Nintendo a l’art et la manière de surprendre. Alors que tout le monde attendrait des remasters de Wind Waker et Twilight Princess espérés depuis des années, Big N a pris tout le monde de court en annonçant un épisode inédit : The Legend of Zelda Echoes of Wisdom. Ce n’était pas la seule surprise. La communauté l’a réclamé depuis des décennies, supplié la firme japonaise, et cette fois c’est la bonne. Ce sera à la princesse d’être sous le feu des projecteurs pour sauver son preux chevalier.
Son nom est indissociable de la licence, mais il aura fallu attendre 2024 pour que Zelda puisse briller dans son propre jeu. Un rêve de fans qui se concrétisera avec Echoes of Wisdom, un épisode plus minimaliste et old school qui reprend toute l’esthétique du remake de Link’s Awakening, mais avec un petit soupçon de Tears of the Kingdom. A l’approche de son lancement le 26 septembre 2024, nous avons été conviés à tester pendant 1h30 l’une des dernières exclusivités majeures de la Nintendo Switch. Ce nouvel épisode sera-t-il à la hauteur des attentes de la communauté ? Voici nos premières impressions.
On prend les mêmes (ou presque) et on recommence
Hyrule va mal, oui encore. D’étranges failles violettes sont apparues dans tout le Royaume, entraînant la disparition de plusieurs habitants. Après avoir brillé dans Tears of the Kingdom, Link va passer quelques vacances involontaires dans cet étrange endroit. Les rôles sont enfin inversés, ce sera à la Princesse de prendre le relais et de partir à la recherche de son fidèle épéiste. C’est dans les geôles de son château que l’on retrouve la régente, accompagnée de la fée Tri et de son sceptre aux pouvoirs très spéciaux. Le concept serait superficiel si le gameplay était identique en tout point aux autres épisodes de la licence. Notre petite Zelda chibi ne se salira pas les mains en défouraillant du monstre à tout-va, du moins pas dans un premier temps.
Grâce à sa nouvelle alliée, la princesse aura des airs de véritable imprimante 3D ambulante avec des pouvoirs bien à elle. Concrètement, au fil de nos balades, il sera possible de mémoriser tout un tas d’objets pour les convertir en “échos” afin d’en créer des reproductions à volonté. Tables, lits, rochers, caisses, presque tout ce qui se trouve sur notre chemin pourra être généré à l’envie pour venir à bout d’obstacles et de puzzles. Une mécanique qui prend une dimension encore plus intéressante dès lors que les monstres croisés sur notre chemin peuvent aussi être copiés pour servir de sbire et aller au combat à notre place. Autant battre le mal par le mal.
Comme un air de Tears of The Kingdom
Et c’est là que Zelda Echoes of Wisdom emprunte un peu à TOTK son essence. Le jeu prend en compte la physique de chaque objet. Une caisse flotte sur l’eau, un rocher coule, quelque chose de matérialisé en hauteur dans le vide tombe et si son poids est suffisant, il peut casser un obstacle en contre-bas, une créature de feu pourra brûler certains éléments du décor, l’araignée tissera une toile permettant de grimper rapidement, etc. Le champ des possibilités s’étoffe rapidement, avec des synergies intéressantes entre certains objets pour résoudre divers puzzles, et le jeu laisse une véritable place à l’expérimentation et ça fonctionne immédiatement. On prend vraiment plaisir à essayer des choses, à faire des cheminements d’objets complètement absurdes, mais qui fonctionnent.
Il faudra cependant faire des choix, chaque élément matérialisé coûtant un petit triangle de Tri, limités au nombre de trois lors de notre session. Dans les faits, cela veut dire qu’on peut créer trois petits objets simultanément, mais un monstre demandera plus d’énergie, oscillant entre deux voire l’intégralité de nos unités. Pas besoin de s’embêter avec une quelconque gestion ceci dit, on peut tout effacer d’une touche et le jeu supprimera automatiquement l’un des derniers échos créés s’il faut faire de la place. On regrette simplement le manque de raccourcis pour matérialiser rapidement nos petits favoris. C’est parfois assez fastidieux de se rendre dans la liste latérale et de la déplacer jusqu’à trouver l’écho souhaité.
Un gameplay malin, intelligent et amusant
Il y a quelque chose de profondément intelligent dans Zelda Echoes of Wisdom et il devrait clairement renouer avec le côté plus old-school de la licence, notamment au niveau des puzzles et des donjons, tout en tirant des leçons du dernier épisode canonique. À ce titre, la princesse aura vite fait d’étendre son champ d’action avec de nouveaux pouvoirs matérialisés par un fil magique à l’aura verte familière : la synchronisation. Avec cette dernière, notre héroïne peut se lier à un objet ou un ennemi pour le déplacer, parfait pour jeter un monstre dans le vite ou se débarrasser d’un gros obstacle. Là aussi, la physique aura son mot à dire. Dans cette démo, qui représente d’ailleurs les premières heures du jeu, il était par exemple nécessaire de créer un objet pour surélever Zelda afin de faire passer par-dessus une grille ce qu’on avait synchronisé. Une version inversée du pouvoir servira d’ailleurs à bouger en même temps que des plateformes mouvantes ou des monstres pour se déplacer. De quoi agrandir encore plus le champ des possibilités, même si c’est la mécanique que nous avons pu le moins expérimenter. Si l’aspect puzzle et exploration, assez fermée dans cette démo, car linéaire pour progresser dans l’histoire, fonctionnent immédiatement, la dimension combat peut-être déroutante de prime abord.
La princesse Zelda passe à l'attaque
Dans un premier temps Zelda ne se bat pas frontalement. On doit matérialiser des objets puis les lancer sur les menaces avoisinantes, ou faire appel aux échos de monstres pour faire la sale besogne à notre place. Quand on est habitué à un système de combat plus frontal depuis tant d’années, ça peut être déconcertant, mais là encore Nintendo a trouvé la parade. Une rencontre fortuite plus tard et voilà notre princesse prête à en découdre armée de l’épée et du bouclier de Link. Pas de surprise, ça se joue comme les autres épisodes du genre, mais pour ne pas rendre caduque l’essence même de Zelda Echoes of Wisdom, cette mécanique est limitée par une jauge qui se remplira en récupérant divers orbes ici et là.
De quoi pousser les joueurs à l’utiliser avec parcimonie et à faire bon usage de tous les outils à leur disposition, comme nous avons pu en faire l’expérience contre un premier combat de boss. Si le jeu ne ferme pas la porte aux possibilités plus fastidieuses comme tenter d’en venir à bout en jetant absolument tout sur son passage sans réfléchir, il était surtout nécessaire de se servir de la synchronisation pour s’accrocher au point faible du golem afin de le faire vaciller pour ensuite l’enchaîner à grands coups d’épée. Impossible d’être formel à ce stade, mais il devrait tout de même y avoir une synergie importante entre toutes les mécaniques.
On l'attend... avec grande impatience
Même après cette session de jeu généreuse, il nous reste tant à voir. Zelda Echoes of Wisdom est bien parti pour créer sa propre formule gagnante tout en marchant sur les traces de ses prédécesseurs avec un accent mis sur l’expérimentation. Le gameplay semble bien rodé et efficace, la direction artistique à la sauce chibi fait toujours des merveilles et le jeu tourne comme un charme en nomade comme en docké. Il ne reste plus qu’à éprouver ses mécaniques sur la durée pour voir si elles tiennent la route une fois l’effet de découverte passé.