Gonflé à bloc par des retours toujours plus rassurants à mesure que sa sortie se rapproche, PES 2015 a passé son premier test à grande échelle voilà quelques semaines avec la mise à disposition de sa démo. Un échauffement qui permet de le considérer comme performant. Mais vous savez ce que c'est la loi du sport : il faut confirmer et s'inscrire dans la constance. Ce qui tombe assez bien, étant donné que la simulation de Konami n'a pas l'air de vouloir relâcher ses efforts.
N'y allons pas par quatre chemins : tout ce que la démo de septembre a révélé d'encourageant, le jeu en version quasi-finale le traduit en acquis. Dès la première prise en mains resurgissent des sensations qu'on pensait enterrées sous les statues érigées en l'honneur de PES 5. On retrouve cette réactivité, ce côté immédiat qui n'oublie pas pour autant de se montrer rigoureux et précis, ce qui mène naturellement à ces petits râles poussés parce qu'une passe ou un dribble un peu téméraire échoue d'un rien ou à ces cris de joie lorsque l'on parvient à trouver le chemin des filets après avoir simplement osé... Bref, ce compromis entre plaisir vidéoludique et réalisme, avec un jeu posé mais pas pénible, qui lui confère une attractivité presque immédiate.
Pimp my PES
Si on a l'impression de renouer avec la tradition qui a fait le succès de la série sur PSone (avec les ancêtres ISS Pro) et PS2, il ne faudrait pas non plus considérer qu'il s'agit d'une expérience retrogaming. La recette et les effluves qu'elle dégage peuvent avoir l'air de dater d'il y a dix ans, les ingrédients ont une toute autre fraîcheur. Enfin une partie technique, sous le moteur Fluidity, qui tient la route ! Enfin un jeu sans chute de frame rate et carrément beau à regarder ! Les stades joliment remplis et éclairés permettent d'admirer des athlètes aux faciès reproduits avec une véracité stupéfiante - pour les plus connus, cela va de soi -, des animations, plus nombreuses et coulées, refondues avec application, des réactions entre joueurs plutôt crédibles et un rapport à la balle très satisfaisant. La physique du cuir reste au top et ce que les différents acteurs en font peut donner lieu à un spectacle de haute volée. Les frappes, plus difficiles à cadrer, sont souvent sèches et bien appuyées, le placement et les parades des gardiens loin de s'avérer scandaleux. Mais si l'on sent que le dynamisme a sa place, l'inertie calme un peu les ardeurs et il y a toujours moyen de verrouiller et de varier les styles. Notamment parce que les conditions d'une rencontre, climat, hauteur et humidification de la pelouse, pourraient bien peser, en plus de la forme et de la gestion tactique.
Bel état d'esprit
Que peut-on ajouter que vous ne sauriez pas ? Que les commentaires sont toujours dictés par Grégoire Margotton et Darren Tulett, que les efforts en termes d'ambiance sont réels, que les licences sont plus nombr... Ah, vous voulez qu'on parle de l'I.A. ? D'accord. Disons qu'elle est, de manière générale, assez homogène et colle assez bien aux consignes données dans le menu de son équipe. Encore une fois, il est possible de tout paramétrer, à l'échelle individuelle et collective, du placement au pressing en passant par le style global, automatisé ou non, par le biais de différents sliders. C'est complet et pas trop compliqué pour un initié. Quoi qu'il en soit, on attendra pour confirmer que chaque équipe (sur des dizaines de nations et clubs du monde entier, avec mise à jour hebdomadaire des effectifs et de la forme prévue) a les mêmes forces et faiblesses que dans la réalité. En tout cas, de ce qu'il était possible de constater, concernant les défenses, hormis sur les profondeurs légèrement croisées et, lorsque l'on parle du dernier rempart, en dehors des frappes à ras de terre peu appuyées, il n'y a pas l'air d'avoir beaucoup de reproches à adresser pour le moment. Quant aux attaquants, on peut envisager de ne plus avoir besoin de les lancer manuellement, le stick droit pressé, tant ils sont aware du moment où ils doivent s'engouffrer dans les espaces.
Nouveau menu
La question du contenu se pose assez naturellement puisqu'il était jusqu'ici à peine évoqué. Dans ce nouveau Pro Evolution Soccer, beaucoup plus avenant et clair du côté des menus (avec même une Home qui se souvient des modes les plus pratiqués pour un accès direct), les divertissements ne devraient pas manquer. Outre les habituels matches entre potes, avec ambiance do Brasil, de la Ligue des Champions ou de l'Europa League en sus, le Vers une Légende et la Master League, on retrouve avec plaisir les divisions, les matches amicaux et la compétition en ligne, auxquels se greffe le jeu en équipe jusqu'à 22 usagers. Les tournois sous licences évoqués sont aussi proposés, en plus de mini-jeux d'entraînement fort utiles pour se faire aux bases. Quant au MyClub, volontiers mis en avant par Konami, il risque de révéler un véritable aspirateur à temps.
Pour schématiser, on peut le désigner comme le FUT de PES 2015. Il s'agit de jouer les président de club en ligne avec d'autres utilisateurs et de bâtir un effectif qui tient la route petit à petit en fonction en apprenant à gérer la monnaie du jeu, que l'on remporte en accomplissant certaines tâches, et surtout en maintenant un certain équilibre. Explications : lorsque vous embauchez un manager, l'équipe doit se plier au style de jeu qu'il prône. Les affinités commencent à rentrer en compte. Je sais que vous pensez à Luiz Fernandez et Ronaldinho : oui, deux têtes de mule peuvent plomber une team. En plus de cela, il faut aussi composer avec les liens entre joueurs (par nationalité, par exemple) et lorsque la somme de tous les talents devient supérieure au chiffre qui correspond à la valeur du manager... Bah faut en changer, si vos fonds vous permettent de taper dans les Mourinho - qui comme d'autres coachs réels devrait être présent avec se petite photo et tout. Même topo avec les prêts et les achats, les agents et super agents (parmi lesquels des noms très connus des "anciens").
Il y a un côté aléatoire savoureux mais vos talents de gestionnaire seront mis à rude épreuve. A noter que l'on pourra jouer en direct mais aussi simuler les rencontres ou pratiquer contre l'I.A. représentant l'adversaire. Si le jeu reste en l'état, à savoir bien calibré, et que les serveurs tiennent, ça pue la drogue.
On l'attend... passionnément
Il y a forcément l'idée qu'il faut adhérer au projet de jeu de Konami, qui revient aux fondamentaux en proposant une alternative au concurrent hégémonique. Si c'est le cas, on ne va pas se mentir : les probabilités d'avoir un excellent jeu de football, beau, plaisant et bien équilibré en plus de proposer un contenu assez dense sont assez fortes. Rendez-vous le 13 novembre sur PS4, Xbox One, PC, PS3 et Xbox 360 pour votre réponse. Ou avec notre test un peu avant.