La 18e édition de la Gamers Assembly, la plus grande LAN de France, s'est conclue le week-end dernier, en établissant un nouveau record de participants et de visiteurs. Présent sur place, Gameblog vous livre ses impressions sur ce monument français de l'eSport français.
Il y a des jours comme ça... pendant que la France entière (enfin presque puisqu'on n'en faisait évidemment pas partie) fêtait comme il se doit Pâques et s'empiffrait (comme certains rédacteurs de Gameblog dont nous tairons le nom) de chocolats, certains se sont rendus à Poitiers le week-end dernier. Pour faire un petit crochet par le Futuroscope ? Absolument pas. Plutôt pour assister à la 18e édition de la Gamers Assembly, aujourd'hui véritable monument de l'eSport français du haut de ses 17 ans d'existence. Et oui, 17 ans déjà.
2009 joueurs, un chiffre record
Il est loin le temps où une poignée d'irréductibles poitevins décidaient de quitter leur petit cocon pour inviter d'autres joueurs à s'amuser en réseau. A l'époque, ils n'étaient qu'une centaine à avoir répondu à l'appel. Là, ce sont précisément 2009 joueurs précisément qui ont pris d'assaut les deux halls du Parc des Expositions de Poitiers, beaucoup plus luxueux et confortables avec ses 15.000 mètres carrés dédiés, plus spacieux évidemment que le triste gymnase de la première GA, à l'époque baptisé LAN Arena. Un chiffre record, qui s'explique aussi par la variété des tournois proposés. Ils étaient au nombre de 18, répartis sur trois jours - avec les principales finales le lundi - avec les standards eSport du moment : les incontournables League of Legends, Counter Strike Global Offensive, Hearthstone, mais aussi Rainbow Six Siege, Street Fighter V ou encore FIFA 17. On en reparle d'ailleurs en détail dans notre papier dédié aux résultats de cette GA 2017.
Bref, du lourd, porté par un casting encore plus "heavy" puisque les meilleures structures étaient présentes : Millenium et Vitality avaient répondu à l'appel, tout comme le PSG et son champion du monde, Lucas "DaXe" Cuillerier, Gamers Origin, véritable chasseur de trophées sur LoL ces dernières semaines, LDLC, Supremacy.... mais aussi les têtes d'affiche de la discipline, comme l'un des chroniqueurs du Canal Esport Club, Norman "Gen1us" Chatrier, LE présentateur du CEC Olivier Morin, animateur pour l'occasion de la web TV officielle de cette LAN (la GATV), la championne du monde sur Super Street Fighter IV, Kayane ou le triple champion du monde sur FIFA, Bruce Grannec.
Plus de places pour les "influenceurs"
Autant de stars cette année que l'on pouvait croiser et aborder tout au long de cet événement et qui étaient là pour répondre à une politique claire de la part des organisateurs : faire de la place aux influenceurs, Youtubers, twittos et autres talents de l'eSport, après avoir ouvert les portes ces dernières années de son univers aux familles, aux seniors - on y reviendra - et aux cosplayers. "Il faut encadrer les influenceurs" assure, la voix cassée - effet collatéral sans doute de l'organisation de la GA - le président de FuturoLAN, Vincent Colas.
Il faut qu'on les bichonne, qu'on leur déplie le tapis rouge. Le Roi Louis (Youtuber sur Minecraft) est revenu, il était content de son espace. Il faut qu'on s'améliore encore sur ça l'année prochaine. Faire venir des Youtubers, c'est bien, c'est ce qui fait marcher le monde !
Une politique d'ouverture qui a permis notamment au premier Youtuber français sur Minecraft, Frigiel, de gonfler les rangs des personnalités habituellement présentes comme Roi Louis, autre spécialiste du jeu de construction de Mojang Studios. Mais aussi de compter de nouvelles recrues parmi les 57 partenaires de la GA, avec l'arrivée remarquée du PMU, fournisseur officiel de statistiques pour les équipes du PSG eSport et qui n'aura cessé de mettre en avant le jeune champion du monde, "DaXe", tout au long de ce week-end pascal.
Une voiture 100 % gaming, une chaise guidée par un ordinateur
Attirer de nouveaux partenaires, c'est aussi l'enjeu tous les ans de la GA et cette édition 2017 n'a donc pas échappé à la règle. Pourquoi ? Car et il faut le surligner au gras, la Gamers est avant tout un événement réalisé par une association, FuturoLAN donc. Et que cette association compte 110 bénévoles et une vingtaine de membres à l'année pour préparer la GA, mobilisant finalement 360 paires de manches - chiffre officiel pour cette année - sur trois jours. Pas de trop pour déployer les 35 mètres de LED et porter les 3,5 tonnes d'écrans dédiés à la Grande Scène.
"Chaque année, on repart de zéro" rappelle Vincent Colas.
La ville ne nous dit pas 'c'est bon, c'est reparti pour 10 ans !'. Le financement de la GA cette année, c'est environ 600 000 euros (contre 450 000 en 2016). La mairie nous octroie une subvention de 100 000 euros, à laquelle se rajoute les infrastructures, l'aide logistique, humaine pour installer le matériel. La ville, les pouvoirs publics... C'est 20 % du financement environ. La billetterie, c'est encore 20 %. Il reste ensuite 60 % à trouver, notamment avec les partenaires
Alors autant bien mettre en avant ces derniers. Un échange de bons procédés qui fonctionne puisqu'en dehors des tournois Street Fighter V et Overwatch, notamment, soutenus par Nacon, on a croisé au détour des allées un 4x4 entièrement aménagé pour la pratique du jeu vidéo, avec un écran à l'arrière et un coffre aménagé aux couleurs de la compagnie Trust Gaming, experte en matériel pour gamers. Mais aussi une cage en verre avec une chaise conçue par HP Omen, dont les mouvements et interactions (jeux de lumière, jets de fumée), étaient dictés par un clavier laissé à disposition du client. Sans oublier l'imposant bus Razer et ses ordi new-look à l'intérieur.
"Nous, on n'a pas toutes ces idées", nous martèle Vincent Colas.
Ce sont les partenaires qui nous les amènent. Quand on leur vend un stand, on veut qu'ils amènent leurs animations et pas seulement de la vente. C'est à eux d'influer sur leur marque.
Dans le coffre @TrustgamingGTX #GA2017 pic.twitter.com/LLarae0Dg7
- LDLC (@LDLC) 16 avril 2017
Bref des partenaires bien exposés et un public réceptif, tout était réuni pour faire de cette GA une nouvelle réussite en matière d'entertainment et d'eSport. A nos yeux, ce fut le cas, avec de vrais moments forts sur la scène des arènes. On pense à la finale du Trophée des Seniors, une compétition réservée aux membres du 3e âge sur le jeu Wii Bowling et pilotée par le collectif Silver Geek, visant à aider les personnes à mobilité réduite dans la région du Poitou-Charentes (départements de la Vienne, Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres). A son public extrêmement... jeune et aux cris de ces spectateurs, scandant avec ferveur les noms des participants. A la finale de la compétition Rainbow Six Siège PC, qui aura vu Millenium l'emporter, face à des joueurs de Supremacy aussi accrocheurs que showmen, à l'image de Zephyr, qui n'aura pas hésité à brandir sa manette face au public.
Un cosplay trop discret, des consoles encore un peu en marge
En clair ? On s'est régalé, comme les 21.100 curieux présents - nouveau record d'affluence - aussi bien dans les deux halls du Parc des Expos que sur la piste de danse de la Grand'Goule, cette boite de nuit située dans les murs de Poitiers et dans laquelle, traditionnellement, chaque dimanche soir, orgas, joueurs et invités VIP fêtent la future fin de la GA. Enfin, comme l'année dernière et la présence des deux parlementaires à l'origine du rapport sur le développement de l'eSport en France, la cérémonie d'ouverture a été marquée par l'annonce de la future création d'un pole eSport au sein de Grand Poitiers.
Merci à tous les bénévoles vous êtes les meilleurs ! #GA2017 💪 pic.twitter.com/ktWkvr16Ll
- Gamers Assembly (@GamersAssembly) 17 avril 2017
Tout était parfait pour autant ? Non et c'est ce qui fait le charme tous les ans de l'endroit. Si les retours sur l'espace consoles, jugée catastrophique l'année dernière et qui disposait cette fois de sa mini-scène ont été plutôt bons, on a pu croiser quelques curieux frustrés de l'emplacement de l'espace famille, avancée dans l'entrée du Hall A et du faible nombre d'activités qui y était proposé.
Ou d'autres déçus du cosplay proposé, moins bien exposé et présent que l'année dernière par exemple, on le leur accorde. Mais sur ce domaine, le progrès est plus que notable pour cette LAN qui n'a pas l'intention de changer d'identité, à savoir offrir une mixité entre le gaming pur et simple et l'eSport.
"On ne veut pas faire quelque chose de pro comme la Dreamhack,explique Vincent Colas. De toute façon, on n'a pas le même budget ! C'est notre marque de fabrique et on rassemble les gens aussi grâce à ça."
Alors rendez-vous l'année prochaine pour la 19e édition de la GA, qui ne manquera pas, c'est certain, de faire autant parler d'elle.
LA GA en chiffres : les burgers toujours au top !
- 72.400 euros de cashprize
- 1666 PC
- 321 consoles
- 22 overclockers
- 159 switchs déployés
- 35 To de données échangées
- 2522 clients sur le wifi visiteurs, record de 950 connexions en simultané
- 3,5 tonnes d'écrans et 32 m de LED sur la Grande Scène
- N°1 Trending Topic le samedi de 10h à 18h
- +2 millions d'impressions sur Twitter
- 6 000 retweets
- 41,4 millions d'impressions sur le #GA2017
- 67 000 vues sur Facebook
- 2420 likes sur Instagram, 40 posts
- 6716 vues sur Snapchat, 56 stories
- + 300 heures de diffusion sur Twitch
- + 500 000 heures vues sur Twitch
- 16 000 spectateurs en simultané pendant la finale Hearthstone
- 5669 sandwiches
- 1061 pizzas
- 2200 burgers
- 794 frites
- 612 crêpes
- 10098 canettes
- 2259 bouteilles d'eau
- 1494 cafés
- et... 1 rédacteur Gameblog sur place !