PSP 3000, la possibilité d'opter pour un environnement entièrement numérique ou de se procurer ses jeux au format disque. Il ne s'agissait pas, parce que nous avions la PSPgo, d'arrêter la PSP "classique". C'est juste une question de choix. Beaucoup de consommateurs nous ont demandé si nous pouvions en faire une plus petite, dématérialisée, de manière à ce que ce soit plus transportable encore qu'une 3000, et nous avons voulu répondre à cette demande de marché. Nous avons eu beaucoup de retours intéressants de leur part sur ce qu'ils aimaient ou n'aimaient pas avec la PSPgo, et pour établir nos stratégies concernant de futurs produits, la PSPgo nous aura ainsi apporté sera un savoir inestimable, car vous le savez, c'est la première fois que nous sortons un appareil de ce type, complètement dépendant d'un environnement réseau.
La PSPgo est une bonne petite machine, mais la distribution traditionnelle l'a complètement boudée puisqu'elle se passe d'eux en matière de jeux...
La distribution traditionnelle s'est montrée très réticente sur la PSPgo, pour les raisons que l'on connaît. Comment pensez-vous que cette situation va évoluer ?
La distribution traditionnelle aura toujours un rôle à jouer au sein de l'écosystème PlayStation. D'abord parce qu'on ne peut pas télécharger un hardware. Du coup, il est dans notre intérêt d'avoir les meilleures relations possibles avec nos partenaires de la distribution, dans tous les territoires où nous sommes. Bien sûr, avec un modèle basé sur le téléchargement, ils n'ont peut-être pas les ventes qu'ils auraient eues en boutiques, il y a donc divers choses que nous faisons sur divers territoires pour compenser cela. Par exemple, la vente des Cartes PlayStation Network en boutiques, ainsi que d'autres initiatives que nous avons mises en place. Je crois qu'il y a plusieurs manières de trouver de business models différents, qui aident à maintenir et même améliorer les relations que nous entretenons avec la distribution. Même si le pourcentage de contenus téléchargés, dans certains territoires, mais pas tous, est susceptible d'augmenter à l'avenir.
Comme je l'ai déjà dit également, même si on s'en tient à la PSP, la grande majorité des ventes a lieu en boutique, par l'intermédiaire des disques UMD, et je ne crois pas que cela va changer si vite, pour toutes les raisons que j'ai déjà évoquées.
Vous poussez la 3D sur PS3, alors que Nintendo s'apprête à sortir sa 3DS. Mais vous avez déclaré que vous n'étiez pas aussi confiant que Nintendo en l'intérêt du relief sur une portable. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Bien sûr. Je crois qu'au jour d'aujourd'hui, quand on parle de ce qui est à la pointe, la meilleure expérience possible en matière de 3D, en particulier au sein d'un environnement de jeu, reste une console de salon, avec un grand écran, qui permet de profiter de la 3D au maximum. Et en particulier avec une PS3 en conjonction avec le PS Move, qui se joue également entièrement en 3D avec une perception de la profondeur. C'est la stratégie que nous avons adoptée : concentrons-nous sur la 3D sur PS3, pour un environnement de salon en priorité. Nous évoluerons ensuite.
En ce qui concerne le futur de la plate-forme PSP : une véritable PSP 2. Les développeurs nous en parlent, et il y a beaucoup de rumeurs. Y a-t-il quoique ce soit que vous puissiez partager avec nous concernant la vision derrière ce futur ?
Nous en sommes à... quoi ? La 5e ou la 6e année de vie pour la PSP ? Oui, c'est ça. Elle est sur le marché depuis quelques temps, il y a maintenant 60 millions d'unités vendues, ce qui représente à l'échelle mondiale un marché très fort sur la PSP, et nous voulons continuer de travailler dessus.
Bien sûr, les gens me posent des questions sur des appareils futurs tous les jours ; oui, nous réfléchissons à de nouveaux appareils tous les jours, évidemment. Mais il n'y a rien dont nous puissions parler aujourd'hui concernant de futures consoles, qu'il s'agisse d'une PSP2, ou d'un successeur à la PS3, les gens me demandent tout le temps, mais, tout est là-haut... pas sur le marché !
C'est donc déjà prêt dans votre tête ?
Oui, dès qu'on lance la PS3, on pense déjà aux idées de la génération suivante, bien sûr, absolument. Est-ce que cela signifie pour autant qu'il y a quelque chose de prêt en développement interne, c'est une toute histoire. Vision et implémentation sont deux choses différentes.