Depuis 2007, Ubisoft nous transporte à travers les âges avec sa saga Assassin's Creed. Une épopée au-delà du temps, vecteur de nombreux messages donnant vie à des périodes clefs de l'histoire du monde et mettant en scène des personnages à la dimension humaine représentant leur époque, mais pas seulement...
Ce dossier propose donc d'aborder chacun de ces héros en fonction de leur personnalité, de leur vie, mais aussi de ce qu'ils représentent. Ici nous nous attarderons sur la portée de leurs messages respectifs, messages allant finalement bien au-delà de l'histoire de la série Assassin's Creed elle-même.
Sommaire
Assassin's Creed : Altaïr Ibn-La'Ahad
Qui est-il ?
Altaïr est le premier Assassin connu de la série. Il en est devenu le père spirituel et vous allez voir que ce n'est pas un hasard. Né en 1165 au sein de la confrérie des Assassins qui s'oppose à celle des Templiers, la première vouant un culte au libre arbitre alors que la seconde prône le contrôle de la population du monde pour son bien, ce syrien grandit dans la forteresse de Masyaf, siège de son ordre. Elevé dans la plus pure respect du crédo des Assassins, il représente l'élite de la confrérie et répond aux ordres de Al Mualim, chef des Assassins de Masyaf. Mais si dès le début du jeu Altaïr semble au sommet de son art, sa vie sera un combat permanent pour l'émancipation.
Sa vie
Malgré son expérience Altaïr fera preuve d'arrogance, voir d'inconscience, lors d'une mission pour le compte de son maitre, mettant à la fois en danger son ordre et la forteresse de Masyaf. Al Mualim orchestrera alors la fausse mort de notre héros afin de le punir aux yeux de la confrérie mais aussi de le ressusciter dans l'ombre pour en faire une arme dévastatrice contre les chefs des Templiers. Mais contre toute attente, Altaïr va être confronté au doute tout au long des neuf assassinats ordonnés par Al Mualim. En effet, chacune de ses victimes va tenter de le convaincre, chacune sa manière, qu'il n'est que l'instrument d'un fou qui a perdu la raison. Altaïr ne saura finalement plus à quel saint se vouer, celui des Assassins à qui il doit tout ou celui des Templiers qui, malgré des méthodes contestables, semblent agir pour le bien des populations durant la troisième croisade.
Son message
Sans vous révéler les subtilités de l'intrigue, vous aurez compris que Altaïr incarne à lui seul le duel séculaire qui oppose les Assassins et les Templiers, et qui donne le ton d'une saga dans laquelle libre arbitre et contrôle du monde s'opposent. Cette dualité est évidemment illustrée dans le périple d'Altaïr au travers de ses doutes quant aux bonnes intentions des Templiers et des Assassins. Mais au-delà de ça, Altaïr représente aussi le jeune enfant qui découvre le monde tel qui l'est et qui se fait sa propre expérience, après avoir suivit les enseignements de ses paires, ou plus précisément celui de son mentor qui n'est autre que son père spirituel, Al Mualim. Au final, Altaïr ira se confronter à lui pour "tuer le père" et devenir un homme, au-delà d'un assassin accompli. Une belle métaphore qui s'intègre dans l'histoire du jeu et qui porte plusieurs messages, dont celui de la remise en cause permanente, celui de l'évolution et celui du passage à l'âge adulte.