C'est à Dublin que THQ a eu la merveilleuse idée de convier toute l'élite de la presse vidéoludique internationale, afin que celle-ci puisse s'essayer à Warhammer 40.000 : Space Marine. La citée irlandaise, connue pour ses rixes faciles et son ambiance testostéronée dès lors que l'on atteint une certaine heure de la nuit, était donc le théâtre parfait pour nous présenter le nouveau titre de Relic Entertainment, un Gears of War-like bénéficiant du riche univers Warhammer. Mais ce genre de comparatif ne serait-il pas de ceux que l'on dresse un peu à la hâte ? Je suis d'accord. C'est pour cela que Space Marine, on l'a essayé avec nos cojones et qu'on vous donne donc avec ce papier, le moyen de vous bâtir votre propre avis. Maintenant.
Dans Warhammer 40.000 : Space Marine, vous incarnez le Captain Titus, le genre de brutasse qui n'est pas vraiment là pour danser la zoubida. En effet, une armée de millions d'aliens belliqueux a débarqué sur une planète Forge (Forge World), un monde vital pour l'effort de guerre humain, les Homo Sapiens ayant déjà fort à faire en se coltinant des Orcs de tous poils ! Et comme les Légions du Chaos viennent en plus foutre leur grain de sel dans l'histoire... Bref, vous et vos copains marins de l'espace allez avoir du boulot, dans cette aventure qui se veut être l'hybridation d'un TPS et d'un beat'em all.
Engagez-vous, vous verrez du pays
Pour nous essayer à Space Marine, Relic nous a proposé quelques environnements bien distincts mais où il fallait globalement toujours faire la même chose : que ce soit dans les tréfonds d'un canyon ou dans des environnements gothico-industriels, il fallait tirer, éventrer, avancer. Faisons les choses dans l'ordre, avec le shoot donc, qui répond aux standards du genre. On dispose évidemment de l'arsenal propre aux Space Marines et c'est donc le Bolter (si jamais ça vous parle), un fusil d'assaut "classique" qui était notre arme de base. Venaient ensuite au fil des niveaux les fusils à plasma et autres lances-grenades, toujours bien efficaces, surtout si vous avez déjà un peu fait le ménage avant, avec une de vos grenades à fragmentation. Contrairement à Gears of War, il n'est pas possible de se mettre à couvert ou de se plaquer aux murs dans Space Marine. En même temps, faut quand même pas déconner, les Spaces Marines sont censés être plus dopés que tous les joueurs de la Juventus de Turin à la bonne époque, les bonshommes disposant de dix-neuf organes de plus que "l'humain lambda", d'un coeur supplémentaire, d'une carapace intégrée directement sous la peau et tous ces gus sont rompus à un entraînement qui leur permettrait de tenir l'actu de Gameblog, un mois entier, sans sourciller, ni dormir. Le pigiste rêvé en somme.
Je te schlasse, toi et tous ceux de ta race !
Je vous l'indiquais plus tôt, il n'est pas question que de shoot dans ce Space Marine mais également de beat'em all. Ainsi, une arme de mêlée inédite à été pensée par les développeurs de chez Relic pour émincer à loisir de l'Orc ou du Chaotique mauvais. Il s'agit d'une sorte d'épée de cérémonie à laquelle on aurait adjoint des dents motorisés. Son nom : Chainsword. Logique. Parfait pour découper roastbeef, armure, épaule et autre crâne. Lors des combats, on utilise cette arme en effectuant une combo de quatre coups ou alors un seul mais plus efficace, plus puissant. En pressant deux boutons en même temps, on peut ralentir le temps, pour donner un effet encore plus spectaculaire à sa bestialité mais surtout prendre bien soin de n'oublier personne sur le champ de bataille. Mais le plus cool dans tout ça, c'est qu'il existe une série d'exécutions ultra-violentes que l'on peut déclencher à loisir, mettant en avant un tranchage de bras d'Orc en règle ou encore un égorgement, une ouverture de bide... Bien violent, il faut le bien le reconnaître quitte à choquer nos amis de Familles de France, ce gameplay est grisant. Déjà parce que l'on alterne ces phases de charcuterie avec celles de tir (pour descendre l'autre lourd qui nous canarde depuis le pont suspendu...) et parce que l'IA des ennemis est assez convaincante et que leur nombre submerge littéralement le joueur. On ne sait plus où donner de la tête, on se prend au jeu et comme il n'y pas d'interface à l'écran (excepté quand on choisi son arme), on ressent toute la frénésie du combat. Un bon point pour l'ambiance et puis que voulez-vous, l'univers Warhammer, ça marche. Tout comme les musiques tribales qui renforcent le caractère SF Gothico-industriel de l'ensemble.
Moment de doute
Plutôt pas mal ce Space Marine à l'arrivée alors ? Il a fait kiffer son cerveau reptilien le TigerBidule ? Oui, mais... Relisez le début de ces impressions et vous verrez que celles-ci s'articulent autour de trois points : shooter, éventrer, avancer. On a déjà traiter les deux premières phases et nous voici donc à la dernière, celle où l'on avance. Alors pour jouer une heure de temps, se faire une première idée du titre, ça colle, mais après ? En effet, si ce n'est qu'une unique scène où une mécanique différente était introduite dans le jeu (bourriner un bouton pour soulever un arbre), il s'agissait dans les différents niveaux que nous avons traversés de shooter, d'éventrer, d'avancer, ceci d'un point A à un point B et that's all folks. On espère quand même que dans le jeu final, le gameplay, la mise en scène, l'action, saura se renouveler, sinon la lassitude guette fortement... De plus, avec un univers aussi fourni que celui de Warhammer, on attend une intrigue riche et épique. Mais encore plus que tout cela, ce que l'on attend par dessus tout, c'est que tous les bugs auxquels nous avons été confrontés disparaissent... Textures manquantes, personnages qui traversent les décors, "dimension X" (on traverse un mur et on se retrouve au milieu de nulle part... dans une pièce immaculée de rose...), les bugs sont légion. Si le jeu est techniquement réussi (en particulier les décors), on n'échappe pas à un certain scintillement (j'ai joué exclusivement sur PS3) et difficile de se faire un avis tranché quand certains pans du décors ne sont encore que des amas de pixels immondes... Bon, dans le doute, on espère que Relic Entertainment, plutôt connu pour peaufiner ses titres, règlera ces nombreux problèmes. Pour ça, ils ont jusqu'au mois d'août, la date à laquelle devrait sortir le jeu mais si vous voulez mon avis, il me semble très probable que j'ai bientôt à modifier la fiche du jeu, pour fixer l'arrivée du titre à une période plus lointaine de l'année 2011... Si c'est pour le mieux, tant mieux !
Dans le genre bourrin efficace, avec son hybridation entre TPS et beat'em all, Warhammer 40.000 : Space Marine a plutôt marqué des points. L'action est frénétique, l'équilibre entre shoot et mêlée fonctionne bien, les graphismes sont de bonne facture et l'ambiance gothico-industrielle, portée par une bande originale aux sonorités tribales séduit. Cependant à quelques mois de la sortie, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le nombre important de bugs encore présents et surtout sur l'envergure scénaristique de l'aventure. Si le titre veut se démarquer, il devra renouveler son gameplay, proposer des phases épiques et surprenantes, au risque de rester à jamais dans l'ombre d'un certain Gears of War...