Ghost Recon est une saga épique pour les amateurs de guerre moderne. Et elle fête ses dix ans cette année. A ses débuts, il est vrai que la difficulté proposée était appréciée par les joueurs. Aujourd'hui, le moral (des troupes) étant sans doute moins bon, le "grand" public semble plus sensible à la flatterie et préfère se prendre pour un soldat plutôt que de vraiment se sortir les tripes. Julo vous l'avait dit dans ses impressions réalisées lors de la GamesCom (GC> Ghost REcon Future Soldier : nos impressions), cette mouture 2012 s'annonce plus simple à jouer et il avait raison (normal, c'est le chef !). Reste à savoir si ce ne sera pas "trop" facile...
La saga d'Ubisoft tend à se démocratiser, un peu comme World of Warcraft. Si les jeux n'ont rien à voir, leur évolution en termes de difficulté et d'accessibilité est, à mon sens, similaire. Aujourd'hui, on avance plus vraiment la peur au ventre, on domine les situations. On sait à l'avance ce qui va se passer. Mais il semblerait que ce soit aussi ça, la guerre moderne...
Armes de pointe
Ubi nous a convié le mois dernier pour découvrir une nouvelle version de Ghost Recon Future Soldier. Avant la pratique, nous sommes passés par la case présentation "officielle", et ce fût l'occasion d'en apprendre plus sur le Gamesmith. Il s'agit de l'arsenal des soldats d'élite. Puisque ces derniers sont les meilleurs, ils bénéficient d'un traitement de faveur et peuvent customiser leur arsenal à loisir. Via une interface "high tech", le joueur peut ainsi transformer plus de cinquante armes avec une cinquantaine de possibilités (par arme) pour un très grand nombre de résultats. A vous de trouver la configuration optimale pour vos missions, sachant que chaque modification impacte la précision, la portée, les munitions, le recul et j'en passe. Rassurez-vous, chaque nouvelle arme peut être testée dans la foulée pour en ressentir les changements. Enfin, pour ceux qui n'ont pas envie de se prendre la tête avec ça, les développeurs ont ajouté des sets d'armes préconfigurés, histoire de vous mâcher le travail...
Action et infiltration
Nous avons pu pratiquer quatre missions dans leur quasi-totalité. Plutôt que de vous les décrire pas à pas, je vais vous donner mon ressenti. Pour résumer, ce que nous avons pu voir se découpe en deux grands piliers. L'infiltration et l'action. Un coup, il faudra jouer la carte de la discrétion alors que la mission suivante sera l'occasion de sortir l'artillerie lourde. Il arrive même parfois que ces deux types de séquences se mélangent. On passe ainsi du calme plat en infiltrant une zone à l'action au moment de lancer l'assaut. Si l'équilibre entre les deux se révèle savamment dosé, l'alternance de ces phases devrait assurer un bon trip, même si deux ou trois petites choses nous inquiètent. Mais commençons par les bonnes nouvelles...
Nous sommes en guerre
Sans rentrer dans les détails, une chose est sûre : Ubisoft maîtrise l'art de la guerre à sa manière. En effet, il faut avouer que côté ambiance, GRFS n'a pas grand chose à envier à Call of Duty et consorts. Attention, je ne parle pas de mise en scène, je parle d'atmosphère. Grâce à des voix convaincantes et une ambiance qui semble maîtrisée, le joueur est plongé dans la guerre moderne. Briefings complexes, informations capitales distillées au compte-goutte, tension dans les regards, voix grésillantes à la radio, rafales de vent sur le sable chaud, soldats surarmés, etc. Je n'ai jamais été au front mais l'image que j'en ai ressemble à ça et c'est déjà un très bon point ; même si je dois avouer que le rendu graphique du jeu ne nous a pas réellement impressionné. En effet, certaines textures pourraient être plus fines, les fumées manquent encore de finition et on sent que le titre n'est pas encore optimisé dans les moindres détails. A vérifier lors du test, même si, rassurez-vous, le rendu global s'avère correct et que l'atmosphère, comme je vous le disais, assure les mises en situations.
Infiltration aisée...
Grâce à des équipements dont nous tairons le prix, nos soldats de choc peuvent se camoufler, avancer avec discrétion, déployer leurs camarades avec facilité pour préparer les assauts, marquer les cibles, etc. Si c'est un régal de suivre un ennemi dans son propre campement lors de ses déplacements, et au milieu de ses propres troupes, le tout sans attirer l'attention, on s'étonne de pouvoir, parfois, marquer les ennemis avec tant de facilité. En effet, grâce à un drône que l'on peut déployer à volonté, il suffit de marquer quatre ennemis qui patrouillent et d'attendre que chacun de vos camarades les aient en visuel pour déclencher une attaque coordonnée. Plutôt grisant si ce n'est que lors d'une mission dans les bois, nous avons pu parcourir presque tout le niveau grâce à cette technique, sans être inquiété. D'après les dires des développeurs, les ennemis seront nettement plus vigilants dans les niveaux de difficulté élevés et devraient alors détecter avec aisance l'utilisation outrancière du drône pour faire du repérage. Et dans ce cas, il est vrai que déclencher l'alerte est plus fréquent, ce qui lance, alors, les fameuses phases action...
Action corsée ?
Je n'irai pas jusqu'à vous dire que se faire repérer est synonyme d'échec mais tout de même... Une fois l'alarme déclenchée, les combats font rage. Dans ces moments, le jeu bascule alors dans une ambiance proche de celle de Gears of War. Courses avec caméras embarquées, tirs d'un hélicoptère en plein vol, cache-cache avec vos assaillants en passant rapidement d'une planque à l'autre, etc. Dans ces moments là, il faut avoir les yeux bien ouverts. Sachant que vos comparses peuvent vous réanimer, il est impératif de les garder en vie en allant les soigner si besoin et en les plaçant correctement. De même, les chars et autres véhicules de grosse taille posent de réels problèmes lors de la progression en combat. Il faut alors utiliser intelligemment les gadgets et autres armes pour en venir à bout. Si au début, on ne sait pas trop quoi faire, nul doute qu'avec la pratique, ces problèmes seront vite contournés, ce qui nous ramène au souci concernant la difficulté évoquée précédemment...
Vous l'aurez compris, malgré quelques défaillances graphiques, l'ambiance est là et on en redemande. De même, l'infiltration au moyen du camouflage optique, des drônes ou des cibles à marquer s'avère grisante, surtout lorsqu'une attaque coordonnée est un succès. Néanmoins, un problème se pose rapidement : celui du dosage de la difficulté. Un coup, on domine carrément un niveau en s'infiltrant alors que lors du suivant, on en prend plein la figure en combat ; avant d'avoir finalement une vision globale de la situation et d'éliminer avec facilité ses ennemis, armes au poing. Tout le danger pour les équipes d'Ubisoft réside donc maintenant dans cet équilibre à trouver entre action, infiltration, confort de jeu (camouflage auto, équipement high tech aisé à utiliser, informations sur les ennemis trop faciles à obtenir, etc.) et difficulté globale. D'après notre agent infiltré, EsKa, qui participe au développement du jeu, nous ne devrions pas être déçus de ce côté. Alors rendez-vous le 24 mai 2012 sur Xbox 360 et PlayStation 3 pour la sortie de Ghost Recon Future Soldier et voir si la guerre moderne demande encore des tripes ou pas...