Après STALKER 2 en novembre dernier, les fans de post apo attendant du nouveau du côté de Fallout pourront bientôt avoir droit à leur dose de radiations avec Atomfall. En amont de notre test final et de sa sortie le 27 mars sur PC, PS5, Xbox Series et le Game Pass, voici nos premières impressions sur sa version PC, après quelques heures de jeu.
Au vu de ses différentes bandes-annonces, difficile de ne pas voir dans Atomfall un Fallout-like à l’anglaise, comparable notamment à l’excellent mod aux allures de nouveau jeu qu’est London. Son univers nous dépeint en effet une région du nord de l’Angleterre après une catastrophe nucléaire ayant vraiment eu lieu, mais avec un twist dystopique et toutes les conséquences que cela implique. Pour autant, son studio Rebellion (Sniper Elite) entend nous offrir une expérience post-apocalyptique entièrement solo originale de son propre cru, bien différente de son emblématique franchise de tir à la troisième personne. Il s’agit tout d’abord d’un jeu en vue à la première personne, avec de sucroît une énorme emphase sur la survie et une ambiance emplie de mystères, qu’il nous appartiendra de découvrir entièrement par nous-mêmes.
Atomfall : un jeu post apo qui irradie l’Angleterre
Dans son synopsis, Atomfall rappellera forcément d’autres références vidéoludiques du post-apo comme Fallout et STALKER 2. Le titre place en effet son intrigue en 1962 à Windscale en Angleterre, après l’un des pires accidents nucléaires de l’histoire du pays en 1957. Les événements du jeu prennent cependant une tournure bien différente de ceux qui ont historiquement suivi l’incident. Ici, le gouvernement britannique va mener des expériences suite à la genèse de mystérieuses manifestations paranormales, et mettre en place une zone de quarantaine autour de la centrale défaillante. Au passage, il enterre de sombres secrets qui pourraient déranger le grand public, ce qui va naturellement attirer la convoitise de certaines factions et les motiver à essayer de prendre par la force le contrôle de la région.
Notre aventure dans Atomfall commence de notre côté allité dans un bunker. Nous sommes brutalement réveillé par un scientifique en tenue hazmat, sérieusement blessé. Notre personnage, qui nous est imposé, a visiblement perdu la mémoire. Une manière plus ou moins habile de mieux nous plonger dans sa peau et dans cet univers qui nous est totalement inconnu. On constate d’entrée que le jeu entend proposer quelques éléments de RPG, avec différents choix de dialogue. On peut par exemple décider d’aider notre interlocuteur, ou le laisser se vider de son sang afin de récupérer sur son corps une carte nous permettant de sortir de cet endroit souterrain autrement hermétiquement fermé.

Dans le doute, nous avons préféré le soigner. Ce qui nous permet immédiatement de découvrir l’aspect survie d’Atomfall, une composante centrale du jeu. Durant notre exploration, nous trouverons en effet de manière très disparate des ressources nous permettant de fabriquer divers objets, à condition d’en connaître la recette, comme des bandages, des explosifs artisanaux et autres. Post-apo oblige, un tel matériel de fabrication, les vivres, les armes et leurs munitions se veulent extrêmement rares. Ce pansement donné au scientifique risque par exemple de nous être très précieux plus tard. À ce titre, le jeu recommande dès le lancement d’une nouvelle partie une difficulté dite « Survie », qui s’avère être l’avant-dernière de la liste. Notons toutefois qu’il est possible de choisir d’opter pour une aventure plus « facile » et entièrement personnalisable, selon nos envies. Pour vivre pleinement l’expérience voulue par Rebellion, nous avons cependant choisi ce fameux mode « Survie ».
Cela implique donc une certaine exigence dans notre exploration du monde d’Atomfall, ainsi qu’un inventaire très limité, nous forçant donc à constamment évaluer nos besoins les plus immédiats et charger notre sac en conséquence. Il faudra également réfléchir à deux fois avant d’affronter un groupe de survivants ou membres d’une faction donnée aux intentions visiblement pas vraiment pacifiques à notre égard. Surtout s’agissant de se battre avec une arme à feu, tant nous sommes drastiquement limités en munitions. De ce qu’on en a vu, le gameplay des combats se montre d’ailleurs relativement basique : coup léger et lourd au corps-à-corps, avec la possibilité de lancer notre arme ; et du bon vieux shooter très classique s’agissant d’utiliser un pistolet ou un fusil. Il nous faudra cependant voir dans quelle mesure les choses évolueront à ce niveau au fil de l’aventure. Toujours est-il que, à ce stade de notre progression, la moindre blessure peut rapidement se montrer fatale, tant s’agissant des dégâts pris que des handicaps occasionnés par un saignement ou un membre cassé. Sur ce point, le jeu ressemble ainsi beaucoup plus à STALKER qu’à un Fallout, au gameplay généralement bien moins hostile au joueur.

Cette affiliation à la célèbre licence de GSC Game World se retrouve également au niveau de la direction artistique d’Atomfall. Le titre affiche en effet des décors en extérieur désolés, et des intérieurs glauques, mais non sans un certain charme bien dystopique. Le tout s’accompagne d’un sound design assez oppressant. Le jeu tournait en tout cas à merveille sur notre configuration de test, avec tous les paramètres graphiques à fond. On peut toutefois regretter l’absence d’options d’upscaling comme le DLSS ou le FSR, ainsi que du Ray Tracing. Avec seulement quelques heures à notre actif, il est bien sûr impossible d’avoir un avis pleinement tranché sur son aspect technique, notamment s’agissant d’éventuels bugs, ou du level design dans son ensemble. Enfin, notons que le jeu ne dispose pas de voix en français, mais uniquement en anglais, heureusement sous-titrées, avec qui plus est des doublages à l'accent typique du nord de l’Angleterre. Un point qui pourrait rebuter les anglophobes.

Une dimension Do It Yourself jusque dans l’exploration du jeu
Au-delà d’un gameplay très porté sur la survie et la gestion minutieuse de ses ressources, Atomfall met un point d’honneur à nous laisser entièrement nous débrouiller tout seul, du moins dans sa difficulté conseillée. En sortant du bunker où notre aventure commence, nous n’avons par exemple absolument aucun repère pour savoir où se rendre pour progresser dans l’histoire. Au lieu de cela, il nous appartiendra d’explorer différents endroits, et glaner par nous-mêmes divers renseignements et pistes. Le jeu nous encourage ainsi vivement à fouiller tous les recoins de son monde ouvert, et d’utiliser notre matière grise pour assembler les pièces de son puzzle irradié. De ce fait, le développement de l’histoire risque d’être décousu en fonction de notre capacité à découvrir les indices nécessaires à la progression dans le récit. Une orientation qui pourrait rebuter celles et ceux cherchant à ne pas trop se prendre la tête, mais que nous avons de notre côté trouvé particulièrement rafraîchissante.

Notre principal objectif, au début du jeu, est par exemple de retrouver un échangeur, sans plus de précision. C’est seulement en rencontrant des survivants pacifiques ou en consultant des notes trouvées sur le corps d’un scientifique gisant dans un bunker oppressant que nous pourrons retrouver notre chemin et faire la lumière sur ce qui s’est passé. De même, les ressources les plus rares ne sont pas celles qu’on récupérera au hasard d’une étagère, mais via des coffres bien cachés par les habitants de la zone de quarantaine. Pour les dénicher, il nous faudra d’abord retrouver les coordonnées d’une planque donnée sur notre carte, et s’armer d’un inestimable détecteur de métaux. À noter d’ailleurs que nous avons fait l’acquisition du nôtre en faisant du troc auprès d’un vieil homme visiblement plus très sain d’esprit vivant dans une mine, moyennant un tas de marchandises très précieuses. Tout cela pour en trouver un à peine quelques minutes plus tard, sur un cadavre bien mis en évidence. Ainsi, l’exploration dans Atomfall se montre pour l’instant plutôt convaincante et excitante dans les récompenses qu’elle nous offre… à condition de braver les nombreux dangers qui nous attendent à Windscale.

En plus de hors-la-loi qui nous étriperont à vue ou de membres d’autres factions, si nous leur causons du tort, Atomfall présente en effet d’autres adversaires bien plus terribles encore. Parmi eux, les fameux robots géants présentés dans les trailers, que nous n’avons toutefois pas encore croisé. Nous avons en revanche fait la connaissance, dans un des premiers « donjons » proches de notre bunker de départ, d’un « féral », un mélange entre les goules de Fallout et les infectés de The Last of Us. Nous l’avons abattu de nos deux seules balles de pistolet en pleine tête, en priant pour que ces précieuses munitions ne nous manquent pas plus tard. Le sentiment d’immersion dans cet univers post-apocalyptique et menaçant se montre donc, dès les premières heures de jeu, assez prenant. Espérons que le titre nous réserve encore d’autres bonnes surprises de ce type, pour continuer à autant nous tenir en haleine.

Atomfall : une nouvelle bombe du jeu post-apo en vue, ou un petit pétard irradié ?
Si l’on en croit Rebellion, Atomfall se présente comme un jeu relativement modeste avec une durée de vie d’environ 25 heures. Nos premiers pas dans son univers post-apo nous ont en tout cas montré qu’il s’agit bien d’une expérience à part dans sa propre catégorie, malgré d’évidentes similitudes à des canons du genre comme Fallout ou STALKER. Nous avons notamment plutôt apprécié le fait que le jeu ne nous prenne pas par la main et nous laisse aborder l’aventure comme bon nous semble. Mention spéciale également à sa direction artistique et à son ambiance qui collent très bien avec l’univers qu’il nous dépeint dans une zone de quarantaine au nord de l’Angleterre. Reste toutefois à voir si ces premières impressions se confirment après avoir terminé le jeu, et si un gameplay de prime abord assez basique s’étoffe au fil d’une exploration sur le papier convaincante, de même qu’une histoire qui cache visiblement de bien sombres mystères. Rendez-vous pour cela sur notre test final à venir dans les prochains jours.