Un nouveau Civilization, c’est toujours un événement en soi. Avant la sortie officielle du septième épisode, nous avons eu l’opportunité de découvrir le jeu en avant-première pour vous livrer nos impressions avant le grand test. Alors, est-ce une délicate odeur de réussite ou un léger parfum d’appréhension ? Voici ce que nous en pensons, à chaud.
Civilization 7 part du principe très simple que chaque société est construite sur les vestiges des précédentes au cours de l’histoire de l’humanité. Cette vision se traduit par un système de progression inédit, organisé en trois âges distincts : l'Antiquité, l'Exploration et la Modernité. Contrairement aux précédents opus, les joueurs débutent avec une civilisation antique et, à chaque passage à une nouvelle époque, ils doivent en sélectionner une différente, adaptée à leur stratégie ou reflétant des évolutions historiques. Ce mécanisme, qui rompt avec la nécessité d’en conserver une seule tout au long de la partie, offre une richesse narrative et stratégique inédite. On perçoit ici une influence notable de Humankind, développé par le studio français Amplitude.
Changement de paradigme
Dans Civilization 7, les leaders et les civilisations sont dissociés, ouvrant la voie à des combinaisons inédites et surprenantes. Il est ainsi possible de conserver un même dirigeant tout au long de la partie tout en adaptant la civilisation en fonction des besoins stratégiques. Une flexibilité qui enrichit clairement le gameplay et offre des opportunités de rejouer avec des approches radicalement différentes. Firaxis a également élargi le concept de leadership en incluant des figures historiques qui ne sont pas forcément des dirigeants traditionnels.
Par exemple, pour la France, c’est le marquis de La Fayette qui est proposé. Bien qu’il n’ait jamais été un homme politique à proprement parler, son rôle comme général lors de la Guerre d'Indépendance Américaine et son implication modeste pendant la Révolution française apportent une originalité bienvenue. Ça marque une césure avec les épisodes précédents, tout en ajoutant une touche d’excentricité rafraîchissante au jeu. Mais pas de panique, de grands leaders comme Napoléon sont toujours présents.
Dans Civilization 7, les dirigeants bénéficient d’une grande flexibilité, rompant avec la tradition des épisodes précédents. Ils ne sont plus liés exclusivement à leur civilisation d'origine et peuvent être associés à n’importe quelle culture. Par exemple, Hatshepsout, la célèbre reine d'Égypte, pourrait très bien prendre la tête de la France en fin de partie, tout en conservant ses bonus uniques. Cette innovation ouvre la voie à des combinaisons inattendues et pousse clairement à l’expérimentation, tout en offrant des transitions entre les âges capables de bouleverser le cours d’une partie, ce qui permet d’explorer de nouvelles stratégies à chaque étape. Encore une fois, on ressent une grosse inspiration du côté de chez Humankind. Et c’est tant mieux !
Une période de transition pour Civilization 7
Les transitions d’âge, cependant, ne sont pas de simples formalités. Elles s’accompagnent de défis significatifs, symbolisés par des périodes de crise. À chaque changement d’époque, les joueurs doivent faire des choix difficiles à travers des cartes de politique aux effets souvent négatifs. Par exemple, l’Antiquité peut se conclure par "La Tempête Montante", une crise illustrant l’effondrement des grands empires. Ces phases de turbulence ajoutent une tension palpable et nécessitent de s'adapter constamment aux divers aléas.
En parallèle, elles introduisent un élément inédit : des groupes indépendants qui remplacent les barbares classiques. Ces factions, bien plus sophistiquées, peuvent être abordées de différentes manières. Vous pouvez choisir de les affronter militairement ou de tenter des négociations diplomatiques. Cette nouveauté enrichit encore l’aspect stratégique du jeu, rendant les parties plus dynamiques et imprévisibles.
Un jeu plus intuitif
Les changements dans Civilization 7 ne s’arrêtent pas là. Les villes ne se contentent plus d’être de simples centres de production : elles évoluent réellement au fil du temps. Les districts sont désormais divisés en deux catégories distinctes : urbains et ruraux. Les premiers peuvent accueillir plusieurs bâtiments, leur spécialisation dépendant de ce que vous y construisez. Si vous souhaitez créer un centre scientifique, il suffit d’y installer des infrastructures adaptées. Pour l’Égypte, il est même possible de concevoir un district funéraire unique en combinant deux de leurs bâtiments emblématiques. Quant aux quartiers ruraux, ils remplacent les améliorations de terrain traditionnelles, avec une gestion bien plus fluide et intuitive. C’est d’ailleurs une des grandes forces qui ressort après quelques heures de jeu : tout semble pensé pour être plus accessible pour le nouveau venu. Reste à voir si cette simplicité apparente saura tenir la distance sur le long terme.
La diplomatie, elle aussi, connaît une refonte majeure dans Civilization 7. Avec l’introduction de l’Influence comme nouvelle ressource, vos interactions avec les autres civilisations deviennent plus stratégiques. Exit les échanges mécaniques d’antan : chaque décision diplomatique est désormais un véritable acte tactique. L’Influence, limitée en quantité, doit alors être utilisée à bon escient pour négocier des traités, saboter les relations entre vos rivaux ou, en cas de conflit, renforcer le soutien à votre effort de guerre. À l’inverse, un adversaire qui manque d’Influence pourra subir des pénalités, affaiblissant ses armées. Cette nouvelle mécanique pousse à des interactions constantes et ajoute une profondeur inédite. Que vous choisissiez la manipulation politique, des alliances opportunistes ou des sabotages discrets, chaque action impacte le déroulement de la partie.
Un intérêt sur le long terme pour Civilization 7 ?
Malgré ces innovations, un défi reste à relever : maintenir cet intérêt jusqu’à la fin du jeu, un segment souvent critiqué dans la série pour son manque de dynamisme. La promesse d’une plus grande profondeur est séduisante, mais seule une partie complète permettra d’en juger.
Enfin, sur le plan visuel, Civilization 7 adopte un style original inspiré des maquettes et dioramas. Avec cette esthétique nouvelle, où tout semble soigneusement détaillé, les leaders gagnent en charisme et en expressivité, tandis que les scènes diplomatiques sont enrichies par des animations interactives. Certains éléments, comme les montagnes, pourraient paraître un peu moins convaincants, mais l’ensemble réussit à trouver un équilibre élégant entre stylisation et réalisme.
ON L’ATTEND… AVEC IMPATIENCE !
Avec Civilization 7, Firaxis semble vouloir trouver un équilibre parfait entre accessibilité et profondeur stratégique. Les changements apportés à la construction, à la diplomatie et à l’esthétique en font un jeu qui semble à la fois familier et totalement nouveau. Les fans de la franchise et les amateurs de stratégie peuvent se préparer : ce nouvel opus promet d’être l’une des expériences les plus marquantes de la série.