Fougueux. Irrévérencieux. Désormais placé entre les mains de Ninja Theory, Dante s'offre un reboot agressif avec DMC. Les fans tremblaient. Le doute planait. Les craintes pleuvaient. Un nuage qui, après deux démos, semble désormais balayé avec délectation. Oui, la testostérone est le nouveau sexy...
Le credo de Ninja Theory se résume en deux mots : "cool" et "attitude". Faire prendre à Devil May Cry un savoureux bain de jouvence l'inscrivant dans l'air du temps... sans renier ses origines. Grand écart aux allures de croc-en-jambes ? C'est ce que semblaient croire les fans les plus intégristes à la vue des premières images, et pourtant. Oui, Dante est désormais brun. Certes. Mais après avoir passé de longues minutes sur deux démos du jeu, je dois confesser un plaisir coupable. Oui, ce Dante nouvelle génération impose son style dans le sang et la rage. Une jolie gifle à ceux qui l'avaient enterré prématurément...
England is the new sexy
Un lit. Souvenirs de deux filles étendues. Nues. Dante. La nuit fut agitée. La matinée sera infernale. D'un claquement de doigt le monde bascule. Un troll au crâne démoniaque vogue en direction de la caravane du fils de Sparda. Le voici qui hurle et l'emporte dans les Limbes. Bullet-time. En apesanteur, Dante s'habille. Les parts de pizza servant de cache-sexe arrachent un sourire aux fans de la première heure. Rebellion, son épée de légende pousse dans son dos. Ebony et Ivory agrippent la paume de ses mains. Le Mal l'attend à l'extérieur. Mise en scène. Voix gutturale. Ciel rougeoyant. Si le style général se veut plus occidental (le patch anglais sur la veste), si Dante partage des faux airs de Hayden Christensen, dès qu'il s'agit de se jeter dans la bataille, le gameplay made in Capcom est diaboliquement respecté. Le décor est posé, les pièces sont en mouvement. Place à l'action. Explosive.
Une question d'attitude
Les puristes le savent, au-delà du style, un Devil May Cry se juge à l'aune de la fureur de ses combats. Dans ce domaine, tout va très vite. Jeune, Dante l'est, mais la violence n'attendant pas le nombre des années, sa puissance se montre résolument bestiale. Ninja Theory a absorbé avec délectation le gameplay des précédents épisodes et restitue ici une partition sans fausse note. Les enchaînements se forgent à vitesse grand V, Rebellion peut se transformer en une sorte de grappin servant à attirer les ennemis à soi, ou bien à arracher du décor des pans de murs servant de plate-forme. Tandis que de nouvelles armes font leur apparition comme une faux et une sorte de marteau de guerre. D, C, B, A, S... SSS ! Le compteur de style s'envole à mesure que les corps s'écrasent. Les carcasses dansent, se disloquent avec appétit. Les combos aériennes se révélant diaboliquement jubilatoires. Le diable n'a pas pris une ride...
Ville vivante
Mais le plus intéressant me paraît être la vie habitant cette ville mutilée. Dans les limbes, la vision de Dante est altérée. Il semble apercevoir les humains se mouvant dans le monde "réel". Les murs suintent de sang à l'image de Silent Hill 3. Des filaments de plasma agrippent certains éléments du décor à votre approche... avant de les dévorer ! Les publicités et autres devantures changent en temps réel. La ville vous parle. Elle vous prend à partie... "Kill"... "Bastard"... "Die"... elle souhaite vous avaler, vous briser. Des séquences cauchemardesques où le décor évolue devant vous. De pans de murs reculent... d'autres semblent comme propulser vers vous. Et puis soudain... Dante rebascule dans le monde réel. Comme si de rien n'était. La mort s'est envolée. DMC lui vient de laisser un beau souvenir. Suffisant pour que ce nouveau chapitre mérite d'être attendu avec impatience... même si pour le moment, officiellement, la seule date reste : 2012.
Rendez-vous très bientôt pour notre interview des créateurs...