Si l'année 2021 avait été on ne peut plus banale, nous aurions certainement pu découvrir la Switch OLED en plein Koelnmesse, coincés entre odeurs de saucisses et sommités japonaises, comme ce fut le cas pour une certaine Switch Lite en son temps. Autre époque, autres moeurs : c'est à quelques encablures de la capitale que nous avons pu prendre en main la fameuse Switch OLED, et découvrir les charmes de son nouvel écran du même nom.
Depuis le mois dernier, vous savez comme nous que la prochaine déclinaison de la console transportable de Nintendo ne s'aventurera pas aussi loin que murmuré sur le plan du hardware, et met surtout en avant un écran OLED légèrement agrandi pour compléter une gamme interchangeable en fonction de ses envies et de ses finances.
La taille, ça compte ?
C'est peu dire que la prise en main de la Switch OLED s'avère quasi-similaire à la version classique de 2017, puisque seuls quelques petits millimètres et deux ou trois détails pour l'oeil averti viennent la distinguer. Avec un poids supérieur d'à peine 20 grammes, impossible de sentir la différence, même si les plus observateur ne manqueront pas de remarquer que les boutons On, Volume et même l'aération ont fait l'objet de quelques retouches. C'est une fois allumée que la différence apparaît plus nettement, puisque les bordures réduites de l'écran permettent de profiter d'une image élargie, qui donne la sensation de profiter un peu plus de l'espace. Les proportions ayant été mûrement réfléchies, le ratio de l'image ne change pas, et l'on profite donc de ce nouvel écran OLED pour le scinder en deux via un petit versus des familles sur Mario Kart 8 Deluxe, évidemment remporté par votre serviteur.
En détachant les Joy-Con blancs, on cherche le moindre indice d'amélioration, une trace qui pourrait laisser penser que Nintendo semble avoir compris quatre ans plus tard que son Drift empoisonne la vie des joueurs, rien n'y fait : malgré une visserie réduite sur les deux glissières de la Switch OLED, ces manettes détachables sont identiques à celles qui font régulièrement parler d'elles. Quel dommage.
L'écran OLED tire en revanche immédiatement son épingle du jeu, en soulignant évidemment des contrastes autrefois plus ternes, même sur les premiers jeux de la machine : Mario Kart 8 Deluxe affiche des couleurs plus éclatantes que jamais, et le jeu à deux en local est d'autant plus appréciable qu'aucun reflet ne vient gêner l'action frénétique d'une course forcément endiablée. Pour avoir tenté l'exercice du comparatif dans la foulée, nous pouvons l'assurer : la différence est flagrante.
Éric, à Table !
C'est toujours en mode Table que nous sommes ensuite invités à relancer Super Mario Odyssey, qui profite lui aussi d'un premier niveau faisant la part belle aux teintes foncées pour afficher sa différence. Quel dommage de ne pas avoir pu découvrir un environnement plus coloré comme celui du Pays des Chutes, tant l'expérience est appréciable. Nous voici désormais seul aux commandes, l'occasion de découvrir le support ajustable lui aussi élargi, et qui offre cette fois le loisir de le régler selon votre bon vouloir. Exit le cran unique de la petite languette peu stable de 2017, place à une large bande dont la résistance assure un bon maintien et permet de trouver l'angle idéal en toutes circonstances. Le port microSD, toujours dissimulé derrière, se présente désormais à l'horizontale.
La Switch OLED semble décidément tirer son épingle du jeu en mode Table, puisque c'est également dans cette configuration que l'on mesure également les progrès effectués du côté des haut-parleurs élargis, qui offrent plus de finesse, et permettent de profiter un peu plus des compositions, pour peu qu'elles ne gênent personne aux alentours (sinon, vous méritez l'enfer, sachez-le). Les joueurs nomades rétorqueront qu'ils n'en ont que faire, ne jurant que par un casque ou des écouteurs, et ils auront bien raison.
Une vie de détails
Car il faut bien se rendre à l'évidence : c'est en dehors de son dock que la Switch OLED révèle le meilleur de ses charmes, ce qui la rend a priori très dispensable pour les squatteurs de canapé... à un détail près. Le nouveau dock aux formes arrondies (et à la finition bien meilleure, disons-le) est en effet équipé d'une prise Ethernet, un Graal pour ceux qui souffrent d'une connexion aléatoire ou d'une distance trop importante avec leur Box.
Faute d'avoir pu essayer une partie en ligne (que nous aurions de toutes façons gagnée), c'est en ouvrant le clapet arrière que l'on constate les quelques améliorations apportées à ce nouveau modèle. La façade peut désormais complètement se détacher pour faciliter des branchements parfois retors sur l'originale, et une fente courbée facilite leur sortie, un détail qui peut laisser de marbre mais qui atteste d'une copie peaufinée dans ses moindres détails, au même titre que les bords arrondis du dock désormais plus classieux. Et pour ceux qui se poseraient la question : oui, le dock (vendu séparément via la boutique en ligne de Nintendo) s'adapte sans mal au hardware de 2017, mais n'épouse plus les bords de l'écran, celui de la Switch OLED ayant élargi sa diagonale. CQFD.
ON L'ATTEND... COMME UNE SIMPLE MISE À JOUR !
Il n'est pas facile de rallumer sa bonne vieille Switch sans qu'elle ne souffre immédiatement du comparatif avec ce nouveau modèle OLED : avec son écran aux couleurs éclatantes et débarrassée de ces fichus reflets, la belle semble taillée pour les joueurs nomades, puisque les nouveautés ne s'illustrent que très peu une fois la console dockée. Avec un meilleur son, un confort visuel certain et une prise Ethernet qui devrait faire le bonheur de certains, la Switch OLED ne s'adresse pourtant qu'à un public de joueurs fortunés ou encore non-équipés, tant Nintendo semble vouloir rassurer sur la notion de "gamme" interchangeable. La console pourra-t-elle définitivement nous faire chavirer ? Réponse à sa sortie le 8 octobre prochain, aux côtés d'un certain Metroid Dread...