Comme annoncé le mois dernier, Call of Duty Black Ops 6 sera le prochain épisode de la saga phare d’Activision. Après deux Modern Warfare consécutifs, Treyarch et Raven Software reprennent donc la main pour poursuivre l’héritage de cette série qui a une place particulière dans le cœur de ses développeurs et d’une bonne partie des fans. En amont de la présentation post Xbox Showcase 2024, Treyarch nous a convié dans ses locaux pour découvrir ce futur jeu qui ambitionne de « redéfinir Call of Duty » à plusieurs niveaux.
Modern Warfare 3 ne restera pas dans les annales de la licence d’Activision. La faute à un jeu qui s’est trop reposé sur ses lauriers, et qui a raté ce qu’il a essayé d’entreprendre avec le mode Zombies par exemple. Un épisode de transition qui a laissé un arrière-goût d’inachevé, avec des problèmes toujours identiques depuis le lancement à l’image des menus difficilement lisibles. Call of Duty Black Ops 6 doit absolument éviter de répéter les mêmes erreurs et on sent que Treyarch tient à se faire pardonner à son tour des errements de Cold War.
Une campagne Call of Duty Black Ops
La campagne de Call of Duty Black Ops 6 fait suite aux missions de Black Ops 2 en 1989, et se déroule en 1991. Après une mission qui a mal tourné au Koweït, l’agent de la CIA Russel Adler envoie un message cryptique à Frank Woods, l’un des personnages centraux de la série qui a dû quitter le terrain après une grave blessure, pour l’informer qu’une force de l’ombre appelée Pantheon a infiltré les plus hautes sphères du gouvernement. Un pouvoir qui menace plus que jamais la démocratie. Seule solution pour empêcher le pire de se produire : s’allier avec les ennemis d’hier et apprendre à leur faire confiance. Car pour réussir cette mission, la fine équipe va devoir se passer du soutien de l’oncle Sam. Aucune aide ne leur sera fournie.
Avec ce nouveau Call of Duty, Treyarch veut « repousser les limites de ce qu’est une campagne Black Ops » en offrant un thriller d’action et d’espionnage ancré dans le réel, bien que l’histoire en elle-même soit purement fictive. « Notre histoire est complètement fictive, mais nous sommes toujours inspirés par des choses qui se sont réellement produites. Et nous en sommes venus naturellement à choisir cette période. La guerre du Golfe, la chute de l’Union soviétique, l’Amérique qui, pendant une courte période, a été considérée comme la seule superpuissance. C’est un terrain propice à un thriller d’action et d’espionnage » nous a expliqué Jon Zuk, associate creative director chez Raven Software.

À quoi s’attendre concrètement ? À un blockbuster classique avec des éléments empruntés au genre du thriller d’action d’espionnage comme les personnages qui voyagent dans différentes parties du globe (le désert de l’Irak, le Capitole de Washington DC, la toundra enneigée du nord de la Russie…), les gadgets ou les rebondissements, avec un zeste de mystère et un soupçon de paranoïa induits par la conspiration que le groupe de Woods doit démêler. Ces derniers points seront à vérifier lors de la sortie, mais la dimension blockbusterienne avec ses séquences over the top est bien là. On a pu le constater lors d’un bref aperçu de deux missions du solo, surtout lors de la première qui se déroulait au Capitole, à un stade assez avancé où l’action était déjà à son summum.
En peu de temps, notre héros a dû se frayer un chemin à travers une cage d’ascenseur hautement instable, puis dans un couloir pour un pur moment à la John Wick où il a empoigné un ennemi pour lui crever les yeux et le poignarder avec violence, faire usage de son pistolet, puis agripper un énième adversaire sorti de l’ombre afin de lui accrocher une grenade à son gilet pour l’envoyer au septième ciel. Le couloir dégagé, il a pu atteindre une salle où l’attendait une moto pour prendre la fuite en tant que passager. Une fois dehors, on a évidemment eu une course poursuite typique de la licence où l’on est davantage sur des rails, mais où l’on profite d’un spectacle toujours aussi maîtrisé.

C’est basique au possible, mais ça fonctionne et c’est ce que les joueurs attendent pour un solo Call of Duty. La seconde mission en Irak était plus là pour montrer l’aspect ouvert dans la mesure où l’environnement était plus large et où notre protagoniste avait le choix dans la manière d’aller dégommer ses cibles en les surplombant. Une portion qui comportait aussi une course poursuite avec, à la fin, la possibilité de commander un missile pour détruire la zone où notre personnage avait atterri.
Entre linéarité et ouverture
« Pour ce titre, nous avons redoublé d'efforts en matière de gameplay et de variété. Nous avons bien sûr de grands moments de combat qui se déroulent pendant la guerre du Golfe. Nous avons un casse audacieux et un casino opulent. Nous avons une mission furtive derrière les lignes ennemies. Et bien sûr, comme il s'agit de Black Ops, nous avons quelques surprises dans notre manche. La variété ne se borne pas qu’au gameplay. Des déserts d'Irak au cœur de Washington DC en passant par la toundra enneigée du nord de la Russie, nous avons fait en sorte que chaque niveau ait une identité visuelle unique », nous indique l’un des développeurs. L’idée est réellement de se sentir au cœur d’un actionner et d’une expérience Black Ops, mais aussi de « créer ses propres moments de blockbuster », notamment grâce à une liberté que l’on retrouverait plus dans des jeux en monde ouvert. Et à ce titre, on a justement souhaité en savoir plus sur l’équilibre général entre ces deux types de missions proposées pour comprendre comment s’imbrique l’ancienne formule et la nouvelle des derniers opus.
Nous avons fait ce qui était le mieux pour chaque mission. Ne vous attendez pas à ce que le milieu du jeu soit un monde ouvert, et le reste linéaire par exemple. Il est important d’avoir quelque chose de très linéaire, de très scénarisé et de très explosif. Mais certaines missions sont plus ouvertes et de différentes manières. Même dans le cadre d'une carte que vous imaginez un peu plus traditionnelle, nous essayons toujours de vous donner toutes ces possibilités et de vous offrir tous ces choix. Ce n’est pas une question de se dire faisons X missions linéaires, et X en monde ouvert. Nous avons ces moments où le rythme est rapide et où l’action est intense. Mais nous voulons également laisser au joueur le temps de s'imprégner de l’atmosphère et de décider de la façon dont il veut aborder les objectifs.
Jon Zuk, associate creative director, Raven Software.
Il y a donc deux aspects ici : le rythme des missions et la latitude laissée afin de remplir les objectifs pour chacune d’entre elles. Pour ce qui est du rythme, vous ne serez pas constamment sous tension avec des portions linéaires et explosives. À vrai dire, entre chaque besogne, il y aura des instants de battement puisque vous serez invités à retourner à votre planque pour faire la causette avec vos alliés pour mieux les connaître, explorer les environs de la bâtisse, approfondir le lore ou acheter des améliorations afin d’être paré pour toutes les situations. Mais si vous le voulez, vous pouvez également omettre les petits à-côtés et enchaîner pour sélectionner votre prochaine destination sur un tableau.

Ensuite, il y a donc la liberté d’action pour boucler les missions avec toujours l’opportunité de réaliser les objectifs dans n’importe quel ordre, et de n’importe quelle façon. Vous voulez la jouer Rambo et sortir l’artillerie lourde ? Faites-vous plaisir, d’autant que le jeu vous donnera les outils pour, avec 12 nouvelles armes encore jamais vues dans Call of Duty et des anciennes comme le XM4 de Cold War ou le mythique sniper semi-automatique SVD Dragunov.
Mais aussi ce qu’il faut de gadgets comme l’iconique RC-XD, une voiture télécommandée qui donnera un avantage certain pour abattre un ennemi équipé d’une armure et d’une grosse gatling, un piège tranquillisant ou encore un couteau téléguidé, l’un des accessoires qui fait son entrée dans Call of Duty Black Ops 6. Vous êtes plus dans la furtivité ? Pas de problème. Durant la mission du Capitole par exemple, on nous a signalé que l’on pouvait s’introduire sur les lieux en faisant chanter la femme d’un sénateur, en prétendant être journaliste ou en piratant une séance de vente aux enchères. Ça ouvre donc de multiples possibilités en théorie… car on n’a pas pu vérifier cela de nos propres yeux.
Des améliorations en tout genre, dont l’Omnimovement
Pendant cette présentation de Call of Duty Black Ops 6, Treyarch a mis en évidence LA nouveauté du jeu : l’Omnimovement. « Dans la plupart des jeux de tir en vue subjective vous ne pouvez que sprinter vers l'avant. Nous nous sommes demandé pourquoi il en était ainsi si nous affirmions que les agents de Black Ops étaient les meilleurs des meilleurs. Nous nous sommes penchés sur des exemples concrets des meilleurs agents qui peuvent se déplacer très rapidement dans toutes les directions. Désormais, vous pouvez donc glisser et plonger dans n’importe quelle direction, comme un véritable héros d’action. Et il ne s’agit pas seulement de déplacements selon les points cardinaux. C’est du 360° avec des animations qui s’adaptent en fonction ».

On peut donc strafer sur la gauche ou la droite ainsi qu’en arrière, et toujours en avant également bien entendu. Il est même possible de se mettre en position pour ramper, puis de rouler sur soi-même au lieu d’être statique, le corps immobile collé au sol, et d’être cantonné à faire gauche / droite. Si vous avez du mal à visualiser la chose, pensez à ce que peut faire Venom Snake dans Metal Gear Solid 5 The Phantom Pain. Et comme Big Boss, on peut aussi se projeter en avant, ou arrière pour tirer en étant sur le dos. De ce fait, la moindre interaction avec un item comme le semtex prend une autre ampleur. Imaginez qu’il y a une fenêtre avec, en contrebas, une piscine. On peut alors courir, traverser la baie vitrée, se retourner et envoyer l’explosif dans les airs avant d’échouer dans de l’eau ou sur la terre ferme.
Un ajout canon ? Visuellement, ça s’annonce réussi et on a hâte d’apprivoiser cette mécanique. Maintenant, il faudra voir comment l’omnimovement se comporte dans des conditions réelles de jeu, et non une présentation hands-off, pour la campagne et le multijoueur. Call of Duty Black Ops 6 a également réfléchi à comment rendre plus accessible le jeu à celles et ceux qui en ont besoin. C’est là que l’« Intelligence movement », un réglage activable / désactivable dans les menus, entre en piste. Avec cette option, sprinter, sauter, grimper ou glisser dans un trou se fait d’une unique pression sur un bouton.

Pour fluidifier encore plus l’action, on peut approcher un coin de mur, sans même le coller, pour que le regard et l’arme de notre protagoniste se penchent automatiquement. Mais les améliorations ne se limitent pas qu’à tout cela. Désormais, la localisation des tirs est bien plus précise avec neuf zones du corps qui peuvent être touchées, avec forcément une réaction différente. C’est un autre point sur lequel Treyarch a travaillé : faire en sorte que les actions aient plus de répercussions aussi bien par rapport aux ennemis qu’aux décors. Si vous tirez sur une porte, celle-ci va immédiatement s’ouvrir. Il n’y a pas besoin de s’en approcher et de presser une touche.
Enfin, pour ce que l’on en a vu, la partie technique a évolué de son côté. Call of Duty Black Ops 6 tourne sous un moteur unifié, qui n’a pas de nom autre que celui de la licence, et flatte plus la rétine. Les développeurs ont eu recours à la photogrammétrie pour fournir des armes ultra détaillées. Étant donné qu’il s’agit d’un jeu de tir à la première personne, on est amené à constamment voir les mains du protagoniste. En observant de près ou de loin, vous pourrez discerner de la sueur sur ces dernières ou de la saleté, des blessures, les pores de la peau ou même remarquer une dégradation au niveau des ongles. Bon, pour ce point précis, pas sûr que le jeu en vaille la chandelle une fois dans l’action, mais du moment que le reste n’en pâtit pas…
Du neuf et du vieux pour la partie multijoueur
Quid du multijoueur de Call of Duty Black Ops 6 ? Oubliez tout ce que vous savez ou ce que vous aimez, car la philosophie est autre pour ce volet. « Au lancement, nous voulons que les joueurs fassent l’expérience de toutes les cartes originales qui représentent cette histoire, ce monde et la nouvelle ère de Black Ops » a déclaré Miles Leslie, associate creative director. Les cartes seront moyennes ou petites et il y en aura 16 complètement nouvelles pour la sortie du jeu. 12 normales en 6 contre 6 ainsi que 4 « Strike » maps en 2 contre 2 ou 6 contre 6. Et elles sont toutes conçues à partir des environnements de la campagne solo, après le passage du joueur. Si un décor a été saccagé par exemple, eh bien c’est ce que vous verrez.

Pour ces confrontations en ligne, il y aura 10 classes customisées et 5 par défaut, 5 emplacements d’accessoires, 1 pour un équipement rapide ainsi que 8 Wildcards pour prendre une arme principale dans un slot secondaire. On nous a mentionné la présence de nouvelles spécialités de combat, de badges de maîtres et le retour de différents éléments comme le stand de tir ou du mode Spectateur. Mais ce qui fera le plus plaisir aux vieux joueurs de la franchise, c’est le système de Prestige.
« Cela commence au niveau 1 avec ce que nous appelons les niveaux militaires. Vous allez gagner de l’expérience et progresser dans les niveaux en débloquant des armes et de l’équipement. Ce n’est pas très différent de ce qu’il y a actuellement avec Call of Duty Modern Warfare 3. Cependant, lorsque vous atteignez le niveau maximum, c’est là que cela devient intéressant. Vous pouvez entrer en Prestige et le joueur reviendra alors au niveau 1. Le contenu débloqué du niveau 1 au niveau 55 sera à nouveau verrouillé ». Il y a 10 prestiges, mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, car après, on peut basculer sur le « Prestige Master » avec 1000 niveaux supplémentaires qui fournissent leurs précieuses récompenses. Et vous pouvez y aller à votre rythme avec les Prestiges puisque ce n’est pas lié à un système de saisons, qui vous pousserait à avancer le plus rapidement possible.

Le multijoueur de Call of Duty Black Ops 6 sera aussi moins repoussant, avec des lobbies plus lisibles et avec une priorité accordée au contenu. Il faut absolument que les joueurs puissent se lancer dans une partie sans devoir déchiffrer une interface lourde. À cet effet, il y aura la fonctionnalité pour rejoindre des amis, sans ouvrir sa liste de camarades, comme dans les précédents épisodes.
Treyarch veut aussi une expérience à la carte en ce qui concerne l’HUD durant les matchs. Comment ? Avec des réglages prédéfinis qui permettent de bouger la carte, le widget des munitions ou des indications sur les objectifs sur l’écran à un autre endroit qu’à l’origine. Enfin, le dernier atout du studio a trait au mode Zombies avec le retour du « Round-based » qui consiste à survivre aux morts-vivants qui arrivent par vague. Dans ce mode très prisé, il y aura deux nouvelles cartes très contrastées. Une de jour en Virginie-Occidentale, et une de nuit dans une prison délocalisée sur l’océan pacifique. Quatre opérateurs assignés permettront d’avoir une expérience plus profonde, qui collera avec le scénario, même s’il est tout à fait envisageable d’en prendre d’autres.
On attend Call of Duty Black Ops 6… avec envie d’y jouer
Ce premier contact avec Call of Duty Black Ops 6 était surtout fait pour mettre en avant les nouveautés de cet épisode et dresser un portrait de la direction prise ces dernières années. Sur le papier, il y a plusieurs choses intéressantes comme l’omnimovement ou encore l’ouverture des cartes avec un éventail de possibilités. De même, Treyarch semble avoir écouté les joueurs pour certains aspects du multijoueur et du mode Zombies. C’est donc plus qu’encourageant après un Modern Warfare 3 décevant. Mais il est impossible de livrer un vrai premier verdict sans avoir testé tout cela de nous-même. En clair, on attend réellement de mettre les mains dessus pour voir toutes les promesses faites lors de cette présentation. Quant à la sortie officielle, rendez-vous le 25 octobre 2024 sur PS5, PS4, Xbox Series X|S, Xbox One et PC (Battle.net, Microsoft Store, Steam). Black Ops 6 sera également « offert » aux abonnés Xbox Game Pass.