DmC, un titre qui aura fait peur à de nombreux fans de la license Devil May Cry. En effet, reboot du premier volet développé par Ninja Theory (Enslaved, Heavenly Sword), sous la houlette de Capcom, cet épisode reprend l'univers avec un Dante plus jeune, dont le look a inquiété pléthore de joueurs. Pourtant avec le temps, il aura trouvé ses marques et maintenant que nous avons pu tâter un bon moment une version quasi-finale du titre, nous pouvons vous le dire, le jeune homme est diablement efficace et ce DmC a tout d'un grand, pour ne pas dire plus...
Dès l'intro et les premières séquences de jeu, la direction artistique de DmC se démarque, choque même, avec ses couleurs parfois un peu criardes. Mais après plusieurs niveaux explorés, soyez certains que les développeurs se sont lâchés et ont mis le paquet pour épater la galerie, tout en assurant une certaine variété. Rarement nous avons pu admirer un titre à la mise scène et au rendu graphique si percutants. Que ce soit clair, DmC claque sous tous les aspects et ceci bien plus que ses prédécesseurs, et même qu'une certaine Bayonetta, c'est dire !
Envoûtement démoniaque
C'est une véritable orgie enchanteresse de couleurs et d'architectures baroques qui se bousculent à l'écran en permanence pour le plus grand plaisir de nos yeux ébahis dans ce DmC nouvelle génération. Et même si les premiers niveaux semblent se répéter par le biais des teintes de couleurs, la direction artistique est une merveille d'ingéniosité et de générosité avec des jeux de lumières splendides, des choix de coloris à la folie digne d'un Dali pour un rendu absolument spectaculaire qui vous clouera sur votre siège. Et je pèse mes mots, c'est un régal pour la rétine ! S'ajoute à cela une mise en scène, que ce soit en jeu ou dans les cinématiques, qui reléguerait les plus grand films de John Woo au rang de navets. Dante n'a pas la classe, il est LA classe incarnée, la vulgarité en plus. Mais si ses phrases peuvent choquer, elles sortent toujours au bon moment pour maltraiter un démon et asseoir sa domination sur lui. Oui, le gamin est impertinent, provocateur de l'extrême, et ne mâche pas ses (gros) mots mais grand Dieu, cela lui va si bien qu'on s'en damnerait de plaisir. Pour être honnête, il y a bien longtemps qu'un jeu purement action ne m'avait pas fait vibrer autant, uniquement par sa mise en scène... étourdissante. Grisant !
Un mal pour un bien
Je ne rentrerais pas dans les détails en ce qui concerne le scénario mais sachez que la narration est déjà largement au-dessus de ce qui nous a été donné de voir dans les précédents jeux et ce n'est pas plus mal. Notez, par ailleurs, que ce volet s'intéressera en profondeur à l'enfance de Dante, ainsi qu'à celle de son frère Vergil, et que nous apprendrons énormément de choses sur leur père, le démon rebel Sparda ainsi que sur sa compagne, la catin comme la surnomme les démons inférieurs. Dans cette lutte divine entre le fils du chevalier démon et les forces infernales de Mundus, le roi démon, le monde est scindé en deux parties. Celle des humains et celle des Limbes, sorte d'univers parallèle qui influence le premier et cache les manigances des esprits démoniaques qui veulent asservir les hommes. Dante devra d'ailleurs régulièrement passer de l'un à l'autre grâce à Kat, une médium capuchonnée au regard de velour qui maitrise le passage. Cette dernière sera un atout de charme mais aussi une excellente conseillère au passé trouble qui finira par interpeller Dante le séducteur, le conquérant des filles faciles et des esprits torturés. Tout un programme paradisiaque sur les huit premières missions du jeu qui annonce déjà un scénario séduisant malgré plusieurs clichés, trop rares pour condamner l'ensemble.
The Good, The Bad
Si le scénario de DmC semble envoyer du lourd, apprenez que le passage entre les Limbes et le Monde est aussi prétexte à du gameplay. Ainsi, notre héros verra les décors du Monde se déformer dans les Limbes pour des séquences de plate-formes dantesques, qui jouent à la fois sur les perspectives et les distances. Là encore, les game designers n'ont pas manqué d'ingéniosité pour ces passages platforming parfaitement rythmés et proportionnels à la quantité de combat à livrer, l'autre principale activité de notre jeune rebelle.Et là aussi, c'est festival ! On retrouve bien sûr le dynamisme des joutes que l'on connait avec les pistolets, ainsi que l'épée légendaire Rebellion, mais son arsenal ne cesse de croître pour étoffer le gameplay en permanence. Hache surpuissante enflammée, poings de lave, faux tranchante glacée et j'en passe sont autant d'atouts offrant des perspectives de combos déjà très prometteuses. S'il est encore difficile de juger de la profondeur de l'ensemble, nos premiers enchaînements étaient absolument divins face à plus d'une dizaine d'adversaires. On tranche, découpe, mitraille, projette, ramène sur soi grâce aux chaines de glace et de feu, le tout en retombant fréquemment sur la dizaine de démons différents qui nous ont été présentés. C'est du grand Dante et parfois aussi du grand n'importe quoi mais quelle générosité dans le gameplay. En effet, Bayonetta a trouvé là un sérieux concurrent même si DmC 4 était déjà exceptionnel en son temps de ce point de vue.
Boss infernaux
God of War III, ca vous parle ? Le premier combat contre Poséidon durant l'ascension de Kratos sur le Mont Olympe vous a laissé un souvenir impérissable ? Eh bien attendez-vous à en prendre plein la figure avec les Boss de l'aventure de Dante, tout aussi épiques et gigantesques. La Succube, le premier vrai ennemi de taille, vous propulse dans une joute qui joue à la fois sur le skill mais aussi sur la façon dont vous gérez l'espace et les différentes combinaisons d'armes, dont plusieurs sont évidemment plus efficaces dans certaines situations et en fonction des adversaires. On terminera ce premier tour d'horizon absolument divin en précisant que la grande force de DmC réside dans son rythme, tout autant durant les combats que dans sa narration ou ses nombreuses séquences de plate-formes, parfaitement maitrisé qui combine les talents de Dante pour des chorégraphies jubilatoires oscillant entre action, platforming et rixes percutantes. "Dante m'a déjà tueR" une fois et ce reboot risque de remettre le couteau dans la plaie pour une épopée qui s'annonce pour le moment inoubliable.
DmC : Devil May Cry nous a fait peur lors de son annonce, voire terrorisé lors des premières vidéos proposées mais nos inquiétudes étaient infondées. Ninja Theory semble avoir parfaitement compris l'univers de la saga et l'a assimilé à merveille tout en le transcendant avec sa touche personnelle. Le résultat est vraiment prometteur au point de déjà le placer à la hauteur de références telles que Bayonetta, pour le côté Hardcore, ou God of War, pour ses aspects épiques et accessibles. Voilà, vous savez presque tout si ce n'est que je suis désormais prêt à me damner pour que les semaines futures se déroulent en un éclair jusqu'au 15 janvier 2013, date de sortie sur PlayStation 3 et Xbox 360 de DmC : Devil May Cry, un titre à retenir pour tous les fans d'action et de beat them all survoltés. Amen !