Lors de la présentation mondiale de Anarchy Reigns à Londres, le déjeuner partagé avec mes confrères journalistes était le suivant : fusillis aux champignons, riz thaï, poulet au curry et frites. Tout ça, dans une même assiette. Oui. Un mix détonnant et roboratif qui évoque à merveille ce qu'est Anarchy Reigns.
Comparer la dernière production PlatinumGames en date, à une assiette faite d'une association culinaire douteuse, peut s'avérer osée. Et pourtant... Cette comparaison n'est en aucun cas insultante, elle met juste en exergue le fait que si l'aspect de Anarchy Reigns n'est pas des plus raffinés, que son mélange des styles semble incongru, ce nouveau projet supervisé par Atsushi Inaba, paraît également bien roboratif pour les joueurs en quête d'action pure, de baston débridée. S'il nous faudra véritablement goûter au titre, manette en mains, pour juger de la consistance du titre, l'aperçu qui nous a été donné aiguise notre appétit carnivore.
Fightingu Gêmu !
Atsushi Inaba n'a cessé de le rappeler : Anarchy Reigns est un fighting game multijoueurs en ligne. En gros, l'idée du producteur de MadWorld est de s'inspirer de ce qui peut se faire avec le genre roi en ligne sur console en ce moment, le FPS. Seulement, les joutes proposées ici se disputent à coups de poings, de special moves et non de AK47 et de fusil à lunette. Concrètement, on est donc face à un beat'em all, où les frags face aux autres joueurs sont comptabilisés. Des joueurs qui peuvent s'affronter jusqu'à huit, dans le mode dit Battle Royal, où tout le monde se fout sur la tronche, sans discernement. De toute façon, c'est pas bien grave, les combats prennent place dans des décors post-apo, désertiques, abandonnés, terrain de jeu parfait pour jouer aux bourrins.
Si taper sur la face de vos copains devrait occuper une bonne partie de votre temps, il est également possible de coopérer avec ses derniers, comme cela nous l'a été montré dans le mode Survival par exemple. Accompagné d'un nombre d'amis que vous déterminerez, vous devrez triompher de vagues ennemies, durant un temps défini, chacune de ces vagues amenant des ennemis plus puissants. Du coup, il faudra associer forces et faiblesses de vos personnages pour survivre...
Quant à Bayonetta...
Mais alors, qui sont-ils justement ces personnages ? Vous le savez peut-être déjà, le casting est composé de nombreux personnages de MadWorld ! Jack, Mathilda, Baron, se sont illustrés dans les phases de jeu qui nous été présentées. Jack écharpe ses adversaires avec sa double tronçonneuse, Baron possède des poings de feu alors qu'un personnage comme Sacha, une Miss super gaulée dans sa combi moulante, projette par exemple des attaques de glace. Quant à d'autres persos Sega ou Platinum éventuellement disponibles, M. Inaba nous a indiqué de proposer nos envies à l'éditeur au hérisson...
L'action se veut évidemment spectaculaire avec des zones de respawn situées sur le haut des immeubles, dont vous vous laisserez tomber, détruisant le sol avec fracas (mais avec élégance...) lors de votre aterrisage. Si rien n'a été dévoilé sur ce point, les personnages bénéficiait d'une indication de niveau. Il faudra désormais savoir si cette expérience est relative à une seule partie, où si elle progressera tout au long des confrontations, indiquant ainsi le niveau général du joueur. Il restera également à définir si le jeu proposera un mode solo conséquent et scénarisé, aucuns détails n'ayant filtré sur ce point.
Un tsunami dans ta face !
Rappelant par certains aspects DC Universe dans son approche de mêlées opposants des persos bodybuildés (la mise en scène de décalquage de tête étant tout de même bien bien plus spectaculaire, avec de nombreuses prises au corps), l'ATE (Action Trigger Event) rappelle également certaines phases scriptées comme dans Power Stone : à tout moment dans la partie, un tsunami peut ravager l'aire de jeu, un trou noir happer combattants et adversaires ou encore un monstre énorme faire son apparition, pour envoyer valdinguer les jouteurs en lice. La comparaison avec Power Stone s'arrête cependant ici, les arènes étant bien plus vastes et le style de jeu vraiment différent. Enfin, le titre semble également vouloir se démarquer dans son ambiance sonore : ce sont des thèmes hip-hop qui dominent dans ce Anarchy Reigns, donnant encore un peu plus à ce titre, son aspect de maelström visuel et sonore.
Vous l'aurez bien compris, Anarchy Reigns cherche à se démarquer afin de proposer une expérience toute nouvelle, celle du combat / beat'em all en ligne. Si le jeu déploie une énergie certaine et semble être un bon défouloir, il est pour l'instant difficile de savoir s'il proposera une expérience viable sur le long terme. En effet, Anarchy Reigns ne semble pas bénéficier de la même patine graphique impressionnante d'un Vanquish par exemple et son chara design, comme son gameplay, semblent à première vue assez brouillons. C'est mitigés mais confiants sur le potentiel de PlatinumGames que nous attendrons d'en savoir plus sur les subtilités de gameplay, ainsi que sur le mode solo du titre afin de nous prononcer. Et puis, à l'évidence, misant sur l'action pure, l'expérience Anarchy Reigns ne peut s'avérer vraiment savoureuse que manette en mains.