Le temps d’un court séjour à Londres, Football Manager 2024 s’est offert à nous, fort des nouveautés apportées cette année par le studio Sports Interactive à son bébé de toujours. Un opus qui est censé clore un chapitre vertueux pour la licence, avant FM 25 et une nouvelle ère à venir pour ce qui est jusqu’ici, la meilleure licence de gestion de football. Voici nos premières impressions après quelques heures de jeu.
"C'est le meilleur jeu que l’on ait fait. C'est la meilleure version de Football Manager". Vous n'êtes pas obligé de croire cette phrase sur parole, mais si on vous dit qu'elle sort tout droit de la bouche de Miles Jacobson, le créateur de Football Manager… tout de suite, on est quand même tenté de le croire. Et les quelques heures passées, à Londres, dans les locaux de Sports Interactive, à tester le cru 2024 de la licence, nous permettent de penser que notre interlocuteur et hôte de luxe de notre séjour londonien ne nous a pas vendu du rêve ni fait un simple effet d'annonce ou de com’ avec ces propos.
FM 24 se présente comme l'épisode le plus abouti de la saga et comme le dernier d’une ère vouée à disparaître. En effet, le jeu, longtemps raillé pour son moteur de matchs 3D, daté, techniquement limité et loin des standards proposés par des titres comme eFootball ou encore EA Sports FC 24, accueillera un nouveau moteur, Unity. Pour autant, et si Miles nous a confié que jouer à Football Manager 2025 serait différent des dernières expériences de jeu de la licence, "avec une interface utilisateur vraiment différente", le prochain titre n'aurait pas vocation à aller se frotter aux mastodontes du football virtuel. Toujours pas, malgré le fantasme de quelques-uns. "Nous n'allons pas essayer de copier EA Sports FC 24, nous a martelé Miles. Leurs équipes font un travail fantastique, mais c'est un jeu d'arcade, pas une simulation…et nous, nous essayons de faire le jeu le plus réaliste possible".
Toujours aussi précis, toujours aussi réactif
Un réalisme basé sur une base de données toujours aussi précise, pointue, et qui, évidemment, a d'ores et déjà ciblé les pépites de demain, comme le milieu de terrain du Paris Saint-Germain et capitaine de l'équipe de France Espoirs, Warren Zaïre-Emery (17 ans). Et qui intègre désormais le concept de détection tardive du potentiel, afin de promouvoir certains talents qui auraient besoin de plus de temps (et de chance) pour s’affirmer au plus haut niveau, comme l’Anglais Jamie Vardy, mais à son époque Didier Drogba et même Franck Ribéry.
Cette recherche de réalisme concerne aussi les nouveautés tactiques instaurées par les plus grands entraîneurs du football mondial. Notamment Pep Guardiola, pour qui Miles Jacobson voue "une véritable admiration", et qui l'a poussé à incorporer un nouveau rôle, celui d’ailier inversé, une fonctionnalité hybride permettant à un défenseur latéral d'évoluer par séquences dans le cœur du jeu et, de surcroît, de créer un surnombre en cas d'attaques.
Le reste ? Avant de passer la main à une nouvelle aventure, sur laquelle les équipes de Sports Interactive travaillent depuis des mois - le développement de FM 24 et FM 25 s'est fait conjointement avec une partie des équipes dédiée à l'un et à l'autre - l’idée générale a été de répondre aux plus de feedbacks de joueurs possibles. C'est dans ce cadre que l'expérience de jeu a subi une refonte. Désormais, il y aura trois façons de jouer à FM 24 : la manière classique, à savoir, avec les transferts réellement effectués dans la vraie vie, effectifs au moment de votre prise de poste et avec un budget défini pour l'améliorer. L’expérience dite réaliste, avec des transferts actés à leur vraie date et une actualisation permanente de la base de données. Et pour finir l'aventure de votre choix : aucun des transferts effectués par votre club ne se sera produit, vous aurez l'effectif tel qu'il était avant le mercato estival - par exemple, Messi et Neymar n'ont pas quitté le PSG - et un budget plus que solide pour vous amuser. Bref, vous allez pouvoir modeler le visage de votre équipe comme bon vous semble et sans avoir à rattraper des transferts que vous auriez jugé encombrants.
Une façon plus personnalisée de jouer
A défaut de faire appel à l’IA pour déterminer des conversations moins répétitives lors des interactions avec les joueurs et la presse - Miles estimant que ChatGPT n'est pas encore assez fiable -, on nous a promis de nouvelles phrases, de nouveaux dialogues et de nouvelles façons de nous exprimer. Les quatre heures passées sur le jeu ne nous ont pas permis d'éprouver ces ajouts. En revanche, on a pu constater que l'on pouvait désormais passer des "deals" avec des membres de l'effectif, notamment pour calmer leur impatience ou leur agacement en cas de temps de jeu jugé trop faible, comme les mettre à l'épreuve - marquer tant en buts sur une période donnée, obtenir telle note minimale à l'entraînement ou en match -, en promesse d’une meilleure situation. Gare à vous si vous ne tenez pas parole et à votre joueur, s’il ne parvient pas à relever le défi.
On a également pu constater l'apparition de petites infobulles dans les menus, bien utiles pour, en un clic, accéder aux interactions liées à un joueur, comme lui soumettre un nouveau programme d'entraînement, avoir une discussion avec lui, changer son statut ou son contrat. Les coups de pied arrêtés font désormais preuve d'un système quasi automatisé, qui se fera sous la forme d'un recrutement spécifique et d'un programme, aussi bien pour la partie offensive et défensive, généré selon des critères définis par des réponses à un mini questionnaire. Que les puristes de Football Manager se rassurent, dans le détail, il sera possible d’ajuster bon nombre de tâches sur ces coups de pied arrêtés, l’idée d’ailleurs étant de rendre la chose moins digeste, mais surtout plus variée. Enfin, quelques mots sur le mode Match. Un cycle jour-nuit est désormais intégré dans le jeu, avec une luminosité adaptée selon la période. De nouvelles animations ont été intégrées, aussi, pour rendre les mouvements des joueurs plus fluides et surtout plus authentiques. Sinon, la base développée ces dernières années reste la même.
On l'attend... impatiemment
Il nous tarde désormais de mettre la main sur la version test, pour approfondir ces nouveautés et voir comment s’insère l’arrivée des intermédiaires, ces fameux tiers si discrets, mais ô combien importants dans les dossiers de transferts. Rendez-vous dans quelques semaines pour le verdict final… et les adieux - réussis ? - à cette ère de Football Manager.