Troisième dossier sur les gros éditeurs de F2P en Europe, consacré cette fois à l'allemand Frogster Online Gaming GmbH : l'histoire d'une construction méthodique et solide pour prendre place sur un marché chaotique. Attention, chez Frogster, on ne fait pas comme tout le monde.
Sommaire
Milieu des années 2000, alors que les grosses boîtes asiatiques commencent à lorgner du côté du vieux continent, la résistance s'organise. Au départ éditeur de jeux plus traditionnels (en 2005), l'acteur européen phare dès 2008 sera Frogster, qui aura su trouver les partenariats utiles et fusionner avec les bonnes sociétés pour monter un pool de compétences efficaces. Ils ont surtout misé sur un excellent cheval : Runes of Magic.
Difficile d'être pionner
Un des premiers MMO F2P édités par Frogster fut Bounty Bay Online, un vieux de la vieille venu d'Asie, qui ne manquait pas de charme grâce à son univers d'exploration navale. Encore en activité aujourd'hui, le titre a tout de même fait les frais du peu d'expérience de Frogster pendant un certain temps. Il faut dire que la masse de contenu déjà existante était difficile à gérer : l'importation et la mise en place des versions successives ne se sont pas toujours faites dans la joie et la bonne humeur.
Runes of Jackpot
Frogster a été beaucoup plus carré avec l'arrivée de Runes of Magic, un titre opéré en étroite collaboration avec les développeurs de Runewaker Entertainment. C'est avec ce MMO, que l'on peut considérer comme le meilleur clone de World of Warcraft du moment, que Frogster semble avoir compris l'importance de l'adaptation. Non seulement faut-il localiser en plusieurs langues les titres proposés, mais il s'avère payant de modifier le gameplay ou de rajouter du contenu, pour convenir au marché européen général. Eh, pas besoin d'adapter à chaque pays non plus, on ne s'en sortirait pas ! Il s'agit juste de différence culturelle entre l'Asie et l'Occident. C'est un investissement peut-être contraignant, mais qui paye lorsque l'on veut établir une communauté fidèle.
Des pertes sur la route...
Tout n'est pas si rose non plus : certains échecs ponctuent l'histoire de Frogster et rappellent que la gestion de MMO est une entreprise risquée. Le sympathique Chroniques de Spellborn n'aura jamais réussi à décoller à cause de ses défauts de gameplay et malgré ses nombreuses qualités. Pareil pour Mythos, qui a tenté de survivre en passant par bien des phases de développement, depuis le studio américain de Flagship en passant par le repreneur asiatique, pour finalement être fermé récemment. Etrangement, ce genre de fermeture soulève la question des droits des joueurs ayant investi de l'argent dans le jeu, alors qu'on ne se la poserait quasiment pas dans le cas d'un titre à abonnement. De quoi faire soupirer plus d'un community manager.
Fin 2012, Gameforge, dont nous parlerons une prochaine fois, s'est goinfré une très grosse part de Frogster. Comme vous l'apprendrez dans l'interview qui suit, on devrait voir bientôt un exemple du fruit de cette union (à part de nombreux départ à la tête de Frogster.) Au final, rien ne semble troubler la vie des joueurs pour l'instant. En attendant, Frogster continue sa diversification avec Tera dont on parle régulièrement sur Gameblog et qui, étonnamment, est un Pay to play. Autre titre à surveiller : Eligium - L'Élu, qui enrichira bientôt le catalogue. On revient dessus dans les pages qui suivent.