C'était à n'en point douter LA plus grosse surprise du Nintendo Direct de cet E3 2021 : alors que le très disparu Metroid Prime 4 continue de se murer dans un silence propre à la série, le constructeur a levé le voile sur Metroid Dread, un épisode (presque) tout en 2D, dont les prémices remontent à plus de 15 ans. Veinards que nous sommes, nous avons pu accompagner Samus dans sa nouvelle aventure, et tenté de déjouer l'étreinte mortelle de ses nouveaux ennemis.
Pour ceux qui en douteraient encore, Metroid Dread s'entend comme une suite directe de l'épisode Fusion, d'où le bref "Metroid 5" aperçu en début de vidéo, comme un écho à l'introduction de Super Metroid en son temps. Mais le producteur Yoshio Sakamoto, présent durant ce premier aperçu, va même beaucoup plus loin, en précisant que ce nouveau Metroid viendra tout simplement conclure l'arc scénaristique des volets 2D, non sans laisser une bulle d'oxygène aux Prime. Malin.
Charge it, point it, zoom it, press it
C'est après avoir détruit la station BSL que l'on retrouve notre héroïne, piégée au coeur de la mystérieuse planète ZDR, tentant de remonter à la surface pour retrouver son cher vaisseau, au moins aussi iconique. À l'instar du trailer dévoilé mardi soir, c'est au sein d'une zone faisant la part belle aux décors technologiques et chromés que nous évoluons, un cadre plutôt rare pour la série. Pas de panique : en sa qualité d'héritier, Metroid Dread proposera une planète découpée en zones, comme autant de biomes différents, et il faudra donc s'attendre à trouver des environnements plus organiques.
Si la direction artistique s'inspire des artefacts présents depuis près de 35 ans dans la saga (les Chozo sont encore passés par là, décidément), difficile d'y voir autre chose qu'une simple évolution de Samus Returns, développé sur 3DS. Le jeu reste fluide et rythmé grâce à un affichage en 60 fps constant, mais en termes de prouesses techniques, il faudra probablement attendre le prochain épisode.
La mécanique des fluides
Metroid Dread n'est pourtant pas avare en nouveautés, loin s'en faut : le nouveau titre de Mercury Steam reprend à son compte l'attaque au corps-à-corps du remake sorti en 2017, un insert qui va vite révéler tout son potentiel lorsque Samus devra affronter une toute nouvelle menace. Pratique en frontal comme en contre-attaque, la mécanique permet une fois encore de gérer les affrontements de différentes manières, et offre une flèche supplémentaire à la chasseuse de prime qui profite également de l'arrivée d'un arachno-aimant lui permettant de s'agripper aux murs et aux plafonds lorsque leur texture le permet.
Si l'arsenal continuera d'évoluer tout au long de l'aventure, cette présentation mettait l'accent sur la gestion des fluides : certaines salles partiellement inondées nécessitent de faire exploser ici et là quelques pans de mur afin de déverser une partie de leur contenu ailleurs, ce qui permet d'accéder à de nouvelles zones, les sauts subaquatiques étant forcément moins amples. Preuve que la mécanique aura son importance : les niveaux apparaissent clairement sur le radar, que l'on pourra toujours mettre à jour aux bornes dédiées, et ainsi révéler d'un claquement de doigts les environs.
E.M.M.I. n'aime pas
Mais c'est sans doute face aux robots E.M.M.I. - un sigle bien trompeur au vu de leur comportement - que ledit radar se veut salvateur. Ces bestioles qui feront immanquablement penser aux Shadow Beast de Twilight Princess montent la garde au sein de zones délimitées, que Samus pénètre par l'intermédiaire d'un curieux portail découpé en cubes.
Une fois dans l'antre de la bête, il faudra (pour l'heure) esquiver les attaques de ce robot encore plus agile que ceux de Boston Dynamics, qui épouse les contours du sol et des murs pour ne pas perdre la moindre seconde. Et pour ceux qui ne seraient pas effrayés par son aspect lisse, sachez que la bestiole vous tuera en un seul et unique coup. Une chope, un game over, et l'on comprend aussitôt le pourquoi de ces zones délimitées, qui permettent de rapidement retenter sa chance, Nintendo espérant faire de Metroid Dread un épisode destiné à un (très) large public. Quand Sakamoto le répète une dizaine de fois, ça finit par rentrer, vous savez.
Certes, les développeurs nous laissent toujours l'occasion de contrer l'attaque, mais la fenêtre est si fine et les patterns si aléatoires qu'il ne faudra pas trop y compter. Heureusement, les joueurs pourront tenter de jouer la discrétion : face à un E.M.M.I. aux aguets, chaque bruit compte, et se matérialise visuellement par un cercle jaune qui ne devra pas rencontrer la zone d'écoute du robot tueur, sous peine de voir la halo virer au rouge, signe que Samus est repérée, et donc en sursis.
La Femme Méga
Malgré la volonté de faire de Metroid Dread un épisode "tendu", les nombreuses esquives via une glissade à la Mega Man, les sauts standards et l'usage de l'arachno-aimant offrent a priori suffisamment de portes de sortie pour ne pas s'inquiéter plus que de raison. La tension sera peut-être à chercher du côté de l'habillage sonore, qui tient bien plus ici de l'ambiance que de la bande-son, mais il faudra pour cela prendre le jeu en main et visser son casque sur les oreilles pour le découvrir...
ON L'ATTEND... SEREINEMENT
Malgré un habillage qui ne fait pas franchement honneur à la Switch, Metroid Dread s'est montré suffisamment novateur et ouvert pour immédiatement nous faire replonger dans l'ambiance si singulière de la saga. Entre la férocité des E.M.M.I. et la batterie de nouvelles armes à notre disposition, ce volet conclusif devrait enfin permettre de chaleureusement retrouver la plus célèbre héroïne de Nintendo, et conclure 35 années d'exploration en deux dimensions... Avant de partir pour de nouvelles aventures ? Réponse le 8 octobre prochain, sur Switch.