Beaucoup imaginaient que Nintendo et ses Pokémon seraient les premiers à s'engouffrer dans la queue de comète du succès jouets / jeu vidéo des Skylanders d'Activsion. En attendant que la Wii U dévoile ses premières figurines NFC et avec un BigN qui n'a pas pour habitude de se mettre dans la roue du leader mais plutôt de prendre un chemin de traverse, c'est l'empire Mickey qui dégaine finalement ses jouets magiques qui apparaissent en un instant à l'écran avec Disney Infinity.
Depuis deux ans et huit mois, Avalanche Software, studio BVG basé à Salt Lake City et auquel on doit Toy Story 3, travaille sur Disney Infinity, ce titre prédateur venu chasser sur les terres de Skylanders. Portail magique, figurines NFC, multi-support mais aussi des power disks spécifiques, tous les éléments du succès Activision sont ici repris mais avec deux arguments de poids en plus : un mode création, "Toy box", qui n'a rien à envier à LittleBigPlanet (on peut ainsi considérer Toy Story 3 comme un premier terrain d'expérimentations, relisez donc le test de l'ami Trazom) et surtout, peut-être, la puissance de la licence Disney.
L'Étoile de la Mort du divertissement
Dans Le Retour du Jedi, le vénérable amiral Ackbar déclamait alors qu'il découvrait la nouvelle Étoile de la Mort comme "tout à fait opérationnelle" : "Nous ne pouvons faire face à une puissance de feu de cette importance". C'est bien ce qu'on doit se dire du côté de chez Acti car sans remettre en cause l'apparence, l'univers de Spyro et de ses copains les petits monstres, comment lutter sur un concept identique face à des licences aussi populaires que celles de Disney, Pixar inclus (et si on commence à fantasmer, potentiellement, celles Marvel et Star Wars, mais ce n'est pas à l'ordre du jour) ? Ainsi avons-nous eu en mains les figurines qui seront proposées avec le jeu, un lot qui comprendra trois figurines (au total dans un premier temps, 17 figurines seront commercialisées), deux power disks, un portail et un playset à trois faces. Dans la boîte, il y aura donc Sully, le grand poilu de Monstres et cie, M. Indestructible, le super papa de la famille du même nom et Jack Sparrow, le célèbre capitaine de Pirates des Caraïbes. Réalisées par Play Arts, société bien connue des amateurs, ces figurines sont vraiment de bonne facture et plus grandes que les Skylanders de base, mesurant entre 8 et 10 centimètres. On l'imagine, dans un souci d'uniformisation des univers, les figurines ont un aspect de jouet, ce qui correspond à l'idée maîtresse du jeu vidéo : tous ces personnages sont des joujoux et à la manière de ce que font les enfants lorsqu'ils s'amusent avec leurs figurines, tous les univers peuvent être mélangés pour laisser encore un peu s'étendre son propre imaginaire.
Toy Stories
Technologie, créativité mais aussi narration sont les trois vecteurs de Disney Infinity attendu pour le mois de juin sur mobiles et tablettes, consoles et PC. Ainsi, si le mode "Toy Box" proposera une liberté d'invention totale au joueur, les situations proposées par les modes "histoire" ne seront pas négligées. Ainsi avons-nous pu constater avec enthousiasme que le Play Set à trois faces du pack de démarrage, un monde par face en fait, propose des aventures vraiment différentes selon les univers. Très axé sur l'action, le beat'em all, l'univers des Indestructibles est bien différent dans ses mécaniques de jeu à celui de Monstres Academy dans lequel les missions plus variées, amusantes, demanderont d'entrer en guerre avec le campus voisin, en se servant par exemple d'un lance-papier toilette. On ne peut que se réjouir de voir que les parties narratives qui auraient pu être moins fouillées qu'un mode Toy Box forcément très travaillé semblent vraiment conséquentes et sont techniquement au niveau, avec des interactions étonnantes, Sully pouvant par exemple escalader les murs et M. Indestructible et sa famille pouvant détruire de bonnes parties du décor. Des capacités qui pourront être améliorées grâce aux power disks, à l'effigie de personnages Disney également comme Volt, le petit chien à placer sous le personnage pour booster sa vie, ses pouvoirs, etc., deux au maximum. 6 à 7 heures de jeu sont prévues dans ces univers dédiés où l'on ne pourra pas mélanger n'importe quel personnage, pour ça, il faudra faire un tour du côté du mode Toy Box.
Le plus grand coffre à jouets du monde
Jack Sparrow équipé du jetpack de Buzz l'Éclair et avec dans la main un flamand rose de la partie de crockett d'Alice au Pays des Merveilles, chevauchant Abu d'Aladdin transformé en éléphant par le Génie, voici le genre de choses que donne à voir le mode Toy Box. Avec 200 éléments de base, plus tous ceux que l'on débloquera dans les modes narratifs (et bien entendu ceux que l'on achètera), le mode création de ce Disney Infinity semble incroyablement vaste dans ce qu'il est possible d'y faire, d'ailleurs les équipes travaillant sur le jeu ne se sont pas gênées pour reproduire du Contra ou du Mario Kart, histoire d'en mettre plein la vue sur la puissance de leurs outils. Alors qu'on pourra évoluer jusqu'à quatre joueurs dans cette "Toy Box" pour créer et se chamailler, la manière de disposer les éléments du décor, en pointant ceux-ci avec son personnage semble extrêmement aisé. On réduit ou agrandit les objets avec un pistolet et l'on peut "skinner" à tout moment son environnement avec un thème de L'Étrange Noël de M. Jack par exemple, la fameuse musique du film résonnant alors dans notre petit monde où l'on pourra retrouver le château de La Belle au bois dormant ou le rocher du Roi Lion.
Avec le nombre de licences potentielles qu'il embarque, Disney Infinity semble tout destiné à faire de l'ombre à Skylanders, proposant de base, peu ou prou, le même principe. Mais avec un mode création qui semble immense dans ses possibilités et des aventures narratives solides et amusantes, Disney Infinity, pas seulement machine à thune et vendeur de gadgets, pourrait se révéler être un bon jeu vidéo familial, aussi créatif que carré. Après un premier aperçu vraiment emballant, rendez-vous en juin pour le test.