Presque vingt ans après la sortie de Lethal Alliance, Ubisoft a remis le grappin sur l’une des franchises les plus prestigieuses au monde. Une saga intergénérationnelle qui continue de déplacer les foules en masse, et dont l’intérêt ne s’essouffle pas malgré des ratés. Avec Star Wars Outlaws, Massive Entertainment (The Division 2, Avatar Frontiers of Pandora) veut offrir une expérience différente des précédents jeux de cet univers. 

Une toute nouvelle héroïne 

Star Wars Outlaws vous laisse incarner Kay Vess qui n’a rien à voir avec les Jedi qu’on joue d’habitude, y compris dans Fallen Order et sa suite. C’est une « simple » hors-la-loi qui a grandi sans le sou, dans le quartier ouvrier de Canto Bight, et qui aspire à une vie meilleure. Quitte à jouer les trouble-fête à travers la galaxie. Et elle a un certain talent pour cela, d’où le fait qu’elle se fasse approcher par un criminel pour réaliser un casse très lucratif qui lui permettra de faire sauter la prime qui pèse sur elle. Pour Navid Khavari, directeur narratif du jeu, c’est donc plus une histoire de « crapules de la pègre » qu’un récit autour des Jedi, de la Force et tout le reste qui prend généralement le pas dans les films, séries ou jeux. 

Néanmoins, l’aventure s’imbrique au milieu des longs-métrages puisque la trame prend place entre Star Wars épisode V : L’Empire et Star Wars épisode VI : Le Retour du Jedi. Mais tous les événements relatés dans les films se déroulent en arrière-plan de la vie de Kay. « Elle a une perspective unique sur ce qui se passe dans un contexte plus large, mais aussi sur ces personnages emblématiques que nous aimons et que nous connaissons. Ce qui était très intéressant pour nous par exemple, c’était de savoir ce qui se passerait si vous rencontriez Jabba le Hutt pour la première fois. Si vous ne savez pas qui il est. Si vous n’avez pas cette référence ».

star wars outlaws preview

Bien qu’il y ait un lien très net entre les œuvres de George Lucas et Star Wars Outlaws, le réalisateur n’a pas été impliqué dans la conception, au contraire de Lucasfilm Games. Mais la société n’était pas là pour chaperonner Ubisoft Massive et taper sur les doigts des développeurs. Au contraire, le directeur narratif du titre souligne une collaboration « très fructueuse, honnête et organique » avec une entreprise qui était disponible et à l’écoute pour aider le studio à « capturer l’esprit » du monde de George Lucas. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Lucasfilm et toujours dans une optique d’échange afin, par exemple, d’avoir un retour sur la manière dont s’intègre nos travaux au sein d’un univers plus large. lls nous ont toujours encouragé de façon incroyable. À chaque étape du développement, leur principale préoccupation a toujours été de nous demander si nous étions sincères avec le personnage de Kay »

D’après Navid Khavari même Disney, qui est réputée pour encadrer rigoureusement ses licences, n’a pas mis des bâtons dans les roues en imposant des choses ou des restrictions. C’est d’ailleurs pour cela que les membres d’Ubisoft ont eu les mains libres pour élaborer de zéro la planète Toshara, qui puise son inspiration du côté de l’Afrique de l’Est, mais aussi donner vie à Akiva. Un environnement du roman Aftermath (entre autres). Faut-il s’attendre à une exploitation exhaustive de l’univers étendu ? Ça en a tout l’air. 

star wars ubi affrontement base impériale

« Il y a tellement d’easter eggs dans ce jeu dont j'aimerais pouvoir vous parler. Mais ce que je peux vous promettre, c'est que l'équipe a fait ses recherches. Il y a cette épave que Kay explore, c'est un croiseur de la Haute République. Nous aimons mettre plein de petits détails et d’easter eggs ». On a essayé de savoir si Gideon serait au casting d’une manière ou d’une autre, mais notre interlocuteur a botté en touche pour garder des surprises au lancement. En revanche, et c’est déjà officiel depuis quelque temps, Qi’ra de l’organisation criminelle Crimson Dawn sera dans le jeu. Et l’une des autres choses dont Ubisoft Massive est fier, c’est d’avoir eu l’opportunité de créer une nouvelle espèce qui sera omniprésente puisqu’il s’agit de Nix. Un merqaal qui suit Kay comme son ombre et qui lui sera bien pratique pour se faire un nom dans la galaxie. 

Une aventure en duo plein de mignonnerie

Après les différents trailers alléchants, on a enfin pu faire connaissance avec Star Wars Outlaws, le temps de trois missions pour éprouver les diverses mécaniques et phases de jeu les plus rudimentaires. On a commencé par l’infiltration d’une base, afin de récupérer un module pour notre vaisseau, gardée dès le départ par plusieurs gradés et stormtroopers. Des ennemis qui, s’ils nous repèrent, ont la faculté de déclencher une alarme directement ou de courir vers un panneau pour réclamer des renforts - qui peut être saboté pour empêcher cela.

Au début, on l’a joué fine en tirant avantage des capacités de Nix, notre compagnon tout mignon. Il est plutôt dégourdi puisqu’il peut ouvrir des portes (non verrouillées) à notre place, aller faire les poches des ennemis pour ramener des objets comme des grenades, voire mettre en évidence des éléments clés du décor. Mais là où il est le meilleur, c’est pour déclencher une explosion, attaquer un adversaire ou même le distraire. Ça permet à Kay, et donc au joueur, de se faufiler dans le dos d’un opposant pour le tuer furtivement. Et ça devient intéressant suivant l’environnement et le nombre de soldats étant donné qu’on peut vraiment saisir cette fenêtre pour contourner nos cibles et les surprendre avec un assaut frontal ou plus discret. On espère réellement que le level design encouragera ce type de stratégie, que ce soit avec des environnements fermés comme plus ouverts, parce que c’est un vrai plus. 

star wars outlaws impressions

En cas d’infiltration ratée, pas le choix, il faut sortir son blaster qui est équipé de plusieurs modules. Le plasma est là uniquement pour les dégâts, tandis que le « Lion » sert à réduire et neutraliser les boucliers énergétiques ennemis, ou à faire très mal aux droïdes peu résistants face ce type de munition. Enfin, il y a également un troisième module pour torpiller un adversaire en un coup. Lorsqu’une jauge est pleine, Kay peut aussi déclencher un tir spécial où l’action est presque figée pour permettre de viser plusieurs personnes, à la manière de la mécanique de Sang-Froid dans les Red Dead.

Pour ce qui est des gunfights, ils sont assez conventionnels, mais l’ambiance sonore Star Wars ajoute forcément une autre dimension. Et l’immersion devrait être encore renforcée par les gâchettes adaptatives ainsi que le retour haptique de la DualSense, puisque la manette PS5 sera notamment prise en charge pour les armes. Malheureusement on n'en avait pas à notre disposition pour cette session. En plus de se mettre à couvert derrière un muret par exemple, Kay peut enclencher une glissade qui, pour l’instant, n’est pas au point. C’est difficile à décrire, mais elle accroche trop et l'animation est trop flottante, ce qui gâche le mouvement en soi.  

Entre deux gunfights, Star Wars Outlaws a prévu de tester votre science du rythme, et de l’observation, avec un mini-jeu pour forcer les portes les plus robustes. Il faut en effet calquer ses coups de pistolet de crochetage sur un tempo bien précis, identifiable avec les sons émis, ou en faisant attention à une lumière qui est également en rythme. Et ce n’est pas évident. Il faudra prendre le coup, mais on espère surtout que ce ne sera pas usé jusqu’à la corde. Dans le même genre, il y a un autre mini-jeu « au pif » où l’on doit aligner des symboles sur un panneau… sans aucun repère. On a simplement des indications pour nous dire si les pictogrammes sont dans le mauvais ordre par exemple.

C’est sympathique d’un point de vue de l’univers, mais à voir si ce ne sera pas surutilisé non plus. Star Wars Outlaws étant un TPS moderne, qui a eu vent de l’existence d’un certain Uncharted, il y a ces moments de fuite où le décor part en lambeaux et où notre héroïne est à ça de passer l’arme à gauche à tout instant, et un grappin pour atteindre un mur ou plateforme trop éloignée pour un simple saut. Efficace comme toujours. On ne pouvait pas quitter cette première session sans s’envoler pour une bataille spatiale. Et pour le coup, ça manquait malheureusement de punch. Il faudra voir quand le vaisseau sera amélioré, mais la vitesse était à notre sens encore insuffisante et le décor était trop figé pour procurer de véritables sensations. Même si on n’a pas pu (encore) gambader librement dans le monde de Star Wars Outlaws, en ressortant de cette preview, on n’a pas de doute sur la capacité d’Ubisoft Massive à nous faire voyager dans cet univers résolument iconique. Le studio sait s’y prendre, Avatar Frontiers of Pandora en est la preuve, et l’ambiance générale donne sacrément envie d’en découvrir davantage.  

On attend Star Wars Outlaws avec l’envie d’en découvrir plus 

Sur le papier, Star Wars Outlaws est toujours une belle promesse. Même si cette présentation était millimétrée et assez scolaire, on ressent déjà le soin apporté à l'univers. Que ce soit les musiques, les sons ou les environnements, on a ce que l'on vient chercher et on sait qu'il y aura beaucoup, beaucoup plus. On est maintenant très curieux de découvrir le monde ouvert, le fameux système de réputation tant vantée, et de voir l’évolution des opportunités avec l'adorable, et très utile, Nix. Entre autres choses. Une bonne impression générale donc, malgré des doutes sur les batailles dans l'espace ou encore la glissade mal exécutée qui aurait pu apporter aux gunfights.