À quelques semaines de sa sortie, Shaun White Skateboarding est arrivé à la rédac' dans sa version PS3. Voici donc nos premières impressions sur le mode solo de ce jeu de skate, une espèce de Tony Hawk-like a priori classique, mais qui se permet évidemment quelques originalités pour tirer son épingle du jeu...
Après le snowboard, discipline première du rider à l'inimitable tignasse rouquine, Shaun White nous revient donc cette fois dans un jeu de skateboard, son autre discipline favorite. Nous avons pu passer quelques bonnes heures sur une version preview PS3, pour en ressortir avec des impressions un brin mitigées... Mais commençons par le commencement.
Ministère amer
Le mode solo nous propose de suivre un "véritable" scénario, certes linéaire et ponctué de missions classiques, mais il y a en tout cas ici une volonté affirmée d'Ubi de nous embarquer dans une petite aventure. On commence par créer son personnage (via quelques options de personnalisation pas bien folichonnes) pour ensuite être témoin de l'arrestation de Shaun White, ennemi public numéro 1 du "Ministère", qui gouverne cette société de manière bien tristoune, en interdisant toute émancipation et en lobotomisant le peuple. Le rider de l'impossible, qui trouble l'ordre public de "New Harmony" à grands coups de ollie kick-flips et autres fifty-fifty grinds est donc arrêté pour avoir redonné un peu de couleur à la ville et un peu de chaleur dans le coeur des gens... Oui, c'est légèrement subversif et ça fait irrémédiablement penser à l'un de mes jeux préférés... Jet Set Radio of course. Un univers qui ne se prend pas au sérieux, qui a un bon capital sympathie et donne finalement une âme au jeu.
Colorer le poing levé
Bref, avant de se faire coffrer, l'ami Shaun a juste le temps de vous filer sa board et vous voilà dans la peau du héros qui délivrera la cité. Concrètement, toutes les zones que vous visiterez sont ternes et tristes, mais vous pourrez leur rendre leur splendeur et leurs couleurs initiales en effectuant des tricks. En enchaînant les figures, on fait monter une jauge de "flow" à 3 niveaux qui permet de "conquérir" des zones plus ou moins difficiles, qui se transforment alors littéralement en skate-park. Pour le reste, le jeu se déroule comme un Tony Hawk classique, c'est-à-dire qu'on fait avancer le scénario avec certaines missions imposées (délivrer quelqu'un, l'aider à ouvrir son skate-shop, etc.), tout en en picorant d'autres aux objectifs plus directs (un grind de X mètres, récupérer une série d'objets, scorer un max dans le temps imparti, etc.).
Le meilleur des mondes ?
Côté gameplay, le jeu fait immédiatement penser à un Tony Hawk (pas réaliste pour un sou, tout dans la démesure, vous voyez le topo), mais avec des contrôles plus proches de ceux d'un Skate (les différents ollies se font via des impulsions au stick droit). Ce mélange est assez étrange ma foi, et je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à m'y habituer. Les grabs sur le même stick que les ollies, déjà, c'est bizarre pour moi. En tout cas, globalement je n'ai pas trouvé ça très instinctif, et je me retrouvais souvent à m'embrouiller dans les commandes au point de ne pas arriver à bien scorer durant les sessions... Je suis devenu nul en jeu de skate ou quoi ? Non... il doit falloir un peu plus de temps pour s'y habituer. Peut-être.
Le jeu offre tout de même quelques originalités dans le gameplay, avec notamment ces zones vertes (rails ou petites routes) que vous pouvez façonner à l'envie pour atteindre des endroits impossibles. Il suffit de rouler dessus puis de les faire changer de direction en temps réel grâce au stick analogique... C'est un gimmick sympa, mais ça ne révolutionne rien et franchement ça ne casse pas trois pattes à un canard laqué comme dirait Traz.
En attendant un test en bonne et due forme, ce premier aperçu de Shaun White Skateboarding ne nous a pas réellement convaincus. Le jeu ne s'annonce pas mauvais, loin de là, il offre même un univers très sympa, une jouabilité correcte, des idées ici et là... Disons que malheureusement ces petits efforts ne constituent rien de fondamentalement nouveau, et que l'impression de "déjà joué" (mille fois) est omniprésente. Nous surprendra-t-il plus sur la longueur ? Ou avec ses modes multi ? Réponse très bientôt...