Si pendant longtemps Call of Duty et Battlefield se sont majoritairement tirés la bourre pour rester au panthéon des meilleurs FPS, la concurrence est aujourd’hui plus rude. Parmi les nouveaux arrivants, un nom que de nombreux joueurs n’espéraient plus voir apparaître : Delta Force. Une licence qui figurait parmi les plus appréciées en son temps, avant d’être tristement mise au placard pendant 15 ans pour faire un comeback détonnant.
Beaucoup se sont cassé les dents au fil des années, mais Delta Force Hawk Ops réussit là où de nombreux prétendants ont échoué. TiMi Studios a opté pour la meilleure façon de se démarquer dans un écosystème très concurrentiel : un free-to-play avec un modèle économique pas trop intrusif et des saisons aussi denses que le ténor actuel, Call of Duty Black Ops 6, le tout cas une dimension tactique. Un parti pris payant, puisque Delta Force s’est imposé comme l’une des bonnes surprises de la fin 2024 et trône aujourd’hui encore parmi les 15 jeux les plus joués sur Steam. Le studio ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et s’apprête, enfin, à lancer sa campagne dès le 21 février 2025. Un mode histoire qui, surprise, sera gratuit pour une durée de vie estimée aux alentours de 7h. Nous avons pu le prendre en main le temps de deux missions et accompagnés de trois camarades. Parce que oui, la campagne de Delta Force sera entièrement jouable en coop, et il nous est d’avis que c’est comme ça qu’elle s’appréciera le mieux.
Retour en Somalie
1993 à Mogadiscio, en Somalie. Une guerre civile éclate dans la capitale, en proie à la famine à la volonté des chefs de guerre qui cherchent à affamer leurs rivaux. La situation est critique pour la population et l’ONU décide de lancer une opération de secours avec le soutien de 25 0000 militaires américains envoyés par l’Administration de Bill Clinton. Sur le papier c’était une mission de routine pour le détachement de la Delta Force : protéger les convois de l’ONU des attaques du seigneur de guerre Mohamed Farrah Aidid et sa milice. Sur le terrain, rien ne se passera comme prévu et ce couac militaire se soldera par la mort de plusieurs soldats américains.
Des événements tragiques rendus célèbres par La chute du Faucon noir, le film de Ridley Scott sorti en 2001. 2025, le réalisateur est revenu avec un regard plus nuancé, moins gonflé d’héroïsme, sur la bataille sanglante à l’occasion d’un mini-documentaire disponible sur Netflix. Quelques semaines plus tard, c’est dans un jeu vidéo que vous pourrez la revivre. C’est donc cette histoire et surtout ce long-métrage que suivra la campagne solo de Delta Force. Les amoureux du jeu éponyme sorti en 2004, comme les inconditionnels du film se retrouveront rapidement en terrain connu. C’est une véritable lettre d’amour et une reconstitution de l'œuvre. Les plans de caméra, la photographie, les personnages et leur modélisation, les lieux emblématiques, l'atmosphère, la musique… tout y est pour faire vibrer la corde sensible des fans.
La guerre à quatre, c'est mieux
Le jeu nous offrira donc de revivre cette mission historique en entrant dans la peau d’un Ranger franchement bien entraîné et surtout bien accompagné. Chevauchées en jeep, descentes d’avion, attaques en hélicoptères, embuscades de snipers seront la routine des militaires qui devront braver des environnements parfois trompeurs et des rues qui peuvent à première vue vite se transformer en traquenard. Par chance, un soldat ne s’aventure jamais seul en territoire ennemi et quelques coéquipiers seront bien là pour nous prêter main-forte. Ce sera là l’une des grandes nouveautés par rapport au jeu d’antan : Delta Force La Chute du Faucon Noir sera entièrement jouable en coop, jusqu’à quatre joueurs. Comme dans le FPS de base, il incombe à chacun de choisir parmi les quatre classes (Ingénieur, Soutien, Assaut et Reconnaissance), tous avec leurs spécificités. J’ai personnellement joué les médecins de fortune en distribuant à tout-va des bandages, dans la limite des stocks disponibles.
Car ce n’est pas tant l’IA de la milice adversaire qui donnera du fil à retordre à la Delta Force. Bien au contraire, elle semble parfois perdue pour peu qu’elle soit à découvert et ne pose problème visiblement que lors d’assauts très concentrés, quand on est pris en traître ou lorsqu’ils ont des lance-roquettes flanqués en hauteur en renfort. La difficulté devrait donc davantage résider dans la gestion des ressources, nos escarmouches s’étant toujours terminées à l’arme de poing, faute de munitions. Il faudra également prendre en compte la gestion du tir allié pour ne pas mettre un camarade à terre, se répartir le repérage de la zone, flanquer, bien se positionner et surtout communiquer. À première vue, en tout cas quand on joue en coop, tout repose sur la coordination avec ses alliés. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on est propulsé dans des missions plus avancées dans la campagne, où les erreurs et la méconnaissance des lieux sont plus facilement punies.
En apparence, l’objectif était simple : escorter des chars d’assaut sans qu’ils ne fassent détruire. Dans les faits, l’embuscade ennemie, à grand renfort de roquettes et de snipers, était telle que notre escouade s’est fait laminer à plusieurs reprises. Le terrain était également moins fermé que dans la toute première mission de la campagne, et pour aller débusquer ceux qui nous ont fait la misère il était impératif de se coordonner, de s’affecter des zones, de partir en duo dans tel ou tel bâtiment pour pouvoir être réanimé en cas de trépas. La petite dimension RP et stratégie qui en découle a fait tout le sel de la session de jeu, bien trop courte pour voir ce que cette campagne solo de Delta Force La Chute du Faucon Noir nous réserver réellement.
On attend la campagne solo de Delta Force... avec curiosité
En s’appuyant sur les fondations solides du jeu de 2004 et du film de Ridley Scott, Delta Force la Chute du Faucon Noir a toutes les armes pour plaire aux nostalgiques comme aux inconditionnels de la licence. L’ambiance visuelle comme sonore, la photographie, les cinématiques transposées à l’exactitude avec l’Unreal Engine 5, tout y est. Reste à voir ce que cette campagne aura réellement dans le ventre, notamment en termes de rythme, de mise en scène des batailles et de variété des approches. En coop et avec un micro allumé, il y a en tout cas matière à bien s’amuser.