Avant Animal Crossing il y avait Harvest Moon, puis Stories of Season après que la licence ait été mise au placard. Comme il est souvent coutume pour les licences japonaises, cette série a rapidement accouché d’un spin-off devenu lui-même une franchise à part entière : Rune Factory. Si les fans ont dû attendre 10 longues années avant de voir débarquer un nouvel et cinquième épisode en 2022, ils n’auront pas à patienter aussi longtemps avant de retourner à leur jardinage et potager.
Vous avez fini par faire le tour d’Animal Crossing et de Stardew Valley ? Qu’à cela ne tienne, peut-être que Rune Factory Guardians of Azuma vous fera de l'œil lors de sa sortie sur Nintendo Switch et PC le 30 mai 2025. Deux ans après le lancement en demi-teinte du cinquième épisode, Marvelous et ses équipes sont déjà prêtes à rempoter la licence avec un opus un peu spécial. S’éloignant des mondes davantage inspirés de l’Europe du nord habituels, Guardians of Azuma entend dépayser sa communauté fidèle avec une version fantastique du Japon féodal. Une première pour la saga certes, mais il ne sera pas question de dénaturer la recette de son simulateur de ferme à la sauce action-RPG. Il s’agira plutôt de l’affiner avec de nouveaux ingrédients. Nous avons pu découvrir avec un peu d’avance ce qu’il nous servira avec une prise en main un peu trop décousue d’environ une heure.
Direction le Japon pour la première fois

Les terres orientales d’Azuma ont perdu de leur éclat. L'Effondrement Céleste, une catastrophe causée par l’impact d’un objet colossal et mystérieux a provoqué un cataclysme sans précédent qui a interrompu le flot énergétique des runes. Les Dieux ont disparu, les récoltes ont péri, les ressources s'amenuisent et le peuple est désespéré… jusqu’au jour où l'espoir renaît lorsqu’une personne sort d’un profond sommeil : vous. Rune Factory Guardians of Azuma vous laissera le loisir de choisir votre héros, un homme ou une femme, l’autre devenant un personnage secondaire que vous pourrez même épouser si le cœur vous en dit. Grâce aux pouvoirs des danseurs telluriques, c’est à votre avatar qu’il incombe de sauver cette terre et de prendre la tête d’un petit village. On a connu des réveils plus doux, mais pas le temps de rester au lit, il va falloir affronter cette Souillure et ramener la prospérité dans cette région.
Une région qui retrouve vite de son éclat dès que l’on remonte ses manches. Si comme son prédécesseur Rune Factory Guardians of Azuma sera loin du foudre de guerre technique et que sa direction artistique reste assez convenue, il pourrait bien offrir quelques jolis panoramas. À défaut, il devrait dépayser les inconditionnels de la saga en leur laissant explorer ce territoire jamais vu dans la licence. L’exploration aura justement une place encore plus prédominante dans le jeu, avec un monde qui lorgne davantage du côté du semi-ouvert et découpé en plusieurs zones. On en a trop peu vu sur ce point, mais on devrait trouver toutes les mécaniques de déplacement d’un open world d’aujourd’hui. Il sera toujours question de casser et de récolter tout ce qui peut l’être sur son chemin, moyennant un peu d’endurance, pour faire le plein de ressources à l’aide d’outils variés qui se débloquent naturellement au fil de la progression. Petite particularité propre à cet épisode et son histoire, il faudra purifier les terres souillées pour espérer les faire fortifier, mais nous n’en avons pas assez vu pour jauger leur intérêt.
Quatre villages entiers à retaper

Contrairement à un Animal Crossing, Rune Factory Guardians of Azuma ne sera pas une petite promenade de santé. Il est en effet toujours question de veiller à l’exploitation de son village tout en repoussant les menaces extérieures. Le système de combat en action-RPG se montre trop classique et se contente de mécaniques peu nombreuses et réduites à leur plus simple appareil pour ne pas trop acculer celles et ceux plutôt intéressés par la dimension simulation du jeu. Quelques nouveautés sont au rendez-vous malgré tout, dont des pouvoirs liés au statut des danseurs telluriques, mais aussi et surtout l’arrivée des talismans, très réclamés par la communauté, et de l’arc, complètement cheaté de ce que nous avons pu voir. Qu’on se le dise, la force de Rune Factory Guardians of Azuma ne résidera pas dans ses donjons fades ni dans les combats qui manquent cruellement de patate et dont la difficulté nous a semblé inexistante lors de cette première prise en main, même dans une sauvegarde nous propulsant bien plus tard dans le jeu. Ce n’est de toute façon pas réellement ce que l’on vient chercher avec un titre de cette trempe et on vous rassure ce spin-off s’annonce plus prometteur sur tout le reste.
Le cœur du gameplay, ce sera bien toute la dimension simulation. La partie agriculture reste sensiblement similaire à ce à quoi la licence et d’autres jeux du genre nous ont habitués, mais tout l'intérêt reposera sur la reconstruction de parcelles entières, modifiables à l’envi. Plus concrètement, il faudra d’abord redonner de ses couleurs à notre premier village en gérant son agriculture, ses habitants et en construisant de nouvelles infrastructures. Puis rapidement on se retrouvera avec trois autres petites villes sous notre tutelle, toutes sur le thème d’une saison. La dimension gestion devrait donc être un peu plus approfondie à mesure de la progression, avec plusieurs fermes et les ressources qui vont avec à gérer ou même des villageois à transférer, tous ayant un domaine de prédilection (vente, agriculture, minerai, etc). On attendra évidemment une version finale pour se prononcer, mais la promesse est plutôt sympathique.
L'amour est dans le pré

Rune Factory Guardians of Azuma devrait laisser une place prépondérante à la liberté. Vous pouvez en effet placer les bâtiments et décorations traditionnelles du Japon comme bon vous semble et on imagine déjà les plus créatifs nous faire de jolies villes. Salons de thé, forge, ponts, cerisiers en fleurs, tout est là pour vous donner matière à faire de belles choses. Là où le jeu s’est le plus distingué lors de cette première prise en main, c’est avec ses mécaniques de construction et de farming, qui se sont montrées relativement intuitives, notamment grâce à une vue aérienne qui facilite la vie et un petit assistant bien utile qui rend certaines tâches fastidieuses. Les agriculteurs et agricultrices en herbe ne seront donc pas seuls dans cette entreprise chronophage à boucle de gameplay bien huilée.
Comme toujours, une galerie de personnages hauts en couleur, comme la série affectionne tellement, les accompagnera au cours de leur périple, certains pouvant venir taper du monstre et explorer les alentours avec nous. Et qui sait, peut-être finiront-ils mariés d’ici que le monde soit sauvé ? Une fois encore, il sera possible d’épouser l’un des 16 prétendants du jeu et pas besoin d'activer le gaydar de Karine LeMarchand : ils se laisseront tous séduire indépendamment du genre de votre personnage. Que ce soit pour aider à la tenue d’un salon de thé, prêter main forte à un camarade qui s’entraîne, Rune Factory Guardians of Azuma fera la part belle aux petites saynètes en compagnie de vos aspirants, qui pour la première fois de la licence seront toutes entièrement doublés pour rendre le tout un peu plus immersif.
On attend Rune Factory Guardians of Azuma... sans trop se presser
Une heure en passant d’une sauvegarde à une autre sur un jeu de cette trempe c’est bien trop peu pour se faire un premier avis concret. Le mélange d’aventure, agriculture et social fonctionne toujours aussi bien dans Rune Factory Guardians of Azuma, mais il devrait pêcher côté combats, loin d’être passionnants. S’il y a un véritable bond graphique par rapport à son prédécesseur (la barre était très basse) sa finition technique laisse encore à désirer surtout sur PC. Reste plus qu’à voir ce que donneront réellement les quelques nouveautés lors de la sortie finale prévue le 30 mai 2025 sur PC et Nintendo Switch.