C’est bientôt l’heure pour Supermassive Games de refermer la saison 1 de The Dark Pictures Anthology avec The Devil in Me. Un chapitre a priori plus classique dans son cadre que la virée en Irak offerte par House of Ashes. On y a joué en avant-première et voici nos impressions.
Lancée en 2019 avec Man of Medan, The Dark Pictures Anthology en est déjà rendue à son quatrième jeu aujourd’hui. The Devil in Me semble-t-il à la hauteur ?
The Devil in Me, l’histoire d’un tueur en série
Après la mythologie sumérienne, retour à quelque chose de plus « classique » : un tueur en série. The Devil in Me s’attache à nous présenter H.H. Holmes, un assassin qui a sévi jusqu’en 1896, et qui est même considéré comme le premier tueur en série de l’histoire des États-Unis. C’est dans une réplique d’un véritable hôtel ouvert en 1890, qu’une équipe de documentaristes appartenant à la compagnie Lonnit Entertainment est envoyée pour enquêter sur ce lieu bien glauque. Il est surnommé le « Château des meurtres » puisque c’est ici qu’Holmes piégait ses victimes. Avides de renouer avec le succès et d’offrir un programme tape à l’oeil, le groupe n’hésite pas une seule seconde à répondre à l’invitation d’un certain Granthem Du’Met. Un cadeau empoisonné.

Durant cette première heure de jeu, on alterne entre les différents protagonistes pour faire connaissance avec eux, découvrir leurs personnalités, leurs particularités. Ainsi on rencontre Charles Lonnit, le PDG de la boîte qui produit le reportage; Erin, l’assistante mal considérée qui veut obtenir plus de responsabilités; Jamie qui n’a pas la langue dans sa poche; Mark le caméraman et enfin Kate jouée par Jessie Buckley (Men, The Lost Daughter…), ex-compagne du vidéaste qui prête sa voix et son visage pour les documentaires. Naturellement, ça dégénère assez rapidement avec l’apparition de phénomènes bien inquiétants et des automates flippants qui hantent les couloirs de l’hôtel. Il est trop tôt pour donner un verdict sur ce scénario mais la réalisation semble plus aboutie qu’elle ne l’était dans House of Ashes. Il n’y a par exemple pas l’air d’avoir de coupures abruptes. En revanche, on peine encore et toujours à être convaincu par les expressions des personnages. Leur regard étant vide de vie quasi systématiquement, avec des yeux qui n’arrivent jamais à se fixer là où il faut.
Un film plus interactif qu’auparavant
Contrairement aux précédents jeux de The Dark Pictures Anthology, The Devil in Me veut se rapprocher davantage d’un jeu « classique ». Tous les héros peuvent courir si besoin, passer par-dessus un obstacle ou grimper, voire s’accroupir. Les personnages ont toujours cette rigidité, qui ne nous dérange aucunement, tout en ayant une palette de mouvements plus grande. Mais le titre marque également un tournant en termes d’interactions possibles. Cette fois, chacun des protagonistes a un ou plusieurs objets en sa possession qui serviront à explorer, résoudre des énigmes ou encore débloquer des éléments du décor, et qui pourront être visiblement échanger entre collègues au cours de l'aventure.

Charlie Lonnit a une carte de visite qu’il peut utiliser pour forcer des serrures sans tout casser ou encore un briquet pour illuminer des couloirs plongés dans le noir; Erin, l’apprentie sound designer, a un microphone qui capte les sons les plus étranges que l’on doit diriger pour remonter à la source de ces bruits préoccupants. Une femme en pleurs, un tableau qui parle, un homme qui hurle, etc. C’était de loin la meilleure séquence de cette démo qui, sans faire extrêmement peur, pose au moins une bonne ambiance. Jamie a un multimètre qui lui est bien utile pour rétablir le courant à condition de venir à bout du mini casse-tête qui demande de réinitialiser des fusibles dans un ordre précis. Cela semble une bonne évolution pour l’anthologie mais à juger sur la durée désormais.

The Devil in Me, c’est aussi et surtout des choix à faire qui seront plus ou moins impactants. Allez-vous laisser parler votre coeur, votre tête ou les deux ? Nos deux parties étaient en tout cas très similaires, à l’exception d’un personnage mort dans la seconde parce que nous l’avons voulu. Le reste était des variantes de dialogues ici et là, mais pas de grosses scènes inédites. On a tout de même pu orienter les dialogues entre Mark et Kate pour qu’ils essayent de recoller les morceaux, ce que nous n’avions pas vu lors de la run initiale. Une histoire à choix mais sur des rails ? Certaines situations ne devraient pas bouger d’un iota, comme ce moment où Charlie surprend une conversation et s’énerve. Peu importe les options sélectionnées, ce passage est identique.
On l'attend... pour passer une bonne soirée
The Devil in Me sera-t-il le jeu The Dark Pictures Anthology le plus abouti ? Possible. En tout cas, le sujet et le cadre sont suffisamment prenants pour que l’ensemble fonctionne et nous donner envie d’avancer au bout d’une heure. Les ajouts de gameplay permettent de bousculer la formule à l’aube de la saison 2, ce qui n’est pas plus mal après quatre jeux dans la même lignée, mais on s’interroge encore sur la pertinence sur le long terme. L’hôtel de H.H. Holmes devrait réserver de nombreuses surprises et on y retournera volontiers le moment venu.