Avec Final Fantasy, Dragon Quest fait partie de ces licences qui se sont érigées au rang d’incontournables pour tout amateur JRPG. Square Enix est bien décidé à démocratiser son autre licence phare en-dehors de son territoire de prédilection. Dragon Quest 3 HD-2D marquera le début d’une trilogie visant à remettre au goût du jour les épisodes fondateurs de la saga culte. Nous avons pu l’essayer pendant presque 30 minutes à la Gamescom 2024 et on en redemande.
Dragon Quest est un véritable monument du JRPG au Japon. Quelque 88 millions de jeux vendus, 11 épisodes principaux et une flopée de spin-off plus tard, Square Enix veut la populariser davantage en Occident et lui offrir un second souffle. L’excellent DQ11 a déjà bien facilité le chantier, mais c’est avec Dragon Quest 3 Remake que l’éditeur veut réintroduire cette vénérable saga aux nouvelles générations de joueurs et les nostalgiques. Une volonté de plaire au plus grand nombre qui a directement impacté la direction artistique du jeu et Massaki Hayasaka ne s’en cache pas. Lors d’un échange à la Gamescom 2024, le producteur a avoué que le choix du HD-2D avait été grandement influencé par l’accueil que les autres productions de Square Enix avaient reçu en Occident, Octopath Traveler et Live a Live en tête. Il faut dire que la Team Asano sait y faire pour dépoussiérer les épisodes les plus anciens sans trahir leur héritage, et le résultat sur Dragon Quest 3 Remake est bien parti pour être leur plus réussi à ce jour.
Une refonte à tomber
Pas la peine d’y aller par quatre chemins, le jeu est tout simplement magnifique, et oui même sur une Nintendo Switch OLED. Les sprites des personnages sont à tomber, les environnements plus vivants que jamais, les nouvelles animations soignées… Cette refonte est une pure réussite et moi qui ne suis habituellement pas fan du style (oui, jetez-moi au bûcher), je me suis surprise à m’arrêter pour observer les paysages pittoresques, les décors qui prennent vie, les effets d’eau des cascades et les jeux de lumière qui ponctuent le cycle jour/nuit et ajoutent un sacré cachet à Dragon Quest 3 Remake. Les musiques contribuent énormément à l’atmosphère si spéciale de la licence et Square Enix a tenu à respecter autant que possible le travail du regretté Koichi Sugiyama en reprenant l’intégralité de son œuvre, mais en les réorchestrant avec l'orchestre symphonique de Tokyo. Le brouhaha du salon ne nous permettra pas d’être catégorique à ce stade, mais les morceaux entendus étaient particulièrement réussis, tout comme le sound design du jeu qui fleure bon la nostalgie. Impossible de ne pas être charmé par cette refonte qui retranscrit à merveille l’ambiance d’autrefois, tout en la présentant sous un nouveau jour.
Cette modernité se manifeste évidemment à travers le gameplay. L’essence même du jeu original reste inchangée, avec un système de combat au tour par tour à l’ancienne comme on les aime. Dans cette volonté de plaire aux nouveaux joueurs, les équipes ont en revanche pris soin d’ajouter toute une panoplie d’options de confort incontournables aujourd’hui pour rendre l’expérience plus agréable et dans l’air du temps. Vitesse des combats personnalisable, l’immanquable auto-battle, l’ajout d’une mini-map, une interface plus épurée, un système d’auto-sauvegarde franchement bienvenu, un indicateur d’objectif si vous êtes perdu, modes faciles ou au contraire draconiques… tout y est. Dragon Quest 3 Remake a pensé à tout et livrera une expérience à la carte s'adaptant aux goûts de chacun. En revanche, passer les affrontements à la vitesse maximale est un impératif tant ils sont lents et mous de base.
Attrapez-les tous !
Sous la direction de Yuji Horii ce remake ne se contentera pas d’être simplement une jolie gueule fidèle à son matériau d’origine. Le jeu misera aussi sur la nouveauté, avec des pans narratifs inédits, notamment axés autour d’Ortega que les fans de l'œuvre connaissent bien, de nouveaux secrets à découvrir ou encore la possibilité de personnaliser entièrement son équipe, que ce soit leur apparence, leur voix, leur personnalité ou autre. S’il faut attendre le test complet pour approcher les exemples cités, c’est bien pour le morceau le plus croustillant que nous avions été conviés à reposer nos mains sur Dragon Quest 3 Remake. Petite piqûre de rappel ou leçon d’histoire, c’est selon, le jeu original comprenait une arène de monstres où les joueurs pouvaient placer des paris sur l’issue de l'affrontement. Sauf qu’en 35 ans les choses ont changé, notamment en matière de régulation, et les équipes se sont vite retrouvées face à une impasse. Ce problème, couplé à une carte du monde plus spacieuse qui nécessitait des éléments encourageant les joueurs à explorer davantage, les a incité à ajouter la vocation dresseur de monstres, qui parlera assurément aux fans de la série.
On sera ainsi invité à trouver des créatures et les dresser via de petites quêtes annexes pour les utiliser en combat, où elles donneront des compétences offensives, défensives comme du soin. Côté gameplay pur, on reste clairement en terrain connu et ça ne bousculera pas la formule, mais l’arrivée de la vocation dresseur de monstres s’accompagne également d’une arène repensée. Plus besoin de lâcher quelques pièces sur son favori, il faudra maintenant participer soi-même aux joutes, réparties en différents rangs. Dans les faits, chaque tournoi demandera de remporter une succession de combats à la chaîne, mais ne vous attendez clairement pas à un Pokemon-like. Vous ne pouvez qu’assigner des stratégies aux trois créatures sur lesquelles vous avez misé, en leur demandant de prioriser le soin, de faire fi des PM pour tout donner, d’attaquer avec plus de prudence etc. Tout le reste est automatique et on se sent finalement toujours aussi spectateur qu’à l’époque. Les quelques minutes passées dessus n’étaient pas les plus passionnantes, mais ce sera sans doute plus intéressant à plus haut niveau où cela demandera d’aller dénicher les monstres les plus puissants et les plus adéquats et de bien doser ses tactiques.
On l'attend... impatiemment
Il suffit de quelques minutes pour tomber sous le charme de Dragon Quest 3 Remake. Plus que sa jolie bouille, ses sprites à tomber et sa refonte graphique des plus charmantes, c’est une véritable lettre d’amour au jeu d’origine. Ce remake parvient facilement à allier modernité et nostalgie, et Square Enix pourrait bien réussir à satisfaire les joueuses et joueurs de tout horizon avec ses options de confort modulables à l’envie et des ajouts qui ne demandent qu’à être éprouvés pendant de plus longues sessions de jeu. Rendez-vous le 14 novembre sur PC, PS5, Xbox Series et Nintendo Switch pour voir si ces impressions plus qu’enjouées vont se confirmer.