En attendant la sortie de Warhammer 40,000 Space Marine 2 dans un petit mois, nous avons pu y jouer sur PC via une version précoce. Celle-ci nous a offert un nouvel aperçu de la Campagne, mais surtout du mode Opérations, la partie qui devrait occuper le plus les joueuses et joueurs sur ce titre très surveillé de Saber Interactive et édité par Focus Entertainment. 13 ans après un premier jeu assez marquant et sympathique, cette suite est-elle vraiment bénie de l’Empereur-Dieu ? Voici nos nouvelles impressions à son sujet.
Nous avions en effet déjà brièvement essayé Warhammer 40,000 Space Marine 2 l’année dernière, avec un premier ressenti plutôt positif, mais teinté de quelques appréhensions. Rappelons d’ailleurs que le titre aurait justement dû sortir en 2023. Saber Interactive estimait cependant avoir besoin de plus de temps pour donner pleinement corps à une vision à la hauteur des énormes attentes des fans de l’univers sombre et futuriste de Games Workshop. Une initiative louable, et un report au 9 septembre à venir sur PC, PS5 et Xbox Series qui semble lui avoir été bénéfique, d’après ce que nous en avons vu. Prenez donc votre Bolter et votre plus rutilante armure énergétique, nous vous emmenons en mission pour purger la terrible menace des Xenos tyranides.
Un Space Marine 2 qui porte a priori bien ses héraldiques
Comme son nom l’indique, Space Marine 2 suit l’histoire du premier opus sorti en 2011. En solo, nous y incarnons donc toujours Titus, un Ultramarine (une des nombreuses factions représentant l’ordre des guerriers d’élite de l’Empereur-Dieu) qui en a vu des peaux vertes et des pas mûres. Compte tenu des nombreuses années séparant les deux jeux, sachez qu’il n’est absolument pas obligatoire d’avoir joué au premier pour apprécier sa suite. Saber Interactive a fait en sorte que tout un chacun puisse apprécier la Campagne en tant que telle, non bien sûr sans références aux précédentes mésaventures de notre protagoniste. Rien qui ne viendra cependant nuire à l’appréciation de cette nouvelle mouture, rassurez-vous.
Dans le cadre de notre preview, nous n’avons pu découvrir que deux chapitres de l’histoire principale : un plutôt au début du jeu, et un autre plus avancé. Nous n’allons rien divulgâcher du scénario par rapport à ce qui a déjà été présenté jusqu’alors concernant Space Marine 2. Sachez donc que Titus et deux frères d’armes Ultramarines (qui pourront être incarnés par d’autres joueurs en coopération) ont en premier lieu pour mission de stopper une invasion Tyranide. Il s’agit pour référence d’une espèce extraterrestre fonctionnant quelque part comme les Zergs de StarCraft : une conscience collective qui n’a comme seul but que de se nourrir et assimiler tout ce qui bouge dans la galaxie pour devenir l’être biologique ultime. Nos chers Space Marines, des surhommes génétiquement modifiés de l’Imperium de l’Humanité, représentent donc des proies de choix pour eux.
Les Tyranides sont une véritable légion composée d’innombrables hordes de créatures prenant diverses formes spécialement créées pour une fonction unique. Cela s’illustre de magnifique manière dans Warhammer 40,000 Space Marine 2, alors que nous sommes souvent submergés par de véritables marées de Xenos. Focus et Saber Interactive l’ont montré à plusieurs reprises : le jeu nous assène une superbe claque visuelle. Tel a été le cas dans la version précoce que nous avons essayé. L’univers futuriste de Games Workshop est superbement rendu, les armures de nos frères Ultramarines brillent, les décors (tant urbains que sauvages) nous écrasent de leur majesté, et les Tyranides de leur masse. Attention toutefois, il faudra probablement un PC de guerre pour en profiter pleinement. C’était heureusement notre cas, avec une RTX 4080 SUPER, un AMD Ryzen 7 7800X3D, 32 Go de RAM et un véloce SSD. Nous avons ainsi pu nous imprégner de cette sombre ambiance auréolée d’une gloire ternie par d’éternels conflits tout en massacrant du Xenos à tout va en toute fluidité en 1440p, tous les paramètres graphiques à fond.
Profitons-en également pour mentionner l’enrobage sonore du jeu. Les bruitages se montrent particulièrement convaincants, chaque coup et tir ayant un impact diablement satisfaisant. Même constat pour des dialogues (en anglais dans notre cas) campés par de solides comédiens de doublage, dont Clive Standen (Rollo dans la série Vikings) pour Titus, le Space Marine que nous incarnons. La musique nous régale aussi parfois d’épiques chants grégoriens. Hélas trop peu souvent à notre goût, ceux-ci étant souvent étouffés par le chaos ambiant d’un monde où il n’y a que la guerre.
Une purge des Xenos qui s’est bonifiée avec le temps ?
Arborons justement ce qui va le plus nous occuper dans Warhammer 40,000 Space Marine 2 : la bagarre. Dans notre précédente preview, nous avions déploré une difficulté acérée et des combats brouillons où nous finissions à de trop nombreuses reprises en charpie sans avoir le temps d’adresser une prière à l’Empereur-Dieu. Nos premiers pas dans cette version précoce ont tout d’abord confirmé cette impression, en lançant la Campagne dans son troisième niveau de difficulté (sur quatre). Encore peu habitués aux commandes du jeu, nous avons fini en seulement quelques secondes en délicieux snack sous stéroïde pour les Tyranides. Nous avons donc dû revoir nos ambitions sérieusement à la baisse sur ce terrain.
Cela nous a toutefois permis de bien mieux appréhender le gameplay de Space Marine 2, qui rappellera naturellement de bons souvenirs aux adeptes du premier opus, mais aussi à ceux de Gears of War. En vue à la troisième personne, nous pouvons donc tirer à tout va sur les Xenos devant nous, et croiser le fer une fois dans la mêlée. C’est dans ces moments-là que le côté brouillon des combats demeure encore, malgré un an de développement supplémentaire. Souvent submergés par des dizaines d’adversaires, nous risquons de rapidement nous faire écharper. Pour mieux s’en sortir, il faudra notamment alterner entre coups rapides et coups lourds de notre arme de corps-à-corps, afin de déclencher différents combos, certains plus adaptés pour des duels, d’autres plus à même de gérer des hordes d’ennemis.
Nous avons également à notre disposition une esquive pour s’écarter de la mêlée générale, et une parade. Si ces deux options défensives sont utilisées au bon moment, cela nous offre une attaque à distance gratuite, ou un contre dévastateur, à déclencher en voyant un énorme rond bleu apparaître au-dessus de notre cible. Si le gameplay pur prend ici le pas sur l’immersion, de tels indices bien visibles vont souvent nous sauver la vie, l’Empereur-Dieu soit loué. Les Tyranides les plus coriaces (hors boss et ennemis très spécifiques) demanderont plusieurs coups pour tomber. Mais l’effort en vaudra la chandelle, ceux-ci devenant alors vulnérables à une violente exécution diablement et glorieusement jouissive dans ses nombreuses et sanglantes représentations.
Ceci et les parades/esquives parfaites ont également le mérite de nous redonner d’inestimables points d’armure, qui empêchent les Xenos de grignoter notre précieuse barre de vie, les options pour se soigner étant par ailleurs très rares. Heureusement, nos compagnons contrôlés par l’IA ou d’autres joueurs pourront à tout moment nous réanimer si la situation devient critique. Dans le premier cas de figure, ceux-ci semblaient totalement oublier notre existence si nous tombions plus d’une fois… ce qui implique donc de manière fort frustrante un retour au point de sauvegarde le plus récent. Espérons que cela sera corrigé dans la version finale du jeu.
Space Marine 2 demande ainsi une certaine discipline pour extraire toute la substantifique moelle de son gameplay, surtout en mêlée. Ne vous attendez donc pas à rouler votre tête sur votre combo clavier/souris ou votre manette et espérer vivre une guillerette promenade de santé. Incarner un guerrier d’élite de l’Imperium se mérite, et ce titre l’illustre de manière particulièrement brutale et, selon nous, satisfaisante une fois les mécaniques du jeu bien en main. Avec quelques heures d’expérience à notre actif, nous avons en effet grandement apprécié l’expérience que propose la vision de Saber Interactive dans l’univers de Warhammer 40,000. On sent que le studio a su peaufiner sa formule grâce à une année de travail supplémentaire, même si le corps-à-corps reste encore assez chaotique, une erreur de jugement ou une esquive/parade lancée au mauvais moment pouvant nous coûter rapidement extrêmement cher.
Focus sur le mode Opérations, la réalisation d’un rêve de fan de 40K
Puisque nous n’avions que deux missions à explorer dans la Campagne, nous avons davantage fait nos armes sur le mode Opérations. Celui-ci propose, comme un certain Darktide de Fatshark dans le même univers, de lancer différentes missions avec deux frères contrôlés par l’IA ou par d’autres joueurs. Gageons d’ailleurs que c’est à travers ce mode que le titre va le plus briller. Il permet en effet de réaliser un véritable rêve de fan de Warhammer 40,000 comme peu d’autres adaptations vidéoludiques l’ont fait auparavant : pleinement incarner son propre Space Marine.
Nous avons en effet le choix entre six classes (Tactique, Assaut, Avant-garde, Rempart, Tireur d’élite et Lourd). Du fait d’une certaine appétence pour le combat au corps-à-corps, notre préférence personnelle est allée vers les spécialisations Assaut et Avant-garde, respectivement équipées d’un jetpack et d’un grappin, pour se lancer dans la mêlée avec une classe et une brutalité folles. Chacune dispose donc d’un arsenal et d’une compétence unique propre. Tout ceci est entièrement personnalisable et améliorable, de même que notre rutilante armure énergétique via de nombreuses options cosmétiques à obtenir au fil de notre progression.
C’est en effet dans le mode Opérations que Space Marine 2 nous propose une liberté de développement de notre avatar et de gameplay exacerbés par rapport à la Campagne, qui sert quelque part de didacticiel pour découvrir chacune des spécialisations qui s’offrent à nous dans ce mode. En terminant une mission (au nombre de six dans notre version précoce, avec des objectifs hélas assez classiques et convenus : avancer en éliminant des hordes d’ennemis, puis tout faire exploser, ou affronter un boss particulièrement retors), nous allons engranger des points d’expérience et d’autres récompenses. Tout cela servira à améliorer l’équipement de notre classe et ses compétences. Attention toutefois, tout ceci est spécifique à chaque spécialisation de notre Space Marine. Si vous souhaitez en jouer plusieurs, il faudra donc enchaîner plusieurs missions au niveau de difficulté le plus bas pour les faire chacune monter en galons, afin de s’attaquer à des tâches plus difficiles. Autrement, vous risquez de passer un sale quart d’heure, à moins de jouer avec des amis plus avancés pour vous « carry », comme on dit dans le milieu.
Ainsi, le mode Opérations de Space Marine 2 risque d’occuper les joueuses et joueurs bien plus longtemps que la Campagne. À moins que la lassitude ne s’installe avant, en fonction de la diversité des missions proposées. Il est encore trop tôt pour être catégorique sur ce point, notre version du jeu étant par définition limitée dans ce qu’elle proposait. Petit regret toutefois s’agissant des armes à notre disposition. À part la classe Tactique ayant accès à pratiquement tout l’arsenal du jeu (qui se montre tout de même plutôt conséquent), les autres sont plus limitées sur ce terrain, avec parfois une seule option dans les catégories d’armes principales (fusils, armes lourdes), secondaires (pistolets) et de corps-à-corps (couteau ou épée tronçonneuse dans la majorité des cas). Saber Interactive et Focus Entertainment ont toutefois insisté sur le fait que le jeu sera soutenu sur le long terme. Gageons donc que nous aurons progressivement droit à de nouvelles additions, tant au niveau de l’arsenal que des missions du mode Opérations ou d’un multi que nous n’avons hélas pas pu essayer dans le cadre de cette preview, mais que nous surveillons de près.
On attend Warhammer Space Marine 2… avec une fervente impatience
Saber Interactive semble avoir bien profité de cette année de développement supplémentaire pour peaufiner Space Marine 2. Ce que nous en avons vu s’est montré bien mieux maîtrisé et abordable que dans notre précédente preview, même si le côté brouillon des combats en mêlée est encore d’actualité, les excès de confiance en incarnant un Ange de la Mort pouvant se payer rapidement très cher. Une fois les mécaniques relativement exigeantes du jeu bien en main, nous avons cependant pris grand plaisir à massacrer du Xenos à la chaîne dans ce shooter/beat’em all à la troisième personne se présentant comme une glorieuse et magnifique lettre d’amour vidéoludique à Warhammer 40,000. Nous n’attendons donc qu’une chose : sa sortie le 9 septembre, pour confirmer ou infirmer ces nouvelles impressions plutôt très positives. Il nous reste en effet encore à voir si la Campagne vaudra le détour, si le mode Opérations sera bien étoffé, et à se frotter à d’autres joueurs dans un mode multi qu’on est très curieux d’essayer. En attendant, nous allons adresser une prière à l’Empereur-Dieu pour qu’il bénisse ce titre prometteur, qui a sur le papier toutes les cartes en main pour devenir l’un des meilleurs jeux Warhammer 40,000 jamais créés.