The First Descendant arrive avec de grosses ambitions pour se faire sa place sur le marché du looter shooter. Mais avoir une superbe plastique ne fait pas tout.
Si The First Descendant a tant suscité la curiosité, c’est avant tout grâce à son esthétique sublime. Nexon, bien aidé par le moteur Unreal Engine 5, a réussi à mettre l’eau à la bouche des joueurs, qu’ils soient fans de looter shooter ou non. Mais il faut plus qu’une jolie esthétique pour faire un bon titre et après avoir joué à cette bêta, on se demande si The First Descendant n’a pas eu les yeux plus gros que le ventre.
The First Descendant est aussi beau qu'il en a l’air
Deux modes de jeu étaient proposés pendant cette bêta : un mode boost avec une tonne de contenus déjà déverrouillés — dont une dizaine de personnages au niveau maximum — et le mode classique pour découvrir la campagne depuis le début. Il nous paraissait logique de choisir ce dernier pour une première plongée dans l’univers de The First Descendant. L’aventure principale débute fort, puisque nous devons tout simplement sauver le monde. Une race extraterrestre, les Vulgus, a pris le contrôle de la planète après une guerre et leur chef Karel n’est pas disposé à s’en aller. Notre première mission est donc de choisir l’un des trois personnages proposés (appelé un Descendant) afin d’aller récupérer un noyau qui serait capable de décimer le peuple ennemi.
Évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu et le très grand méchant finit rapidement par nous tomber dessus. The First Descendant veut clairement en mettre plein la vue dès son introduction et c’est réussi. Les dialogues sont nombreux, la mise en scène travaillée et on s’immerge rapidement dans cet univers déchiré au milieu de cette guerre qui n’a que trop duré. Grâce à l’Unreal Engine 5, le titre offre des modèles de personnages sublimes, très fins, qu’on admire avec plaisir à chaque cut-scene. Les décors s’en sortent très bien aussi et la gestion de l’éclairage rend le tout encore plus agréable, que ce soit en mode Fidélité ou dans les modes Performance et Performance avec framerate débloqué qui ne souffrent en plus d’aucun ralentissement.
Malheureusement, le soufflet finit par retomber rapidement quand on se rend compte que The First Descendant ne maintient pas ces efforts de narration sur la distance, ne serait-ce qu’un minimum. Après le début de l’aventure, on se retrouve à Albion, le HUB central qui permet d’accéder à toutes sortes de services assez classiques pour ce type de jeu, notamment les marchands. C’est donc là que vous croiserez la majorité des joueurs, quel que soit leur support, puisque The First Descendant est cross-play (jouable jusqu'à 4), un petit plus non négligeable.
Des quêtes insipides
L’ambition scénaristique laisse alors rapidement place à un enchaînement de missions sans saveur afin de compléter chaque région disponible pour passer à la suivante. Alors qu’on était prêt à se lancer dans une aventure qui s’annonçait épique, ça fait mal. On espère que The First Descendant revient à ses velléités de départ plus tard dans la campagne, mais ce que nous avons vu sur cette bêta n’invite pas à l’optimisme.
Bien sûr, le scénario n’est pas nécessairement ce qui fait la force d’un looter shooter, surtout lorsqu’il est jouable en multijoueur. On pardonnerait plus facilement ses errances à The First Descendant si les quêtes que nous avons dû réaliser avaient été intéressantes, mais ce n’est pas le cas. Il y a une absence totale de folie dans le jeu, que ce soit dans ses missions ou ses affrontements, qui s’expédient rapidement et sans aucun mini-boss ou boss qui apportent un peu de saveur.
Ce manque de folie global est aussi dû à une ambiance sonore totalement absente. C’est simple, il n’y a quasiment jamais de musique dans The First Descendant, même lors des phases d’action survoltées ou du combat de boss très sommaire que nous avons pu faire. Finalement, on s’ennuie assez vite, la faute également à des objectifs trop classiques qui ne se renouvellent jamais vraiment (éliminer des vagues d’ennemis, défendre un objectif, détruire un dispositif…).
Comme tout looter shooter qui se respecte, The First Descendant propose quand même un nombre raisonnable de types d’armes différentes que l’on peut ramasser après chaque combat. Des mitrailleuses aux pistolets en passant par les snipers ou les lance-roquettes, il y en a pour tous les goûts. Si les sensations de tir sont plutôt bonnes, les pétoires restent, elles aussi, un peu trop scolaires. Pendant cette bêta, aucune d’entre elles n’a apporté de capacités qui sortaient un peu du lot et on se contente finalement de ne regarder que la stat de DPS pour savoir laquelle équiper. Les mods que l’on peut équiper sur nos armes améliorent marginalement nos statistiques, mais il n’existe que peu de bonus actifs qui apportent vraiment de la fraîcheur au combat. On ne demandait pas forcément la diversité d’un Borderlands sur ce point, mais c’est quand même regrettable.
Des pouvoirs qui changent la donne ?
Pour terrasser les Vulgus, chaque Descendant dispose aussi de pouvoirs. La plupart des personnages ont la maîtrise d’un élément, comme le contrôle de la glace ou de l’eau. Quatre pouvoirs peuvent être équipés simultanément. En combat, ils sont efficaces et peuvent réellement faciliter la vie. Certains permettent de lancer des projectiles à distance, de générer un bouclier, de passer dans le sol pour surgir sous les ennemis… Malheureusement, là encore, une bonne partie des capacités sont très peu jouissives à utiliser. Il y en a beaucoup qui manquent d’explosivité ou dont on ne ressent pas vraiment la puissance visuellement, malgré les lourds dégâts infligés, ce qui crée un décalage très étrange.
D’autant que tous les personnages ne sont clairement pas égaux en termes de pouvoirs. Quelques Descendants se distinguent avec des compétences bien plus utiles ou marquantes que les autres, comme le blizzard ou l’invisibilité. Bon, même eux n’en mettent pas non plus plein la vue, ce qui est dommage. Surtout que dans le mode Boost, nous n’avons pas vu de nouveaux pouvoirs, alors espérons qu’il y en aura quand même à débloquer plus tard.
Notez qu’en fin de mission, on gagne de l’expérience classique, mais aussi de l’XP de « maître ». Pour passer un niveau grâce à celle-ci, il faut impérativement utiliser une machine spéciale dans le HUB central et ainsi récupérer des bonus passifs comme la possibilité d’équiper plus de mods d’armes ou d’accessoires.
Une personnalisation poussée
Là où The First Descendant s’en sort très bien, c’est sur la personnalisation, ce qui n’étonnera pas les mordus de productions coréennes. Vous pouvez presque tout modifier sur votre personnage, de sa tenue aux couleurs de son armure ou son casque. Bien sûr, il faudra récupérer tout ce contenu d’une manière ou d’une autre, ce qui devrait motiver les joueurs qui sont très attachés à leur Descendant. Pareil pour les armes, dont on peut changer le skin grâce aux nombreuses options à disposition.
D’autres éléments sont paramétrables comme le style du grappin ou encore l’interface. D’ailleurs, on aurait aimé pouvoir la modifier totalement, car elle est vraiment très austère. En plus, les informations clés des armes sont mal mises en valeur et pour chaque élément à équiper, on nous bombarde de texte sans qu’on sache réellement où regarder. Les non-anglophones risquent d’avoir des sueurs froides car précisons-le, aucune localisation française ne sera disponible dans le jeu.
On l’attend… avec des questions et des inquiétudes
On avait vraiment envie de se faire transporter par The First Descendant, mais ce ne fut pas le cas pendant cette bêta. La faute à des quêtes assommantes, un gameplay pas assez explosif et une ambiance tristounette. Le titre nous a fait de l’œil avec son esthétique attirante et sa mise en scène réussie pour laisser place à un looter shooter sans aucune folie. On espère que The First Descendant en a encore sous le pied et qu’on sera surpris, cette fois positivement, lors de la sortie.