Mon récent passage à Londres ne m'a pas seulement permis de découvrir le splendide Ori and the Blind Forest (voir mes impressions), mais également de poser les mains - et d'halluciner un peu aussi - sur un certain Screamride...
Développé par Frontier Developments, Screamride est le petit dernier dans la famille des jeux de Roller Coaster... sauf qu'il n'en est pas un. Enfin pas vraiment. Disons qu'il y a bien des montagnes russes dedans, mais que ce n'est pas un jeu de gestion pour autant...
Place à l'action
Comme nous l'expliquait son concepteur, qui était sur place à Londres pour nous présenter le bébé, "l'idée était de s'adapter au public Xbox et également de proposer quelque chose de nouveau. Il n'y a plus de gestion du tout, mais toujours de la créativité, et désormais beaucoup d'action typée Arcade". L'aspect simulation - qui avait pourtant fidélisé un certain public dans les RollerCoaster Tycoon, est donc passé aux oubliettes. La progression est toute simple : il s'agit désormais de passer de niveaux en niveaux, dans des épreuves de "course" de plus en plus compliquées...
Mais qu'y fait-on, me direz-vous ? Eh bien on se lance dans des défis de temps sur des montagnes russes, en récupérant des bonus de vitesse et en aidant le petit wagon à ne pas dérailler. Concrètement, il faudra donc appuyer avec le bon rythme sur le bouton X dans certaines portions, pour gagner du boost qu'on utilisera ensuite à sa guise avec A... si possible en évitant de le faire dans les virages les plus serrés, sous peine d'être éjecté et donc de perdre du temps et des points. Petite subtilité : on peut pencher le wagon vers la droite ou la gauche (plus ou moins fort grâce au stick analogique), histoire de s'éviter ce genre de désagrément. Dans les niveaux plus avancés, ce principe servira également à éviter des obstacles placés sur un des deux rails, voir à rester sur deux roues un bout de temps lorsqu'il n'y en a plus qu'un seul à disposition.
Une "sous-niche" du jeu de Roller Coaster
J'ai fait tous les premiers niveaux, très faciles, avant de me lancer rapidement dans les derniers, et de constater que la marge de progression s'annonce certes assez grande, avec sur la fin des courses quasi impossible à terminer tant les pièges s'enchaînent... Pour autant, Screamride ressemble plus à un mini-jeu qui aurait pu être intégré à un RollerCoaster Tycoon qu'autre chose. Il a pour ainsi dire totalement le cul entre deux chaises : d'un côté les fans de jeux de Roller Coaster sur PC n'y mettront pas les pieds, car ce n'est pas le jeu de gestion qu'ils attendent, et de l'autre les joueurs lambda sur console n'auront probablement même pas envie de s'intéresser à une sorte de "sous-niche" (dixit le développeur) du jeu de Roller Coaster, qui est déjà lui-même un genre de niche. Dès lors on se demande déjà s'il trouvera son public.
De la créativité pour le sauver ?
Au sein même de ce mode central qui nous met aux commandes d'un petit wagon de roller coaster, nous aurons d'autres activités que la course pure, avec des épreuves de destruction (on se lance dans les structures du décor pour les démolir par effet de chaîne) ou de créativité (on construit et oriente les rails pour atteindre des objectifs... A voir lors du test, mais à en juger par ce qu'on en a vu durant ce hands-on, pas de quoi casser trois pattes à un canard...
Le moteur de création de ce dernier type d'épreuve peut être utilisé librement dans un mode à part, un vrai "bac à sable" qui vous permettra bien entendu, à la LittleBigPlanet, de partager vos créations avec celles de la communauté... Mais reste à savoir s'il y en aura une. Dans tous les cas, ses possibilités sont franchement vastes, assez en tout cas pour laisser libre cours à vos délires les plus fous.
ON L'ATTEND... PAS VRAIMENT !
Screamride sera certes proposé à prix réduit (40 euros si j'en crois la FNAC), mais cela pourrait-il être un argument suffisant pour lui trouver des joueurs et une communauté créative ? Avec ses airs de mini-jeu - rigolo deux minutes mais sans grand intérêt à la longue - rien n'est moins sûr... Le fait de l'avoir découvert en même temps que le superbe Ori and the Blind Forest (qui lui n'aura même pas droit à une sortie sur disque, contrairement à Screamride) ne fait certainement qu'accentuer le manque d'intérêt que je lui porte aujourd'hui, mais bon, avouez qu'on a des jeux autrement plus sexy à attendre cette année sur Xbox One...