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Pourquoi l'Allemagne a raflé le marché du F2P en Europe ?
La première raison est structurelle. L'Allemagne est un marché du jeu vidéo principalement PC contrairement a la France ou le Royaume-Uni qui restent principalement des marchés console.
C'est aussi un marché où les jeux de stratégies, de gestion et RPG ont énormément de succès et auquel le modèle free to play convient particulièrement bien ce qui a permis une adoption assez rapide de ce système par les communautés de joueurs.
Enfin, si l'on ajoute le niveau d'entrepreneuriat, la haute pénétration de connexions à haut débit et l'émergence très tôt d'acteurs qui ont réussi à avoir des succès internationaux (Bigpoint, Gameforge) ces éléments ont permis l'émergence d'un écosystème.
On peut établir un raisonnement similaire pour la Finlande avec les jeux mobiles.
Existe-t-il une bulle du F2P, qui pourrait exploser à tout moment, si ce n'est pas déjà fait ?
Il faut d'abord s'entendre sur ce que l'on entend par bulle. Si on parle de bulle de valorisation, oui indubitablement. Mais elle a déjà explosé pour les acteurs online après les déboires de Zynga suite a son entrée en bourse. C'est un phénomène naturel, vu le niveau de croissance, et de profitabilité, affichés par des groupes tels que Bigpoint et Gameforge en Europe ou encore Zynga aux États-Unis, il y a eu une affluence de nouveaux acteurs attirés par ce marché. Les investisseurs ont ensuite suivi, ce qui a mené à des niveaux de valorisation parfois affolants, mais malheureusement la qualité des titres n'a pas souvent suivi et, des centaines de startups qui se sont créées dans ce sillon, seulement un faible pourcentage opèrent encore aujourd'hui.
Une deuxième bulle est ensuite apparue avec l'émergence des jeux mobiles et là, il y a aussi eu une inflation en termes de valorisation. Je pense en effet que le phénomène va se produire à ceci près que le temps de vie des jeux mobiles a vocation à être plus court que les jeux en ligne vu qu'il adresse principalement une catégorie plus casual. Ce qui amènera encore plus de volatilité. On voit déjà les coûts d'acquisition en marketing exploser dans ce secteur comme ils l'ont fait pour le online il y a quelques années.
Mais si on parle du Free to Play en général je ne pense pas qu'il a vocation à disparaître, ou à exploser. Il devient d'hors et déjà le modèle prédominant du secteur du jeu vidéo comme cela a été le cas pour la musique.
Au moins, on peut dire que la diversité est au rendez-vous chez Bigpoint.
Pour vous, les jeux par navigateur sont-ils plus durs à marketer que les autres ?
Je ne pense pas que les jeux par navigateur soient plus durs à marketer que d'autres catégories. Avec la bulle du secteur il y a une explosion de sorties de titres ces dernières années avec peu ou prou de différentiation ce qui a en effet augmenté les coûts d'acquisition, mais c'est aussi le cas pour les jeux mobiles de nos jours. Les jeux ne sont difficiles à marketer que s'ils ne parviennent pas à se différencier, apporter une valeur évidente aux joueurs ou échouent à les retenir dans leur univers.
Si l'on parle de jeux Casual aujourd'hui, il est en effet beaucoup plus complexe à attirer l'attention de l'audience, car celle-ci passe une grande partie de son temps sur mobile et de fait aura moins tendance à migrer sur une autre plateforme pour tester un nouveau jeu. La situation est différente pour les jeux midcore et est tout juste opposée pour les jeux core dans la mesure ou les joueurs, passionnés, iront sur le support qui leur fournira la meilleure qualité de jeu.