Pour commencer, rappelons ce qu'est The Finals pour ceux qui n'auraient pas suivi. C'est un jeu free-to-play développé par Embark Studios, fondé en 2018 par Patrick Söderlund, ancien dirigeant chez Electronic Arts et DICE (Battlefield).

Dans The Finals, les joueurs sont divisés en équipes et s'affrontent pour remporter la victoire et un prix. Le jeu se démarque dans le genre FPS en intégrant des éléments de spectacle et de compétition, inspirés des jeux télévisés, offrant ainsi une expérience particulièrement divertissante. Contrairement à un Battlefield, le ton est délibérément léger, et il n'est pas question de conflits modernes massifs contre le terrorisme ou pour des ressources naturelles. Ce jeu de tir se veut grand public, et vous ne trouverez d’ailleurs aucune trace de sang. On y contrôle d’ailleurs des avatars à la manière de Ready Player One, où les pièces virtuelles remplacent l'hémoglobine durant la mort.

Du multijoueur décomplexé

Multijoueur oblige, il ne faut pas s'attendre à un scénario très élaboré, mais comprenez que le contexte du jeu télévisé est crucial. Les participants visent la gloire, l'argent et la possibilité d'attirer de généreux sponsors. Inspiré par des œuvres telles que The Hunger Games, le jeu propose des compétitions dans des arènes. Dans cette logique de divertissement omniprésent, une particularité de The Finals est la possibilité de personnaliser son propre compétiteur. Pour notre démo, les développeurs nous avaient alloué une somme conséquente d'argent virtuel pour personnaliser notre héros à souhait.

De notre côté, nous avons opté pour une esthétique très cyberpunk avec des vêtements tactiques futuristes (pantalon cargo très design, etc) et un masque Mempo (masque japonais) pour nous couvrir le visage. Free-to-play oblige, ça sera l’occasion pour le studio de gagner de l’argent via une boutique in -game. Nous avons eu l'occasion de l'explorer plus en détail que lors de notre première présentation. Elle offre une vaste gamme d'accessoires et de tenues variées, allant des masques d'animaux aux chapeaux de cow-boy, sans oublier une option plutôt originale : un chat sur l'épaule. Cette fonctionnalité de personnalisation permet de sélectionner un animal pour vous accompagner dans le jeu. Il s'agit d'un élément purement décoratif, destiné à ajouter une touche d'éclat pendant vos pauses. 

Ensuite, la personnalisation de votre avatar permet de choisir parmi trois types de builds : Léger, Moyen et Lourd. Chacun a des vitesses de déplacement, des niveaux de points de vie et un accès à des armes et capacités spécifiques différents. Nous avons principalement joué avec le build Lourd qui dispose de 350 HP, de la vitesse de déplacement la plus lente, mais qui est spécialisé dans les mitrailleuses légères et les lance-grenades. Idéal pour détruire les décors, mais aussi pour arroser de larges zones.

The Finals

Destruction totale pour The Finals

Car oui, l'aspect le plus distinctif de The Finals est que tout est destructible : murs, bâtiments, routes... tout est susceptible de s'effondrer. La destruction est gérée côté serveur, ce qui signifie que tous les joueurs dans un même lobby vivent la même expérience. C'est probablement l'élément le plus amusant du jeu, où l'on peut courir partout et littéralement détruire le sol sous les pieds des adversaires ou créer une sortie dans un bâtiment lorsque notre équipe est piégée.

Pour ne rien gâcher à la fête, le moteur du jeu, utilisant une version personnalisée de l'Unreal Engine 5, est visuellement très agréable. La destruction est non seulement impressionnante, mais la majorité des effets visuels sont là pour en mettre plein la vue. Le tout en respectant une esthétique qui pourrait être décrite comme un curieux mélange entre Overwatch et Fortnite. C’est beau, mais ce n’est pas photo-réaliste. C’est là tout le charme de la direction artistique de The Finals.

Ce système de destruction distingue The Finals des autres FPS, nécessitant une approche stratégique dans le positionnement et dans la manière de pénétrer dans une pièce. Les joueurs peuvent créer des ouvertures où ils le souhaitent et aucun endroit n'est sûr. Bien que n'exigeant pas une préparation aussi minutieuse que dans un Rainbow Six Siege, un assaut ou une défense dans The Finals mérite tout de même une certaine planification et discussion avec ses coéquipiers. Mais au lieu de se compter en minutes, cela doit se jouer en secondes.

C'est pourquoi de nombreux équipements sont disponibles pour sécuriser une position avec les moyens du bord, comme un bouclier déployable pour le Lourd ou un détecteur de mouvement pour le Moyen. Cette dimension de destruction est tout simplement exaltante et représente une véritable bouffée d'air frais dans l'univers du jeu multijoueur. On ressent un réel impact sur la carte et les combats sont souvent épiques. Chaque rencontre avec un autre joueur réserve son lot de surprises. On tombe d’un immeuble après une roquette qui détruit un toit, on se fait surprendre par une grenade qui ravage une couverture… D'après ce que nous avons pu voir, la destruction dans le jeu semble encore plus avancée et aboutie que lors des phases de bêta précédentes, et surtout plus réaliste.

Des maps intelligentes

Pour couronner le tout, les cartes de The Finals représentent des lieux réels et proposent des conditions météorologiques dynamiques telles que le brouillard et la pluie, changeant à chaque partie. Cela permet de varier les expériences et de rompre avec les habitudes.

Parmi les cartes que nous avons pu essayer, il y avait Monaco, une map plus horizontale favorisant le combat rapproché, et Las Vegas, bien plus verticale, idéale pour les campeurs ou pour la longue distance. Nous avons le plus souvent joué sur cette dernière, car c’était la grande nouveauté par rapport à la preview précédente : de jour, de nuit, et même sous une tempête de sable. Il est très facile de se perdre dans les dédales de couloirs des casinos, d'où l'importance de créer des brèches à grands coups de lance-roquettes pour s'échapper car le temps joue contre vous. L'identité de cette carte est totalement différente de celle de Monaco, que nous avions eu le temps d'explorer précédemment.

Vegas, ville de tous les possibles

Ambiance Vegas oblige, elle présente une architecture typiquement américaine, caractérisée par des bâtiments beaucoup plus hauts. La carte favorise ainsi davantage la création de nids pour tireurs d'élite et de cachettes, bien plus que sur la carte de Monaco. Cela crée aussi une sensation de vertige lorsqu'on se trouve sur les toits des différents bâtiments, rendant les combats encore plus épiques. Et cela est vrai même si, pour l'instant, le jeu n'inclut pas de dégâts dus aux chutes.

Cette différence de ton, se manifeste également dans l'ambiance sonore : la carte est nettement plus bruyante, en particulier à cause des machines à sous, ce qui donne lieu à un véritable chaos pendant un affrontement.

Un objectif clair et précis et peu de temps…

Dans The Finals, des équipes de trois joueurs s'affrontent dans des lobbies de quatre équipes, chacune cherchant à accumuler le plus d'argent possible. Le seul moyen de marquer des points est de déposer de l'argent. Des coffres-forts apparaissent sur la carte, que les équipes peuvent capturer et ouvrir pour récupérer l'argent. Celui qui porte la caisse d'argent ne peut pas utiliser d'armes, mais conserve une totale liberté de mouvement, y compris la capacité de grimper, utiliser des tyroliennes, des trampolines et de courir. L'objectif est évidemment de conserver le butin jusqu'à la fin du temps imparti. Pendant ce temps, les joueurs adverses peuvent voler votre butin, à la manière de Hunt Showdown. Le principe du jeu est simple et extrêmement satisfaisant. L'adrénaline est omniprésente et jusqu'à la dernière seconde, la situation peut complètement se retourner contre vous. Une vigilance constante et une communication efficace sont donc essentielles.

Lors de notre démo, nous étions en équipe en vocal grâce à Discord, mais le jeu offre également une option de chat vocal de proximité pour les joueurs solitaires. Quoi qu'il en soit, The Finals prend tout son sens entre amis. Contrairement à un Battlefield où il est possible de jouer seul, le jeu n'est clairement pas conçu pour cela. La cohésion de groupe est au cœur de l'expérience, et cela dès le menu principal. Idéalement, il vaut mieux s'entendre sur le choix des classes et des builds.

L'entente cordiale

L'absence d'un outil pour créer une brèche, par exemple, pourrait être catastrophique pour le déroulement de votre partie. D'ailleurs, alors que lors de notre première présentation nous avions des doutes sur l'équilibrage du jeu, cette fois-ci, il semble s'être nettement amélioré. Les différentes classes s'harmonisent bien entre elles et leur diversité était clairement perceptible. Aucune ne se démarquait excessivement en termes de puissance et c’est tant mieux. Cela pousse à toujours bien se concerter en amont avant une partie.

En mode Tournoi c’est encore pire, les matchs sont similaires, mais ils commencent par un tour d'élimination où les deux meilleures équipes des lobbies avancent, jusqu'à ce qu'un vainqueur soit annoncé. Les matchs sont donc un peu plus longs, en raison de leur intégration dans un format de tournoi. Il est donc crucial de bien s'entendre avec son équipe, car vous allez passer beaucoup de temps ensemble.

The Finals

Show Time pour The Finals

Pour ne rien gâcher, The Finals enrichit son aspect compétitif, s'inspirant des Hunger Games, avec des voix off commentant la partie. Elles signalent les équipes éliminées, annoncent des événements aléatoires comme le double de dégâts, et informent quand une équipe a réussi à déposer son argent. Ce mécanisme ludique empêche efficacement les équipes de se cacher ou de camper, car les voix informent tous les joueurs du lobby des événements en cours.

D'ailleurs, en ce qui concerne les événements aléatoires, le studio a vraiment mis le paquet. Ainsi, à notre grande surprise, nous avons assisté à une attaque extraterrestre en pleine partie. Cela s'est traduit par l'arrivée de soucoupes volantes à la manière d'Independence Day, qui aspiraient littéralement les bâtiments, détruisant tout sur leur passage. Dans le même esprit, nous avons aussi expérimenté une pluie de météorites. D'un instant à l'autre, un météore enflammé peut vous tomber dessus ou détruire votre abri, rééquilibrant totalement une partie. C'est véritablement amusant en plus d'être assez drôle (et stressant, il faut bien l’avouer).

Jouissif et intelligent

D'autant plus que si vous êtes éliminé, vous devrez attendre un peu avant de réapparaître. The Finals n'est toutefois pas un battle royale typique ; il permet plusieurs réapparitions, que votre équipe vous ranime ou non. Un compte à rebours se lance, et une fois terminé, vous devez "insérer une pièce" pour réapparaître. Chaque joueur a un nombre limité de réapparitions, deux par personne dans les matchs rapides standards, mais les coéquipiers peuvent vous ranimer à tout moment. Dans les matchs de tournoi, vous disposez également de deux réapparitions par personne, avec la possibilité de gagner une pièce supplémentaire à chaque qualification pour le tour suivant. Pour encourager les réanimations, les coéquipiers peuvent même transporter votre "trophée" vers un endroit sûr pour vous ranimer.  C’est bougrement intelligent.

Malgré ces grosses qualités, dans le feu de l'action, cela peut parfois devenir chaotique, et la destruction de l'environnement en est souvent la cause principale. Il y a eu plusieurs moments dans les matchs où la destruction était telle qu'il était impossible de distinguer les coéquipiers, les ennemis, ou même de savoir où l'on se trouvait, entraînant souvent des chutes inattendues d’un bâtiment. Bien que cela soit excitant en jeu, cela crée un encombrement visuel qui peut déstabiliser les nouveaux joueurs essayant de se familiariser avec le jeu.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l'expérience est très intense pour un débutant. Il faudra probablement un certain temps d'adaptation pour pleinement saisir les subtilités du jeu et comprendre les règles d'engagement. Éliminer l'adversaire n'est pas toujours un objectif en soi ; il est parfois préférable de fuir pour gagner du temps plutôt que de s'engager de manière inutile dans un combat juste pour le plaisir de réaliser une élimination. C'est là toute l'intelligence de The Finals.

The Finals

Au final (c'est le cas de le dire), après avoir joué pendant trois heures, ce fut un plaisir ininterrompu. Le temps a semblé s'envoler. Entre l'excitation de détruire le décor en plein combat et l'angoisse de rater un trophée à la dernière seconde, le jeu réussit habilement à jongler avec plusieurs émotions qui sont généralement contradictoires : excitation, joie et stress. Tout un programme.

ON L'ATTEND... AVEC GRANDE IMPATIENCE

Pour résumer : c'est une réussite totale. Nous avions adoré notre précédente démo sur The Finals, et cette fois-ci, notre expérience a été tout aussi enthousiaste.. Du plaisir du début à la fin. Difficile de ne pas apprécier, étant donné les nombreuses réjouissances : intelligence des mécaniques, belle direction artistique, destruction de l'environnement, large éventail d'émotions tout au long d'une partie... Pour l'instant, ce FPS n'a pas encore de date de sortie annoncée.