Alors que le premier F.E.A.R (2007) avait su convaincre les plus sceptiques, le second volet, F.E.A.R. 2 : Project Origin, nettement moins séduisant, n'avait clairement pas remporté tous les suffrages. Aujourd'hui, Monolith Productions tente de ramener la license sur le devant de la scène, malgré la concurrence agressive dans le domaine des FPS, aux côtés des grosses licences à venir de Warner Bros., tels que Mortal Kombat, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord et Batman : Arkham City. C'est donc dans les locaux français de la société que nous avons pu, enfin, nous essayer au troisième épisode de ce jeu de tir en vue subjective, spécialisé dans le paranormal...
Alma est enceinte et elle n'est pas contente. De retour, la mère de Point Man et de Paxton Fettel, les enfants terribles de la série F.E.A.R, revient après neuf mois d'absence. Ses petits vont donc se rendre à Fairport City (F.E.A.R, premier du nom), pour une joyeuse réunion de famille, à la veille de son accouchement. Ce lieu est en proie à l'Almaverse, le monde démoniaque d'Alma, dominé par les démons. Point Man et Paxton, le frère décédé mais ressuscité sous forme éthérée, vont ainsi devoir combiner leurs forces pour se frayer un chemin jusqu'à leur génitrice. Un parcours du combattant qui pourra être joué en solitaire ou à deux joueurs en coopération...
Une équipe de winners ?
La grande force de ce F.3.A.R sera donc de proposer une campagne coopérative en ligne. L'occasion de goûter à deux manières de jouer, totalement différentes l'une de l'autre. Point Man sera un tireur traditionnel, affublé de plusieurs pouvoirs particuliers, tels que celui d'effectuer des glissades, ou encore de ralentir, momentanément, le temps. Paxton, quant à lui, utilisera ses capacités psychiques de fantôme pour immobiliser les adversaires, ou mieux encore, en prendre possession. Ceci afin de bénéficier de leurs armes et réaliser, comme son frangin, un carton. Si on ne connait pas encore tous les pouvoirs de chacun des deux héros, il parait clair que F.E.A.R 3 offre aux joueurs deux manières de s'amuser mais aussi, et surtout, deux façons de découvrir la campagne principale du jeu. Un coup du côté de Point Man, le SWAT surentrainé, et un coup de celui de Paxton, le spectre. Notez, d'ailleurs, que si vous jouez en solo, il sera possible de refaire les niveaux avec Fettel, une fois que vous les aurez terminés avec Point Man au préalable. Complémentaires, tant de par leurs pouvoirs, que dans leurs manières d'apprécier les situations, ces deux lurons devront impérativement être essayés pour réellement profiter de toute la richesse que pourra proposer F.3.A.R, est-ce clair ?
Fantomas Party
Mais si Warner nous a convié en son sein, c'est finalement plus afin de nous permettre de jouer aux modes multijoueurs. Une part importante, pour ne pas dire indispensable, du plaisir que l'on peut tirer d'un FPS aujourd'hui. Et même si nous pensons que le solo sera, sûrement, la partie la plus pertinente du jeu final, avouons que les développeurs de Monolith n'ont pas hésité à se décarcasser pour tenter de proposer une alternative intéressante à la campagne principale.
Ainsi, quatre modes de jeu seront disponibles et tous se joueront à quatre joueurs. Commençons par le "Fu*ing Run!", comme ils disent. Alma poursuit une équipe de joueurs fuyant le "Wall of Death" (mur de la mort). Ce brouillard tuera n'importe quel participant, ce qui aura pour effet de mettre fin à la partie. Durant cette fuite en avant, les joueurs doivent, en plus, abattre les ennemis présents pour atteindre des zones de sureté dans le temps imparti. Impitoyable et requérant une véritable organisation, ce mode se destine à ceux qui aiment jouer en équipe contre l'I.A, tout comme le suivant. Il s'agit du mode "Contractions", dont le titre fait référence aux spasmes de grossesse d'Alma. Quatre joueurs doivent survivre dans une barraque assaillie par des monstres. Vingt vagues d'adversaires, entre démons et gardes suréquipés, déferleront sur vous, alors que vous pourrez récupérer armes et débris pour rebâtir la bâtisse, afin de mieux encaisser l'assaut suivant.
Le troisième mode de jeu est nommé le "Soul Survivor". Assaillis par des hordes d'ennemis, les quatre joueurs tentent de survivre le plus longtemps possible. Mais Alma rôde et décide de corrompre un joueur au hasard qui acquiert, alors, les pouvoirs de Paxton Fettel. Il change de camp et doit annihiler ses anciens comparses en les transformant, eux aussi, en fantôme. Le joueur qui restera le dernier sur pied et qui parviendra à nettoyer la zone des ennemis et des autres joueurs, sera alors déclaré vainqueur. Plutôt amusant, ce style de jeu à plusieurs met l'accent sur le stress. En effet, outre les adversaires classiques dirigés par la console, les joueurs doivent trouver le participant corrompu pour le mettre à nu et l'empêcher d'agir. Terminons ce petit tour d'horizon des modes multijoueurs par le "Soul King". Ici, chaque joueur joue le rôle d'un spectre ayant la capacité de posséder des êtres humains. Chacun doit alors prendre le contrôle d'un corps, survivre aux vagues d'adversaires et tuer les autres joueurs pour récolter leurs âmes. Le gagnant est celui qui a le plus grand nombre d'âmes à la fin du temps imparti. Sympa mais pas super lisible, ce mode nous apparait, de prime abord, comme étant le plus intéressant, tout en étant, apparemment, le plus difficile à comprendre et à décrypter en jeu, tant la zone est souvent surchargée d'ennemis qui courent dans tous les sens... Vivement la sortie que l'on puisse approfondir la chose !
Ca parait clair, le mode solo de F.3.A.R semble des plus convaincants, avec une ambiance vraiment flippante, de bonnes idées, une jouabilité variée et une coopération pertinente entre les deux frères, à deux joueurs sur l'Internet moderne. Néanmoins, si les modes multijoueurs du FPS horrifique de Warner font preuve d'une certaine originalité sur le papier, ce n'est pas forcément le cas dans la pratique. En effet, nous reconnaissons que tout cela ne nous a pas forcément transcendé, sans doute parce que en jeu, le résultat nous parait manquer de réelles innovations. Nous attendrons, bien sûr, de pouvoir tester tout cela dans des conditions réelles pour juger totalement des modes multi de F.3.A.R, mais pour le moment, nous avons pas été réellement emballé...