Les américains ont une peur viscérale : celle de voir la guerre portée sur leur territoire. C'est pourquoi John Milius, scénariste connu et reconnu d'Apocalypse Now, Conan le Barbare et Red Dawn, entre autres, a eu l'ingénieuse idée de placer l'intrigue d'Homefront au coeur des quartiers américains. Une aventure dans laquelle survie, sauvagerie et douilles feront bon ménage pour un FPS qui s'annonce aussi bon qu'un blockbuster du cinéma américain.
Le titre de Kaos Studio est agréable à regarder d'un point de vue graphique, c'est une évidence. Néanmoins, c'est surtout l'ambiance à la fois traumatisante et stressante qui s'en dégage que l'on retiendra. Explications :
Une histoire qui terrorise
En 2027, la Corée du Nord et du Sud ne font plus qu'un et ont réussi a étendre leur influence en Europe de l'Est pour finalement réaliser l'impensable : envahir les Etats-Unis. Ce scénario catastrophe plonge le joueur dans des quartiers américains devenus de véritables champs de bataille. Les Coréens éliminent les voisins sans distinction. On voit des parents se faire exécuter devant leur enfant, des passants tenter de s'enfuir puis abattus dans le dos, des familles séparées, etc. Un syndrome qui n'est pas sans rappeler les horreurs de la guerre 39-45 ou, plus proche de nous, la terreur du 11 septembre 2001 et qui a pour but de vous motiver à rallier la cause des rebelles que le héros rencontrera quelques minutes plus tard. Une ambiance volontairement sale qui n'a heureusement qu'une seule vocation, proposer une histoire mature et particulièrement travaillée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le début du jeu s'avère réellement immersif et prend littéralement les tripes (et pas que les vôtres...).
FPS novateur ?
Jeu de tir à la première personne comme il y en a tant d'autres, Homefront tente de se démarquer par plusieurs aspects uniques. Après un début d'aventure traumatisant, un accident orchestré par des résistants fait de vous un renégat. C'est alors qu'on découvre l'aspect survie du jeu. Avec ses deux nouveaux alliés de fortune, Robert Gacobs, notre héros, tente de survivre dans la jungle urbaine. Car il s'agit bien de cela : survivre. Les décors chaotiques des quartiers littéralement ravagés et constamment parcourus par les patrouilles Coréennes sont très chargés en détails, parfois macabres. Des peluches d'enfants éventrées, des manèges ensanglantés, un moteur d'avion dans une cuisine en ruine, des bombardiers qui passent sans cesse au-dessus de la ville, une mère portant son bébé qui court au milieu des échanges de tirs, etc. Bref, l'ambiance est là. C'est dans cet environnement étrange, voire dérangeant, que l'on se faufile au milieu des ennemis. Détail important, vos comparses ne sont pas là que pour l'ambiance. Ils combattent réellement et c'est à vous de regarder où ils se placent pour optimiser votre stratégie. Un élément important qui est renforcé par la possibilité de se faufiler via plusieurs chemins dans les niveaux pour encercler l'occupant et le surprendre, d'après Jeremy Grenier, le responsable de la communauté qui nous fait la présentation. Nous relativiserons sur cet aspect puisqu'il ne nous a pas été possible de le vérifier par nous-mêmes et tant certains passages nous ont parus scriptés...
Le calme avant la tempête
Si Homefront fait la part belle à l'arsenal, comme partout ailleurs, sachez que les balles vous manqueront souvent, toujours dans le but de renforcer cet aspect survie. Je vous le disais, l'ambiance est là, pesante. Et les développeurs, sous la direction de Milius, ont eu la bonne idée de rythmer le titre de manière assez surprenante. En effet, Homefront alterne avec talent les phases d'accalmie (toujours stressantes néanmoins) et les combats furieux pour offrir une cadence de jeu haletante ; mais, afin de s'assurer que le joueur sera bel et bien toujours aux premières loges, ils ont instauré une gestion des caméras et des events, le "drama engine", qui offre une meilleure maîtrise de ce que le joueur est amené à vivre. A tout moment, l'action peut vous surprendre et il faudrait être attentif à chaque instant. Heureusement, très rapidement, Robert va pouvoir utiliser le Goliath. Ce char d'assaut mécanisé à six roues et contrôlé à distance est une véritable bénédiction. Comme vous le savez sans doute, il fait office de couverture mais le joueur peut aussi le diriger et contrôle, de surcroît, ses lance-missiles. Il s'agit donc souvent d'avancer, tout en évitant de s'exposer et en canardant les ennemis avec votre arme, mais aussi de faire le ménage au loin avec les roquettes du Goliath. Un exercice difficile les premiers temps mais qui a, au moins, le mérite de proposer une manière de jouer intéressante qui tranche avec la concurrence...
Ce que nous avons pu voir lors de la présentation d'Homefront chez THQ se révèle particulièrement encourageant pour l'avenir du FPS de Kaos Studio : une ambiance à la fois pesante et prenante qui implique le joueur, un rythme apparemment bien mené, des combats immersifs, des coéquipiers utiles et la possibilité de mettre en place des stratégies originales devraient permettre à Homefront de tirer son épingle du jeu, et on l'espère, de se démarquer de la concurrence lors de sa sortie sur Xbox 360, PC et PlayStation 3 programmée courant du mois de mars 2011.