Quand on connaît le penchant de SEGA et RGG pour essorer la licence Like a Dragon jusqu’à la moelle, l’annonce d’un nouveau spin-off seulement quelques mois après la sortie de l’excellent Infinite Wealth n’était pas tant une surprise. Son concept aux allures de rêve fiévreux et hallucinatoire, lui, oui. Parce qu’il faut rentabiliser l’impressionnante retranscription à l’échelle d’Hawaii faite pour Like a Dragon Infinite Wealth, les équipes ont rapidement planché sur une suite directe dans ce lieu exotique. Les contours se sont vite dessinés : des pirates, le Chien fou de Shimano et tout ce qui fait le sel de la saga. Plusieurs mois de production plus tard, le bien nommé Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii voguera à destination des consoles de salon et PC ce 20 février 2025. Nous avons pu partir à l’abordage pendant deux petites heures, est-ce que ce sera vraiment un Assassin’s Creed Black Flag loufoque ?

Le roi des pirates, ce sera lui ?

like a dragon pirate

Direction l’archipel d’Hawaii toutes voiles dehors pour retrouver ce bon vieux Majima Goro. Il aura fallu presque deux décennies pour que cette figure emblématique de la licence soit enfin le capitaine de sa propre aventure, lui qui avait jusque-là juste eu l’honneur de partager l’affiche avec Kazuma Kiryu dans Yakuza 0. Amnésique, le Chien fou de Shimano s’est trouvé une nouvelle lubie et vogue désormais sur les mers pour se faire un nom dans le milieu de la piraterie. Une perte de mémoire un peu prétexte pour justifier cette parenthèse ensoleillée et permettre aux plus curieux de l’apprécier sans connaître tous les tenants et aboutissants de la saga. Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii n’aura de toute façon aucunement vocation à étoffer le lore de la licence, il se veut surtout être un défouloir complètement loufoque et son pari sera visiblement tenu.

Nouveauté principale du spin-off oblige, on a surtout passé notre temps sur les eaux. Il sera en outre possible de voguer n’importe où entre quatre îles principales. Hawaii, restée immaculée depuis le dernier jeu et dont on pourra à nouveau revisiter les moindres recoins, Nele Island, point central du scénario de Like a Dragon Infinite Wealth, Rich Island, la première île sur laquelle échouera Majima au début de l’aventure et enfin, celle où l’on passera sans doute le plus de temps : Madlantis, le repaire des pirates où un Colisée et d’autres joyeusetés nous attendent. Puis il y a ces petites îles au trésor qui parsèment la carte du monde ouvert. Première déconvenue, elles ne seront aucunement explorables contrairement à ce qu’on nous avait laissé entendre en amont de notre prise en main. Vous posez l’ancre, vous affrontez une troupe de loubards, vous repartez avec un trésor et vous tracez votre route. On a vu mieux.

C’est sans doute dû aux conditions de cette preview de Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii qui nous demandait de papillonner à droite à gauche dans un temps limité, mais je ressors de cette prise en main avec quelques doutes quant à l’intérêt de l’exploration navale, qui ne s’annonce pas des plus passionnantes. Récupérer des caisses pour mettre la main sur du butin qui permettra d'améliorer son bateau et son équipement, découvrir des phares qui guide de points de voyage, quelques cibles retorses qui naviguent ça et là… et c’est tout. On ne sait pas si c’est dû aux débuts du jeu et si cela pourra évoluer en même temps que notre navire, mais pour ne rien arranger notre embarcation nous a semblé assez lente malgré la présence de quelques cerceaux pour offrir un bref boost. A voir avec des améliorations et sur la durée si ça aura un peu plus de peps.

Yakuza Black Flag

Pirate Yakuza in Hawaii

La navigation, elle, est en revanche très intuitive, et globalement tout repose sur les fondamentaux d’Assassin’s Creed Black Flag et Skull & Bones. Une touche pour booster sa vitesse pendant quelques secondes, L2 pour utiliser l’artillerie placée à bâbord, R2 pour celle à tribord, et puis il y a les petites excentricités à la Yakuza dont le drift avec le bateau absolument génial, la possibilité de placer des mitrailleuses à l’avant, de remplacer les canons par des lance-flammes ou celle de lâcher la barre pour aller plomber les navires rivaux de missiles de lance-roquettes. Le grain de folie de la licence fait immédiatement son effet lors des combats navals, qui s’annoncent comme la pierre angulaire de cet épisode et qui sera sans doute sa plus belle réussite. Là encore, Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii pioche allègrement dans ce qui s’est fait dans la licence phare d’Ubisoft auparavant.

Il conviendra alors de recruter tout un tas de marins complètement improbables au détour de quelques quêtes annexes, tous étant affublés d’un rang pour chaque poste spécifique (combat, artillerie, etc) qu’il sera possible d’améliorer en les faisant gagner en niveau pendant vos péripéties. RGG insiste sur l’affectation de chacun qui, selon eux, peut changer le cours d’un combat. On peut déjà voir l’importance que ça aura lorsque l’on passe à l’abordage. Chaque escouade se tape sur la tronche jusqu’à ce que toute une équipe soit à terre, sachant que vous pourrez faire appel à un trio d’aptitude de soutien pour booster temporairement vos personnages, que ce soit leur résistance ou leurs soins. Quoiqu’avec un peu de skill Majima Goro peut en faire qu’une bouchée à lui tout seul, parce que oui, cet épisode renoue avec le côté beat’em all.

Il s'anvole, bisous

like a dragon Pirate Yakuza in Hawaii

Les affrontements au tour par tour sont mis en cale le temps de Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii pour un système de combats qui lorgne du côté de Devil May Cry. Le bougre a beau approcher de la soixantaine, voilà qu’il s’est découvert une nouvelle aisance aérienne. Agile comme pas deux, le Chien fou de Shimano virevolte maintenant dans les airs pour des combos encore plus dynamiques et fluides. Dans la pure tradition des Yakuza, il sera possible toujours d’alterner entre deux styles en temps réel. Le Mad Dog, celui qu’on lui connaît avec ses iconiques lames et des invocations de clones qui foutent le bordel à l’écran ; et le Sea Dog où il se transforme en véritable pirate. Rapières, crochet pour agripper ses ennemis, mousquet, et même des invocations complètement barrées… le flibustier a la totale. Le résultat est sans appel avec un système de combat plus vif et qui s’annonce tout bonnement grisant. On ne l’a pas assez testé pour être catégorique, mais ça a clairement de la patate.

Toutes ces mécaniques, on pourra les mettre à l’épreuve au cours d’une pléthore de quêtes annexes en tout genre, mais surtout les activités du Colisée réparties en quatre épreuves. Le Quick Clash, qui consiste en du combat naval en 1v1, le Tournoi des Capitaines qui est la même chose avec des cibles plus retorses et qui permet de monter de rang dans la sphère de pirates, le Madlantis Mania, un enchaînement de combats en mer en arène, et enfin le Swashbuckler Showdown qui nous fait revivre des batailles sur la terre ferme à grande échelle du type 30 vs 100. Entre ça et la pléthore de mini-jeux allant du karting (de retour en version améliorée), à la livraison de pizza façon Crazy Taxi, il y aura clairement de quoi s’occuper. Mais quand on nous promet une durée de vie encore plus mastoque que Like A Dragon Infinite Wealth, deux îles entièrement repompées dans les moindres détails et avec les mêmes activités, on s’interroge sur la potentielle redondance du jeu, qui commençait déjà à se refaire ressentir après deux heures de prise en main.

Pirate Yakuza in Hawaii

On l'attend... comme un bon rhum

Quand Like a Dragon et Assassin’s Creed Black Flag se rencontrent, ça donne un cocktail aussi délicieux que détonnant. Un concentré de fun qui s’annonce aussi barré que riche et qui misera tout sur son action débridée, ses mécaniques loufoques, ses options de personnalisation et sa pléthore d’activités. Deux heures sur un jeu aussi généreux que Like a Dragon Pirate Yakuza in Hawaii, ce n’est qu’un petit apéritif. On a juste gratté la surface, mais reste à voir si on ne frôlera pas l’indigestion à terme. Une chose est certaine, on devrait encore bien se marrer.