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Sans tenir de conférence à proprement parler mais en fragmentant ses annonces autour de petites présentations directement sur le salon, articulées autour d'un Nintendo Direct mondial diffusé sur le net, Nintendo a plus que marqué sa différence. Le constructeur japonais a tout simplement imposé son propre agenda à l'E3.
Affranchi du temps des conférences, Nintendo fait sa loi et comme avec ses consoles, se positionne différemment par rapport aux autres acteurs de l'industrie. Pas de grand messe sur une scène géante mais Shigeru Miyamoto, Eiji Aonuma et Masahiro Sakurai en personne qui présentent avec simplicité leurs jeux sur le salon ou lors de présentations sans grandiloquence.
Nintendo joue la carte de la proximité, comme si l'entreprise japonaise se voulait plus rassurante en donnant l'impression au joueur qu'elle s'adresse vraiment directement à lui. "Directly to you". Et paradoxalement, c'est peut-être le Digital Event Nintendo qui s'est révélé être la "conférence" la plus "humaine", bien qu'elle soit la seule à ne pas avoir été diffusée en direct et qu'encore une fois, ce n'est pas vraiment une conférence.
Sa différence, Nintendo la cultive aussi définitivement avec une décontraction, un humour qui fait mouche, bien dans l'air du temps, en phase avec les réseaux sociaux. Après un Nintendo Direct loufoque consacré à Tomodachi Life, l'apparition du Reggie Fils-A-Mech, et désormais ce combat mémorable entre Satoru Iwata et le président de Nintendo of America, Nintendo assimile ses propres mèmes, met en scène ses mascottes dans des sketchs à la Robot Chicken.
On pourrait aussi penser qu'il suffit finalement à BigN de dégainer un Zelda pour se mettre tous les joueurs dans la poche. Ça compte, évidemment, d'autant que ce Zelda Wii U semble enfin embrasser une certaine modernité qu'Aonuma appelle de ses voeux, mais ce serait bien trop minimiser tout ce travail de différentiation engagé par le groupe japonais, misant sur l'affection pour une compagnie historique et une complicité au diapason.