Après avoir produit avec brio l'étincelant Resident Evil 4, Hiroyuki Kobayashi quitte un temps le petit écran pour s'intéresser à un projet cinéma. Avec Resident Evil Degeneration (dont vous pouvez découvrir les 10 premières minutes ici), Kobayashi tente une nouvelle approche de la fresque zombiesque de Capcom. Différent des films mettant en scène Mila Jovovich, ce long métrage en images de synthèse, prévu pour le 4 février 2009 chez nous (direct en Blu-ray) ne risque malheureusement pas de créer un engouement planétaire. Si nous reviendrons bientôt en détails sur le film en lui-même, morceaux choisis de notre rencontre avec Kobayashi lors de sa venue à Paris pour la présentation du film...
Hiroyuki Kobayashi : l'interview
Un long métrage Resident Evil en 3D, mais surtout le premier film conçu par Capcom. Pourquoi ?
Tout simplement car Sony nous l'a proposé. Resident Evil existe depuis plus de 10 ans, il y a eu des films live, un court métrage en synthèse pour une attraction au Japon. Aujourd'hui nous avions envie de relever ce défi.
Justement, quel regard portez-vous sur les 3 films « live » mettant en scène Milla Jovovich ?
En fait je considère ces productions vraiment en marge de la série principale. Il s'agit d'une adaptation, l'approche est donc forcément différente. Mais dans le fond je les trouve plus ou moins bons.
D'accord. Nous, nous les trouvons plutôt mauvais. Qu'importe. Vous pensiez pouvoir apporter quelque chose de spécifique avec l'utilisation des images de synthèse ?
Eh bien il y a des mouvements de caméras que l'on ne peut pas réaliser en film traditionnel par exemple...
Certes, mais c'est une liberté aussi possible en jeu vidéo...
C'est vrai, mais vous savez un film de ce genre coûte moins cher à produire qu'un jeu Next Gen. Et puis la CG (Computer Graphic) permet de rester le plus fidèle à l'expérience de jeu. Il y avait donc quelque chose de stimulant à tenter l'expérience. Nous avions envie de raconter une histoire, autrement.
Mais la production semble avoir été particulièrement ramassée...
On peut le dire. Le projet a été évoqué pour la première fois à l'automne 2006. On m'a confié la réalisation en janvier 2007. Après il y a eu les essais de scripts, les ébauches des visuels. La production a proprement parlé à commencer en janvier 2008 pour s'achever en septembre dernier.
Moins de 9 mois pour près de 90 minutes de film ? Vous avez forcément dû faire des concessions...
Pour être franc il n'y a rien de majeur que nous n'ayons pu réaliser. En revanche, j'avoue que j'aurai souhaité plus de temps. D'ailleurs avec le recul, nous aurions pu l'allouer différemment. Nous avons passé beaucoup de temps, près de 6 mois sur l'écriture du scénario, et derrière nous n'avons eu que 8 mois pour boucler toute la réalisation. Ce fut intense.
Finalement ce film se montre assez sage. Le gore semble avoir été édulcoré...
C'est vrai. A la fois il s'agit d'un film. C'est différent de l'expérience en jeu vidéo. Dès le départ j'ai souhaité atténuer l'aspect violent, même s'il reste des moments assez cruels !
Des rumeurs évoquent la possibilité de voir un remake de Resident Evil 2, j'imagine que vous ne pouvez pas en parler...
Si, si ! D'ailleurs ça me fait plaisir d'entendre ça. Même si ce n'est pas mon épisode préféré, je pense qu'il s'agissait d'un épisode qui a vraiment marqué les esprits. Néanmoins nous n'avons pas de projets de ce type pour le moment.
Justement, vous concernant, quel serait l'épisode vous ayant le plus marqué ?
Ah non, c'est impossible de n'en retenir qu'un seul. Je vous explique : Resident Evil 1 fut mon premier projet, mon premier jeu en tant que développeur. Il occupe forcément une place à part pour moi. Mais c'est vrai que j'ai aussi énormément de bons souvenirs sur Resident Evil 4. Ce sont incontestablement mes préférés...
Pourquoi aucune sortie salle n'a été prévue hors du Japon ?
Ah ça, bonne question, il faudrait demander à Sony Pictures... (sourire)