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Castlevania 64 : la 3D, de l'ail pour les vampires ?
Après l'exquise morsure qu'était SotN, les épisodes qui suivront sur console de salon, à savoir la Nintendo 64, laisseront un goût amer dans bien des bouches. En effet, si l'ambiance si caractéristique de la saga est bien présente, force est de constater que la 3D ne semble pas seoir à la chasse aux vampires... Si aujourd'hui, Castlevania 64 et sa suite Castlevania : Legacy of Darkness sont communément considérés comme des jeux très moyens, à leur sortie en 1999, la critique avait généralement très bien accueilli le titre. Peut-être l'illusion de se dire qu'après tant d'attente, il fallait être indulgent avec une série que l'on a tant aimé, dès lors qu'elle arrive en 3D...
Parmi les principaux reproches faits au jeu, on évoque très souvent la gestion très aléatoire de la caméra et, par conséquence, des sauts lors des phases de plate-forme. Tout le monde ne passe pas à l'ère 3D aussi aisément qu'un Mario ou qu'un Link... De plus, après avoir arpenté un château regorgeant de mystères et de beauté dans Symphony of the Night, dire que les environnements proposés dans ces opus N64 paraissent bien vides est un euphémisme. Quand on y repense, le retard chronique dont a souffert le jeu (il fut annoncé dès la sortie de la console de Nintendo et n'arriva que dans les dernières années de celle-ci) aurait pu être perçu comme un signe avant coureur de la déception qui se tramait...
Les développeurs, qui ont dû à l'époque s'arracher les cheveux sur la réalisation de ce titre en 3D (le fameux IGA est devenu producteur de la série après SotN) ont par la suite renié tous les personnages de ces épisodes de la chronologie officielle de la saga, à l'exception de Cornell le loup-garou, apparu pour la première fois dans Legacy of Darkness. Car en effet, si le premier épisode vous permet d'incarner soit Reinhardt Schneider, détenteur du fouet des Belmont ou Carrie Fernandez, magicienne et descendante de Sypha Belnadès, deux personnages arrivèrent peu de mois après dans Legacy of Darkness, véritable "director's cut" de Castlevania 64. Il s'agit donc de Cornell (qui montrera de nouveau le bout de son museau dans le très moyen Castlevania Judgement sur Wii) et Henry Oldrey, que l'on découvrira dans un premier temps âgé de 10 ans et par la suite, à sa majorité, équipé d'une solide armure de chevalier. Les faits de ces deux épisodes Nintendo 64 se déroulent en 1852 et Gilles de Rais fait figure d'ennemi principal dans la quête de Cornell. Dans l'Histoire de France, la vraie, ce personnage, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, fut par la suite surnommé Barbe-Bleue par les historiens, en référence au conte éponyme de Charles Perrault. Le seigneur de Bretagne fut en effet condamné au 15ème siècle pour sorcellerie, sodomie et meurtre de trente petits enfants dans un procès qui n'avait pas des atours de mascarade, au contraire de celui de la Pucelle d'Orléans.
C'est français, monsieur !
La villa extérieure présente dans le titre Nintendo 64 est inspirée d'une des façades du château d'Azay-le-Rideau. Si on sait les Japonais amateurs de l'architecture française (l'excellent Vagrant Story me vient à l'esprit), ce fameux château inspire depuis longtemps le monde entier, à commencer par les créatifs de chez Disney, qui s'en servirent pour élaborer leur château de la Belle au bois dormant.
Et pour la dernière fois sur Game Boy...
Le troisième et dernier épisode Game Boy restera à tout jamais une exclusivité réservée aux Américains (en 1998) et aux Japonais (en 1997). Se déroulant en 1450, Castlevania Legends a pour la première fois comme représentant du clan Belmont... une héroïne ! Il s'agit de Sonia Belmont, qui nouera au fil de cette aventure une romance avec Alucard ! Sonia se manie exactement comme Christopher Belmont et le moteur du jeu est le même que les épisodes précédents ! Un nouveau point d'exclamation serait-il de trop pour vous dire que Sonia possède des sorts de feu, de vent et tutti quanti ? Assurément !