Dévoilé pour la première fois il y a deux ans et après plusieurs phases de bêta, le looter shooter gratuit à la troisième personne aux airs de Warframe The First Descendant, propulsé par l’Unreal Engine 5, sort enfin officiellement le 2 juillet sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series. Le titre du studio coréen Nexon, qui fête cette année son trentième anniversaire, peut-il tenir tête au mastodonte de Digital Extremes sorti en 2013 ? Voici nos premières impressions.
Nous avons en effet eu l’occasion d’essayer The First Descendant à deux reprises : lors d’une bêta précoce deux ans plus tôt, puis très récemment via une preview de la version finale limitée dans le temps qui arrivera la semaine prochaine. Si nous n’avons fatalement pas pu voir tout ce que le titre avait à proposer, notre vingtaine d’heures de jeu a suffi à nous forger une solide opinion sur ce free to play qui pourrait bien occuper les amateurs du genre cet été. On part dans le futur avec notre Légataire armé jusqu’aux dents pour vous faire part de tout cela.
Un beau cœur de fer pour les renvoyer tous à l’aide du First Descendant
En préface de cette preview, nous indiquions que The First Descendant emprunte beaucoup d’inspirations du côté de Warframe, et cela saute immédiatement aux yeux. Le titre de Nexon affiche en effet une direction artistique SF Fantasy très marquée. Jeu coréen oblige, on ne peut également s’empêcher de trouver quelques similitudes avec le style visuel d’un certain Stellar Blade, ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’enrobage visuel est en tout cas très joliment rendu avec le décidément impressionnant Unreal Engine 5. Tant les personnages que les décors sont finement ouvragés. Nexon n’a clairement pas lésiné sur les moyens s’agissant de la partie graphique de son free to play. On pourra cela dit pinailler sur cette fâcheuse habitude des studios coréens à afficher des personnages féminins mettant en avant de manière un peu trop appuyée leurs attributs, et des personnages masculins un brin stéréotypés et solidement bâtis, tous divinement beaux même la cinquantaine passée. C’est une autre culture, comme on dit.
Sur le plan technique, nous avons également été agréablement surpris par son optimisation, pouvant faire tourner le jeu avec tous les potards à fond à 144 FPS en 1440p de manière quasiment constante, malgré le déferlement d’effets spéciaux à l’écran par moments (tant que le Ray Tracing, qui n’apporte pas grand-chose par rapport aux pertes colossales de performances qu’il implique, est désactivé). Nous pouvons heureusement compter sur une configuration très musclée, à base de RTX 4080 SUPER, Ryzen 7 7800X3D, 32 Go de RAM et d’un véloce SSD NVMe. Difficile donc de dire si l’expérience sera aussi fluide sur des PC moins robustes ou sur consoles (notamment ancienne génération). Il convient toutefois de noter que les configurations recommandées se montrent relativement raisonnables pour un jeu de cette qualité. The First Descendant est donc déjà sur ce point une belle réussite.
On ne peut cependant pas en dire autant, en tout cas sans avoir été au bout de l’aventure, à propos de son histoire. Nous avons ici affaire à une intrigue relativement classique : l’humanité est menacée d’extinction par des ennemis très méchants pas très beaux, tout de noir vêtus et venus d’une autre dimension (ici les Vulgus), aidés par les Colosses, qui portent bien leur nom. Pour rivaliser, certains humains sont parvenus à maîtriser les pouvoirs des Anciens. Ces guerriers d’élite sont connus sous le nom de Légataires (ou Descendants en anglais). En lançant le jeu, nous devrons d’ailleurs choisir l’un des trois proposés de base (oui, comme dans Warframe… mais aussi Pokémon quand on y pense…). Chacun disposera de son affinité élémentaire propre et de compétences uniques. Viessa sera portée sur le contrôle et les dégâts de froid, Lepic sur les dégâts de feu et les grenades, et Ajax sur des attaques d’élément neutre mais puissantes et des barrières, faisant donc office de tank. Il existe en tout une vingtaine de Légataires. Nous reviendrons plus tard sur la manière de les obtenir.
Afin de renvoyer les Vulgus d’où ils viennent, ceux-ci doivent trouver le Cœur de Fer, un puissant artefact capable notamment de fermer le voile entre les dimensions. Voici grossièrement le scénario prétexte pour nous envoyer défourailler du vilain et les arroser de sorts à tout va. On saluera ceci dit la présence de cinématiques plutôt bien rendues et d’un doublage intégral au choix en coréen ou en anglais. Dans le second cas, on relèvera cependant une synchronisation labiale très approximative. Rien qui n’empêchera cependant de profiter du Cœur (vous l’avez ?) de The First Descendant : son gameplay jouissif et frénétique.
Un looter shooter avec un élégant skin Warframe
La force du titre free to play n’est en effet clairement pas dans son histoire, mais dans son gameplay s’inscrivant dans la catégorie des looter shooters à la troisième personne. Et sur ce point, autant dire que The First Descendant se montre aussi solide que sur sa partie visuelle. Notre personnage se déplace, saute et roule pour esquiver les attaques avec célérité, le gunplay se veut particulièrement satisfaisant, et le sentiment de puissance des pouvoirs de notre Légataire est très bien retranscrit via de superbes effets visuels. Autre point qui était au centre de la communication du jeu : la présence d’un grappin à la précision assez maîtrisée, qui nous permettra de profiter d’un level design faisant la part belle à la verticalité. Dans le cadre de notre preview, nous avons d’ailleurs pu visiter quatre biomes sur les huit proposés. Malgré une certaine diversité de décors, on trouve cependant par moments quelques redites. Les maps sont en revanche bien construites, nous offrant de nombreux couverts et éléments sur lesquels accrocher notre grappin, nous permettant de prendre nos ennemis de court pour les arroser de balles et de sorts. Les combats se montrent donc particulièrement satisfaisants, sans jamais vraiment devenir lassants tant ils sont jouissifs.
Looter shooter oblige, c’est justement parce que notre arsenal évolue sans cesse qu’on se lasse difficilement s’agissant du gameplay de The First Descendant. Au fil de nos missions, nous serons en effet douchés d’armes et d’équipements pour faire progresser notre personnage. Du fusil d’assaut au pistolet en passant par la mitrailleuse, le fusil à pompe ou le lance-grenades, il y en aura pour tous les goûts et les calibres. De l’autre côté de la fiche de notre combattant, nous avons également divers accessoires pour renforcer nos statistiques défensives et celles de nos pouvoirs. Ceux-ci se débloquent d’ailleurs au fil de notre montée en niveau. On pourra cela dit reprocher une montée en niveau relativement lente. Cela posera surtout problème lorsque nous souhaiterons changer de Légataire, leur progression étant séparée.
Chaque arme et accessoire s’accompagne cela dit d’un niveau d’équipement, qui montera en même temps que nous avançons dans l’histoire. Revenir dans des biomes précédents pour « power level » un personnage moins avancé sera donc aisé, puisque nous roulerons sur des adversaires forcément plus faibles. Mais le gain de puissance de notre arsenal et de notre personnage ne s’arrête pas là. Encore une fois, comme dans Warframe, chaque Légataire et arme peut être personnalisé via des modules à installer. Cela permettra d’adapter plus ou moins notre équipement à notre style de jeu, pour d’un côté renforcer les statistiques de nos pétoires, et de l’autre la défense et la puissance des sorts de notre personnage. Si on peut facilement trouver de nombreux modules simplement en jouant, certains particulièrement rares ne pourront être récupérés que dans des missions spécifiques. Le problème, c’est que les probabilités d’obtenir ces butins tant convoités sont très faibles (de l’ordre de 2%). C’est donc lorsque nous chercherons à optimiser au maximum notre équipement et notre Légataire que la frustration de l’aléatoire risque de poindre le bout de son exaspérant nez, nous forçant à refaire la même quête en boucle, en priant pour que la chance soit de notre côté.
En parlant des missions, celles pour progresser dans l’histoire se montrent à la longue relativement répétitives, avec des objectifs revenant souvent comme la capture de zones, l’élimination d’un certain nombre de cibles ou de l’escorte. The First Descendant ne brille donc pas par son originalité non plus sur ce point. S’agissant des activités plus corsées, plutôt pensées pour être faites en groupe (jusqu’à 4), mais également faisables en solo, nous ne sommes pas non plus dépaysés. On retrouve en effet les classiques donjons avec un boss au bout, qui marquent généralement la fin de l’histoire d’un biome donné, ou encore les combats contre les Colosses, qui font office de raids. Il convient de noter que nous n’avons malheureusement croisé quasiment aucun autre joueur dans notre version preview. Difficile donc de juger de la qualité du matchmaking, du réseau, ou de voir ce que donnent ces activités à plusieurs. Les Colosses se montrent cela dit relativement variés, avec une mise en scène épique qui fait office de pinacle du jeu. Mention spéciale à la possibilité de s'agripper à une partie endommagée de ces titans pour la frapper de nos poings. Notre petit cœur de fan de Monster Hunter World ou Dragon’s Dogma 2 a particulièrement apprécié cette petite touche de badassitude ajoutée dans The First Descendant.
La peur de manquer le Légataire Day
Toutes ces activités que sont les missions, les donjons et les combats de Colosse servent donc trois buts précis : looter de l’équipement toujours plus puissant, monter en niveau et récupérer des ressources et schémas de recherche pour débloquer Légataires et armes dites « ultimes ». Là encore, The First Descendant adresse un clin d’œil très appuyé à Warframe. Pour être en mesure de manier un nouveau Légataire ou une arme unique (qui seront niveau 1), il faudra récupérer quatre composants propres à chacun d’entre eux, puis passer par le laboratoire de recherche (comptez par exemple 16 heures pour débloquer un nouveau personnage). Certains éléments peuvent être récupérés dans des missions données, mais avec des chances d’obtention très faibles. C’est là bien la partie qui nous a le plus frustré dans le free to play autrement particulièrement solide de Nexon. Il nous est notamment arrivé de recommencer une vingtaine de fois une quête pour récupérer un composant nécessaire pour débloquer un Légataire, mais qui avait 20% de chance d’apparaître comme récompense de fin de mission. Soit l'aléatoire avait vraiment une dent contre nous, soit les probabilités ne sont pas bonnes.
En vingt heures de jeu, nous n’avons donc eu qu’un petit avant-goût du grind potentiel que deviendra The First Descendant, principalement s’agissant du endgame ou pour débloquer les Légataires et équipements les plus puissants. En-dehors des récompenses de missions, certains éléments de ces derniers demandent en effet de les rechercher, avec des composants très spécifiques et un schéma à crafter qu’il nous faudra récupérer dans des sortes de contenants. Sauf que ceux-ci peuvent nous donner aléatoirement des schémas d’autres Légataires ou armes, ainsi que des ressources, avec là encore un pourcentage donné de chance d’obtenir ce que l’on veut. Les ouvrir ne sera pas tâche aisée non plus, la solution la plus simple étant de vaincre un Colosse. Tâche qui peut prendre plusieurs minutes, en fonction du niveau de boss en opposition à notre niveau d’équipement. Vous l’aurez compris, c’est par la manière assez fastidieuse de récupérer Légataires et armes ultimes que la rétention du jeu trouve tout son sel… tout du moins si l’on souhaite rester sur une expérience purement free to play.
Car il est bien sûr autrement possible d’emprunter le chemin du pay to fast pour les plus impatients. Légataires comme armes uniques peuvent être obtenus via une monnaie principalement accessible contre de l’argent réel sonnant et trébuchant. Là encore, les vétérans de Warframe ne seront certainement pas dépaysés. À noter également que, comme dans le titre de Digital Extremes, nous pouvons booster la capacité en modules de nos personnages et armes via des items spécifiques, que l’on peut obtenir gratuitement en farmant ressources et schémas nécessaires, ou en passant directement à la boutique. Ce boost de capacité aura par ailleurs son importance dans les zones de plus haut niveau, puisque nous pouvons faire monter nos modules en niveau pour en augmenter l’efficacité, mais aussi forcément la place qu’ils prendront sur notre arme et Légataire. Autre élément aujourd'hui presque indissociable des jeux gratuits : la présence d'un Battle Pass, avec quelques éléments comme des armes heureusement disponibles sans avoir à débourser un centime, mais aussi du cosmétique, lui bloqué derrière une formule Premium payante.
Puisqu’il s’agit d’un jeu exclusivement JcE, un tel modèle économique n’est pas dérangeant en soi si l’on souhaite simplement se détendre en défouraillant des hordes d’ennemis avec des pluies de balles et de sorts visuellement classes. Si on recherche en revanche le build le plus optimisé possible pour s’attaquer aux activités les plus difficiles de The First Descendant, cela prendra fatalement énormément plus de temps si on ne passe pas à la caisse. Chacun se fera donc son avis sur cette partie du free to play de Nexon, selon ses aspirations et envies.
On attend The First Descendant avec malgré tout une certaine fébrilité
En dépit d’une répétitivité fatalement inhérente à ce genre de jeu et d’un modèle économique encourageant le pay to fast pour les moins patients, The First Descendant nous a laissé une première impression globalement très positive. Visuellement et techniquement, le titre free to play de Nexon se montre extrêmement solide. Même constat pour un gameplay particulièrement bien calibré, jouissif à souhait, et où la montée en puissance de nos Légataires et armes est proprement grisante. Si la phase de levelling nous a déjà plutôt convaincu, c’est cependant dans le endgame que de tels jeux brillent. Sur ce point malheureusement, il faudra attendre de pouvoir découvrir ce que ce looter shooter coréen à la troisième personne nous propose, de préférence avec un groupe d’amis pour en profiter pleinement. En conséquence : vivement le 2 juillet, avec un jeu qui nous permettra probablement d’attendre sagement et non sans un certain plaisir les grosses sorties vidéoludiques de la rentrée !