Aux antipodes de Resident Evil, Capcom proposait en 2006 une approche bien plus burlesque des autrefois très en vogue « jeux de zombies » avec Dead Rising premier du nom. Appareil photo en main, nous avons renoué quelques heures sur PC avec ce bon vieux Frank West dans le cadre de son Remaster, naturellement très surveillé par les fans de cette franchise unique à plus d’un titre.
Plus exactement, nous avons pu mitrailler (de photos) l’iconique centre commercial de Willamette et ses 53 594 habitants pendant la première journée de l’histoire principale. Un Dead Rising Remaster et une retouche à la hauteur de ce jeu de zombies pas comme les autres, et toujours pertinent même si le thème n’est plus autant à la mode que dans les années 2000 ? Voici nos premières impressions, en attendant notre test complet et sa sortie le 19 septembre sur PC, PS5 et Xbox Series.
Grand-angle sur les retouches photo de Dead Rising Remaster
Cela fait donc 18 ans que le titre original est sorti (votre serviteur avait 14 ans, ça ne nous rajeunit pas…) et s’est taillé une belle réputation auprès des fans de jeux de zombies, suivi par un second opus tout aussi marquant, avant de perdre malheureusement de son éclat avec deux suites assez oubliables. L’idée de sortir un Dead Rising Remaster après tant d’années semblait donc pertinente, afin de ravir les adeptes de la première heure et faire découvrir cette franchise à part aux néophytes. Le titre a en effet pris un sacré coup de vieux, et une profonde retouche graphique s’avérait de mise. Sur ce point, Capcom a plutôt bien fait les choses en faisant usage de son excellent moteur maison RE Engine, malgré quelques petits regrets, en nous basant sur notre relativement courte preview.
Du côté des bons points, nous pouvons relever des modèles de personnages fort agréablement remis au goût du jour dans Dead Rising Remaster. Frank West, Jessica, Brad, Isabela et tout ce joli casting aussi marquant que barré profitent en effet de nouveaux modèles, avec des visages et animations beaucoup plus fins et détaillés. L’éclairage et les ombres (très importants pour faire de belles photos, qui ont d’ailleurs reçu quelques sympathiques nouveautés dans le Remaster) se montrent également plus aboutis. On regrette toutefois que le centre commercial de Willamette n’ait pas bénéficié du même niveau d’attention. Les textures des décors sont certes plus agréables à l’œil, mais on sent bien une différence entre des personnages mieux modélisés et le reste du jeu. Même constat pour les zombies qui, bien que plus nombreux que dans l’original, ne sont guère plus de première fraîcheur. Nous avons également remarqué du clipping et pas mal d’aliasing, tant au niveau des hordes d’infectés que sur des éléments de décor lointains. Les affres sans doute d’un jeu qui accuse sérieusement son âge, malgré une refonte globalement convaincante sur le RE Engine.

Qui dit Remaster avec un moteur moderne dit en tout cas une panoplie de réglages à disposition, du moins sur ordinateur. Des différents paramètres pour des graphismes sur-mesure en passant par l’activation du DLSS/FSR ou encore de la génération d’images (pour les cartes graphiques compatibles), Dead Rising Remaster ne déçoit pas sur ce point. La communauté PC pourra toutefois reprocher la présence de Denuvo, le DRM tristement connu pour causer de gros soucis de performances. De notre côté, nous avons ceci dit pu profiter du jeu en toute fluidité, en 1440p à 120 FPS constants, grâce à notre configuration très musclée. Espérons que tel sera le cas sur des machines plus modestes. Le fait qu’il s’agisse du Remaster d’un jeu aussi vieux ne veut toutefois pas nécessairement dire que la partie est gagnée d’avance. À noter enfin que l’intégralité des dialogues, même hors cinématiques, ont été entièrement doublés en anglais, ainsi que dans d’autres langues, dont le français. Un bon point pour les anglophobes, mais un peu au détriment de l’immersion, et hélas sans le comédien de doublage habituel de Frank West en VO, qui n’a pas été rappelé pour reprendre son rôle emblématique.

Frank West et les survivants mieux armés face aux zombies ?
Dead Rising Remaster ne se contente d’ailleurs pas juste d’offrir un lifting graphique. Du haut de ses 18 ans, le gameplay du titre d’origine serait aujourd’hui vu comme archaïque. Capcom l’a bien compris et a apporté de nombreux ajouts de type qualité de vie en ce sens. Là encore, on aurait cependant aimé quelques efforts supplémentaires, mais qui nous ont peut-être échappés dans le cadre de cette courte preview.
Parmi les ajouts positifs sur ce terrain, nous avons notamment le fait de pouvoir se déplacer en maniant une arme à feu. Oui, le jeu original était à ce niveau aussi rigide que les premiers Resident Evil, où notre personnage se transformait en poteau pour mieux viser. Dans les premières heures de l’histoire principale, nous avons l’occasion d’affronter un certain boss avec un pistolet. Cette rencontre s’est ainsi avérée bien plus simple avec un Frank West plus mobile. Gageons que la chose sera encore plus appréciable vers la fin de l’histoire, où les fusils d’assaut et autres pétoires en tous genres sont beaucoup plus monnaie courante.

Autre élément qui nous aidera beaucoup dans nos pérégrinations au sein d'un centre commercial envahi de zombies : l’ajout d’une jauge de durabilité de nos divers et souvent loufoques outils de mort. Il n’y avait rien de plus frustrant dans le jeu original que de massacrer du mort-vivant à la chaîne, et tout à coup se retrouver pris au dépourvu par une arme qui se casse. Nous pourrons ainsi mieux gérer notre inventaire dans cette mouture revisitée, quitte à lâcher des objets sur le point de rendre l’âme et faire de la place. L’interface gagne par ailleurs en clarté, pour notamment moins surcharger l’écran et ainsi nous offrir une vision grand-angle de l’action.
Du côté de nos griefs s’agissant du gameplay de Dead Rising Remaster, Capcom avait indiqué avoir retravaillé l’IA des survivants, réputée pour être à peu près du même niveau que celle des zombies dans le jeu original. Sachez que, de notre côté, nous n’avons remarqué qu’une amélioration toute relative en ce sens. Ceux-ci s’obstinent toujours à se coller de manière suicidaire aux morts-vivants pour leur offrir une petite collation, même s’ils semblent plus enclins à se défendre. Trop souvent, nous avons cela dit dû spammer la touche pour leur dire de nous suivre. Mais même là, il leur arrivait très fréquemment de ne pas être assez près de nous en changeant de zone. Ils se trouvaient alors coincés comme des âmes en peine, avec une pancarte « repas gratuit » sur le dos. Nous n’avions donc pas d’autre choix que de retourner les chercher, et fatalement repasser par des temps de chargement un tantinet longuets, malgré la présence d’un véloce SSD dans notre configuration. Nous n’étions ainsi clairement pas dépaysés par rapport au titre sorti en 2006.

On appréciera cela dit l’ajout de sauvegardes automatiques, beaucoup moins pénalisantes que le seul fait de pouvoir enregistrer notre progression dans les rares zones sûres du jeu original. Cela nous a grandement facilité la vie, notamment pour éviter qu’un compagnon d’infortune rencontre un destin funeste du fait de sa frustrante stupidité, qui ne semble quant à elle pas avoir été tant remasterisée qu'escomptée. Comme nous n’avons pu mettre à l’abri qu’une poignée de survivants, il s’agit cependant d’un échantillon insuffisant pour juger des améliorations de l’IA promises par Capcom dans Dead Rising Remaster. Il sera donc plus sage d’attendre notre test de la version finale pour avoir une photo plus nette à ce sujet.

On attend Dead Rising Remaster… comme un photojournaliste son scoop zombie du siècle
Sur le papier, Dead Rising Remaster fait ce qu’on attend d’une telle revisite d’un jeu vieux de 18 ans. À savoir offrir un lifting graphique bienvenu et globalement convaincant, ainsi que des améliorations de type qualité de vie au niveau du gameplay. Ce que nous avons vu dans notre preview a fait remonter en nous une appréciable vague de nostalgie pour ce jeu de zombies assez unique et grisant dans son genre. Gageons que les fans de la première heure seront ravis de retrouver Frank West en meilleure forme. Difficile toutefois de dire si la formule plaira aux néophytes, le jeu accusant sérieusement son âge, malgré plusieurs retouches de modernité de bon aloi, mais qu’on aurait de notre côté aimé plus poussées. De plus, les jeux de zombies n’ont plus autant la cote qu’à leur âge d’or au début des années 2000. Il faudra toutefois attendre d’avoir une vision plus complète de Dead Rising Remaster pour affirmer si Capcom nous offrira un nouveau scoop ou non. Rendez-vous pour cela sur notre test complet et à l’ouverture officielle du centre commercial de Willamette le 19 septembre.