Ils reviennent pour voler nos coeurs, mais aussi nous rappeler un temps que les plus jeunes d'entre vous auront eu la chance de ne pas connaître : annoncé au printemps 2019 et disponible depuis bientôt un an au Japon, Persona 5 Strikers s'est enfin laissé approché. En cette période difficile pour l'industrie du tourisme, nous n'allions pas refuser une plongée en plein Shibuya...
Alors que notre cher Poufy découvre tout juste les joies exquises du vol de palpitant, les Phantom Thieves signent enfin leur grand retour sur le devant de la scène avec cette suite en forme de Musō. Après nous avoir récemment fait profiter d'une préquelle de Breath of the Wild, le studio Omega Force poursuit l'aventure entamée en 2016, et organise de joyeuses retrouvailles. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu...
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Quid de la version PlayStation 5 ? | ||||
Un vol de coeur trans-générationnel Déjà annoncée sur PS4 et Switch, la nouvelle aventure des Voleurs Fantômes profitera comme bien d'autres titres récents d'une rétrocompatibilité sur PlayStation 5, histoire de faire durer le plaisir, mais il ne faudra pas s'attendre au moindre ajout, ou supplément technique. La version PC jouira quant à elle d'une compatibilité clavier/souris, histoire que tout le monde puisse participer à la fête. |
Alice au pays des nerdveilles
Celui que l'on appelle Persona 5 Scramble : The Phantom Strikers sur son archipel natal reprend quelques mois après la victoire des voleurs de coeurs, alors que débutent les vacances d'été, synonymes de climat tropical et d'oisiveté bien méritée. Mais à peine nos héros ont-ils eu le temps de se retrouver au sein du très vintage Café Leblanc que les affaires reprennent : partis en quête de victuailles pour organiser un barbecue des familles, la joyeuse troupe se retrouve mêlée à la foule du célèbre croisement de Shibuya, et assiste bien malgré elle à l'ouverture d'une nouvelle boutique de fashionistas, tenue par une certaine Alice.
L'ambiance japonisante à souhait est donc une nouvelle fois de la partie, mais la jeune Alice Hiiraki, qui semble jouir d'une renommée soudaine, ne cacherait-elle pas un curieux secret ? Nous voici donc de retour dans les rues du quartier, à enquêter sur l'idol en devenir, et l'envie de retrouver les lieux emblématiques de Persona 5 est évidemment plus forte que tout. Précisons d'ailleurs que Strikers prend bel et bien la suite de la version originale, et qu'il ne faut ainsi pas s'attendre à rencontrer la jeune Kasumi, ou profiter du contenu apporté par Persona 5 Royal, à commencer par le grappin, qu'on se le dise. La version française, en revanche, sera là d'entrée de jeu, même si quelques bien vilaines étourderies viennent contrebalancer certains niveaux de langage bien retranscris. Fichtre !
Les Liens qui nous unissent
Sans surprise, la version Switch qui nous a été proposée peine à reproduire le rendu de la version PlayStation 4, mais l'esthétique singulière de la licence compense la technique moindre. Le vrai drame réside dans doute dans la disparition de nombreux éléments iconiques de Persona 5, alors que la clinique Takemi ou l'Airsoft Shop ont profité de la saison pour prendre congés. Il faudra donc pour le moment se contenter de distributeur et de quelques enseignes pour faire ses achats, un crève-coeur que l'on espère vite voir disparaître en poursuivant l'aventure. Rapidement, nos héros flairent le traquenard, et tout est donc à refaire : malgré la victoire triomphale des Phantom Thieves, la paix ne semble plus garantie...
À défaut de "raccrocher les wagons", Persona 5 Strikers a au moins le mérite de justifier le retour à la case départ imposée à la fine équipe : le Métaverse et les Palais ne sont plus, place aux Prisons, les donjons tenus par des Monarques qui y conservent le Désir des humains, et que l'on pénètre via EMMA, une nouvelle application en forme d'IA, que nos héros téléchargent sans sourciller. De nouvelles mécaniques font également leur apparition, à l'instar des Liens. N'y voyez pas là une repompe des statistiques sociales d'alors : cette fois, une jauge unique à l'équipe vous permettra d'acheter des bonus, comme des points de HP ou de SP en plus, via une grille qui se remplit au fur et à mesure de la progression. Ca ne remplace évidemment pas un rendez-vous galant à Asakusa, mais l'idée est là.
Catch Mii if you can
Nous voici donc propulsés dans une version distordue du quartier de Shibuya : contrairement à Persona 5, les donjons n'hésitent pas à s'étaler, et ce premier exemple donne le ton, en multipliant les aller-retours au sein d'une zone plus vaste, et que l'on explore plus librement grâce à de bons veux sauts, mais aussi une certaine verticalité. Malgré d'indigestes tartines de tutoriels, qui semblent ne pas vouloir se calmer, même après plusieurs heures de jeu, on découvre via ce premier donjon une aire de jeu étendue, certes, mais au cheminement très rigide. La zone étant la même que lors de notre première preview hands-off, notre jugement sur l'esthétique des lieux n'a pas changé d'un pouce, et c'est donc au son d'un limonaire fatigué que l'on se lance à l'assaut de cette Prison d'une autre dimension.
Si Persona 5 Strikers épouse religieusement tous les codes du Musō, Omega Force a su tirer parti des spécificités de la licence pour adapter les mécaniques de gameplay : avant de fondre sur leurs ennemis, les Phantom Thieves peuvent exploiter les nombreux éléments du décor pour se cacher, gagner les hauteurs pour prendre l'initiative. Comme dans Persona 5, le moindre mob à l'apparence générique explose au plus petit contact, pour libérer Pixie, Jackfrost, et autres Bicorn, aux faiblesses élémentaires inchangées. En plus de quelques skateboards qui étonnent par leur présence, quelques phases nécessitent désormais de couvrir Futaba durant le piratage d'un terminal. Malgré ces rebondissements, une certaine redondance prédomine, alors que l'on se rend compte que la liberté n'est décidément pas au programme.
Il est pas frais mon 魚 ?
Les phases de combat prennent donc rapidement des airs de foire à l'empoigne à la sauce Uderzo : au sein d'une zone délimitée, notre quatuor librement constitué s'en donne à coeur joie, et la facilité avec laquelle on passe d'un équipier à l'autre donne - au moins au départ - envie de tester les différentes approches proposées, en plus de jouer sur les sorts qui vont bien. Si notre héros masqué s'entend comme le personnage le plus équilibré, la force brute de Ryuji ou la portée d'Ann permettent de varier les plaisirs, alors que Futaba dispense comme toujours de précieux conseils pour abréger l'affrontement. Exploiter les faiblesses des Ombres permettra évidemment de déclencher des combos ou des attaques de groupe dévastatrices, qui prennent tout l'écran et en rajoutent au fouillis ambiant. Classe, assurément, mais peu lisible.
Ce premier donjon n'aura pas forcément permis de creuser la formule à un niveau vraiment jouissif (les combats s'enchaînent et se ressemblent très vite), mais en termes de promesses, le contrat semble remplit : on se retrouve bien dans une fidèle transposition de Persona 5, les mécaniques du Musō en sus. Malgré la pagaille ambiante, vous pourrez d'ailleurs vraiment compter sur vos alliés, qui prennent pleinement part aux joutes, et évitent d'avoir à défaire seul les nombreuses troupes ennemies. Un bon point qui permet de se focaliser sur le groupe de son choix, avant d'aller donner un ultime coup de main. Une fois les jauges de SP vidées, il suffit d'utiliser l'un des nombreux points de téléportation débloqués pour revenir rapidement au monde réel, et profiter d'une nuit bien méritée...
ON L'ATTEND... SANS CHAVIRER !
Après quelques heures passées aux côtés de nos Phantom Thieves préférés, on peut dire que Persona 5 Strikers navigue encore entre deux eaux : si l'esthétique ô combien classieuse de l'originale nous fait replonger avec délice dans un univers bariolé, la structure trop dirigiste de ce premier donjon et des combats souvent brouillons amènent à se demander ce que cette suite offrira sur la durée. Atlus réussira-t-il le spare espéré ? Réponse avec la sortie du jeu, attendu pour le 23 février 2021 sur PC, PS4 et Switch.