Avec 2020, il faut s'adapter. C'est qu'elle est capricieuse, cette année, et qu'elle nous oblige à reste un peu trop à distance les uns des autres. Alors que le football, c'est le contact. On a beau se le répéter, ça n'a pas empêché un jeu que nous aurions pu essayer à l'E3, s'il avait eu lieu de se tenir à distance. Juste pour les yeux ce Street Power Football. Et près du coeur ?
C'est avec un combo Discord/extraits de jeu projetés sur une autre fenêtre, en direct, que nous avons donc pu faire connaissance avec cette proposition inattendue d'un nouveau jeu de ballon rond typé arcade. En développement depuis plus de deux ans, Street Power Football va chercher son inspiration du côté de Mario Strikers et NBA Jam pour le feeling. Le jeu de SFL Interactive se veut accessible, rapide, et, forcément, un peu fou, avec l'envie de vous faire voyager sur plus d'une dizaine de playgrounds du monde entier, de Rome à Tokyo en passant par les favelas de Rio de Janeiro.
Football Jam
Bien qu'il ne soit pas lié au football professionnel, aux clubs ou stars qui vous font vibrer en temps normal, Street Power Football a tout de même des personnalités à mettre en avant. Parmi les trente-sept avatars qui vont mettre le feu au terrain, on dénombre vingt-cinq des artistes (réels) de football de rue, Freestyle et Panna parmi les plus connus, à commencer par le français Sean Garnier, passé par les centres de formation de l'A.J. Auxerre et de Troyes avant d'embrasser une carrière de freestyler qui l'a vue devenir le premier champion du monde de la discipline en 2008, ou encore Melody Doche. Ces ambassadeurs ne sont pas qu'une simple vitrine. En réalité, ils ont apporté leur touche et aidé à procurer un peu d'authenticité, via motion capture.
Si les personnages ont des traits cartoonesques, ce qui ne plaira guère à tout le monde, la plupart des gestes et animations se veulent donc bien décomposés, "réalistes", histoire de respecter la culture Street et les signatures de chacun - que l'on pourras personnaliser grâce à la boutique in-game. Ce qui n'empêche pas les rencontres, où il est question de placer des tricks humiliants en duel et de lancer des frappes de mule dans des cages minuscules, de ne pas trop se prendre au sérieux. D'une part parce que chaque artiste a son pouvoir spécial - comme créer un brouillard autour des adversaires ou effectuer des tirs impossibles à stopper depuis plusieurs mètres de hauteur - associé à une jauge se remplissant en démontrant son habileté. Et aussi car des items viennent procurer des bonus temporaires.
Street sélectif
On aimerait vous parler du feeling des rencontres, mais comme vous l'avez lu plus haut, on ne peut faire part que de notre sentiment de visu, sans avoir pu vérifier la simplicité des commandes, l'efficacité de l'automatisation des tricks (une touche et en fonction du contexte), ni les possibilités créatives. Pour quiconque est intéressé par ce style de jeu, pour le moment, on dira que si certaines phases montrées donnent envie de mettre des copains à l'amende, cela manque encore de mordant, de nervosité, d'effets visuels qui appuieraient un certain impact - vous savez, ce qu'on ressentait en plaçant un smash dans NBA Jam.
Côté modes, on est intrigué par le Freestyle, qui vous voit, seul en scène ou face à un ami, exécuter des figures aériennes en fonction de combinaisons rentrées en rythme et un peu moins par le Panna, où la finalité des duels dépend aussi d'un enchaînement bien accompli pour chaque acteur du duel. Le défi du Trick Shot, plus proche d'une épreuve de golf, à gérer hauteur et puissance pour faire tomber des cibles, a un sympathique potentiel. Les déclinaisons des 1 vs 1 , 2 vs 2 et 3 vs 3 ont aussi l'air d'offrir des alternatives intéressantes, comme l'Élimination sur un demi-terrain. Dans tous les cas, on note pour le moment une certaine pauvreté d'habillage avec un public en faible nombre et trop statique. Le genre de choses qui, on le souhaite, sera amené à évoluer, histoire que l'ambiance, qui comprend quelques morceaux entraînants, joue son rôle de motivateur pour accompagne le projet et donne envie de suivre les challenges quotidiens et hebdomadaires promis et de se lancer dans des joutes sur canapé ou en ligne.
ON L'ATTEND...UN PEU
Street Power Football a de très bonnes intentions, c'est certain. Il semble avoir prévu ce qu'il fallait pour mettre en avant la culture du Freestyle. Et nul doute qu'il attise notre curiosité, même si sa direction artistique et sa réalisation globale ne nous emballent pas trop. Il est très difficile de juger de sa capacité à électriser les foules sans les mains - cocasse pour du foot, soit dit en passant. Il y a de la bonne humeur, des promesses intéressantes côté modes de jeu. Mais cela n'empêche guère de trouver le tout encore un peu mou, pas assez nerveux, sans véritable impression de puissance dans les déplacements ou les tirs. Bref, on attendra plutôt de le tâter avant sa sortie, calée pour cet été sur PS4, Xbox One, PC et Nintendo Switch, pour se prononcer et voir s'il peut devenir une bonne alternative au Volta de FIFA et un bon complément aux jeux de football traditionnels ou à un certain Captain Tsubasa : Rise of New Champions.